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Roland Garros : les juniors entrent en piste

Après un début d'année chaotique en terme de programmation, c'est un été chargé qui attend nos juniors, avec beaucoup de grands rendez-vous en trois mois. Coup d'envoi ce dimanche à Roland Garros. Quatre Belges sont engagés dans le Grand Chelem parisien, deux filles, Sofia Costoulas (16 ans, 14e mondiale) et Hanne Vandewinkel (17 ans, 33e mondiale), deux garçons, Pierre-Yves Bailly (17 ans, 15e mondial) et Martin Katz (18 ans, 59e mondial).

"La saison ne commence vraiment que maintenant"

On ne vous apprendra rien en indiquant que pour les juniors, comme pour les jeunes pros, établir un programme compétitif de tournois à l'étranger depuis plus d'un an a ressemblé à la quadrature du cercle, avec un grand nombre de changements, de rendez-vous annulés ou d'autres plus difficiles d'accès en raison de la difficulté de voyager et d'une participation particulièrement relevée. L'été qui s'annonce, et l'espoir d'une relative normalisation de la situation sanitaire, devrait déboucher sur un calendrier plus stable et une série de compétitions importantes, de début juin à début septembre, qui permettront aux jeunes athlètes d'enfin mieux se situer. Pour les juniors, cela commence donc à Roland Garros, on enchaînera ensuite sur le gazon anglais à Roehampton puis à Wimbledon. Dans la foulée, on reviendra à la terre battue pour le tournoi Grade 1 de Milan, qui a été déplacé après le Grand Chelem londonien, avant les championnats d'Europe individuels et les Summer Cups par équipes nationales. A ce propos, si les meilleur(e)s néerlandophones et francophones dans chaque catégorie d'âge peuvent être au rendez-vous on se rendra compte que le tennis belge a encore de l'avenir et de la ressource. Au mois d'août, il y aura aussi la possibilité de disputer les 15.000 dollars d'Eupen, de la Province de Liège ou de Baulet, et puis ce sera l'US Open pour ceux qui y auront accès. "Je dirais presque qu'au vu des circonstances la saison ne commence vraiment que maintenant", estime Julien Onclin, le coach fédéral qui accompagne Pierre-Yves Bailly et Martin Katz à Paris. "Pour ces deux-là, en dernière année juniors, il s'agit d'une première en Grand Chelem. En termes d'objectifs, j'aimerais surtout qu'ils arrivent à se libérer complètement et à profiter du plaisir d'être là tout en allant le plus loin possible dans le tableau."

Pierre-Yves Bailly en délicatesse avec ses abdos

Présenter trois joueuses ou joueurs qui s'entraînent au Centre de formation de Mons en tableau final d'un tournoi majeur est évidemment un motif de fierté dans une petite région comme la nôtre. Si l'on s'en réfère au classement, nos meilleurs atouts sont donc Pierre-Yves Bailly et Sofia Costoulas. Martin Katz était à la limite de la qualification directe, il a heureusement pu profiter des quelques places réservées d'habitude aux jeunes issus des qualifications, lesquelles n'ont pas été organisées cette année. Cela lui permet de vivre une expérience inoubliable et méritée, alors qu'il devra passer par les qualifications à Wimbledon. "Martin a connu des hauts et des bas cette année, je l'ai parfois senti un peu crispé, mais il a su réaliser le résultat nécessaire pour être là, sur un site mythique dont il a rêvé, c'est le moment de donner le meilleur de lui-même et de savourer un moment privilégié", annonce Julien Onclin. Quant à Pierre-Yves Bailly, qui était 7e mondial dans le ranking nettoyé de début d'année et dont le classement dit le potentiel (il a gagné un tournoi et joué deux finales en Grade 1 depuis fin octobre), il a légèrement rétrogradé, gêné par des blessures, d'abord au genou durant l'hiver, puis plus récemment aux abdominaux. Toujours en délicatesse avec ces derniers, il a dû se montrer plus prudent dans sa préparation en espérant pouvoir se livrer à 100 % au jour J, ce qui devrait être le cas. Il serait dommage qu'il ne puisse défendre ses chances sur sa valeur, alors qu'il a déjà été très déçu par l'annulation du tournoi juniors de l'Open d'Australie en raison de la pandémie. Il fait partie des têtes de série, "même si cela ne veut pas dire grand-chose", estime-t-il.

Sofia Costoulas en quête d'une première victoire

Le directeur technique du Centre de formation de Mons, Thierry Van Cleemput, a également saisi l'occasion pour rallier Paris et suivre les trois juniors liés à l'AFT dans ce contexte relevé, "histoire de me rendre mieux compte de ce qu'ils ont dans le ventre au moment d'aborder une grosse saison d'été", sourit-il. C'est aussi une opportunité pour lui de voir à l'oeuvre Sofia Costoulas. On connaît la trajectoire, déjà complexe pour son âge, de ce jeune talent prometteur, de l'académie de Kim Clijsters à celle de Jean-René Lisnard dans le sud de la France, puis du Club Justine Henin au Centre AFT où elle a en quelque sorte suivi Thierry Van Cleemput qui s'en est occupé dans un premier temps à Limelette avant de prendre ses nouvelles fonctions fédérales. "Ils nous ont demandé de l'aide, et pour l'instant tout se passe bien", dit Thierry, "on est là pour essayer de guider, conseiller, et je dois dire que, jusqu'à présent, le respect est de mise des deux côtés. C'est un cas de figure un peu particulier, mais j'ai coutume de dire qu'en la matière, la seule règle est qu'il n'y en a pas, tant que cela fonctionne. La fille travaille dur, le potentiel technique et tactique est là, après il faut faire passer ça en match, et ce n'est pas parce qu'on a l'air sûr de soi à l'extérieur qu'on l'est forcément à l'intérieur. Comme toujours, surtout si jeune, il faut rester vigilant, rien n'est acquis et les prochains mois sont toujours importants, mais on parle ici d'une joueuse comme il n'y en a pas tant que ça, qui, à 16 ans, a déjà disputé une finale Grade 1 juniore et une autre en 15.000 dollars chez les adultes, qui ne compte que trois joueuses de son âge devant elle au classement mondial junior et qui a certainement les moyens de faire aussi bien qu'elles." C'est aussi la plus jeune des engagé(e)s belges à Roland Garros, et la seule qui ait déjà une expérience en Grand Chelem (Australian Open et Roland Garros 2020, à 15 ans). En revanche, elle attend toujours sa première victoire à ce niveau, on ne doute pas que ce soit pour bientôt.

Le premier tour de ce dimanche : 

Court 10, 11 h, Martin Katz face au Slovaque Peter Benjamin Privara, 16 ans, 42e mondial.
Court 5, 3e match à partir de 11 h, Pierre-Yves Bailly face à l'Américain Jack Anthrop, 17 ans, 23e mondial
ourt 5, 4e match, Sofia Costoulas face à l'Allemande Julia Middendorf, 18 ans, 25e mondiale
Court 3, 3e match à partir de 11 h, Hanne Vandewinkel face à la Russe Tatiana Barkova, 17 ans, 49e mondiale.

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