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Roland Garros : il ne reste qu'Elise Mertens

Après David Goffin dimanche, Maryna Zanevska et Ysaline Bonaventure ne sont pas arrivées à se qualifier pour le deuxième tour ce lundi. Un peu comme David, Maryna a pourtant flirté avec la victoire face à la Kazakh Putintseva, 58e mondiale, avec quatre balles de set non transformées, deux dans chaque manche. Ysaline, en revanche, n'a jamais pu prendre pied dans la partie, dominée par la Russe Anna Blinkova, 56e mondiale et finaliste à Strasbourg samedi dernier.

Les larmes de Maryna 

Sur le court 7, presque tout entier gagné à sa cause, Maryna Zanevska a vécu un moment qu'elle n'oubliera probablement jamais. Dommage qu'il n'ait pas coïncidé avec une victoire et une qualification qu'elle n'aurait sans doute pas volées. Elle a fait tout le jeu, les points et les fautes, et fut plus souvent qu'à son tour la meilleure joueuse sur le court. Seulement voilà, on se répète peut-être, mais les matches il faut les gagner, et c'est la robuste Putintseva, le genre opiniâtre renvoyant  tout, qui a finalement tiré les marrons du feu (5-7, 6-7). 

Surtout en cette période particulièrement traumatisante, avec la guerre dans son pays d'origine qui touche directement sa famille, l'émotionnel fait tout à la fois le charme et la faiblesse de Maryna. Certes, elle s'est pas mal améliorée côté mental ces dernières années, mais le fait est que ce lundi fut celui des occasions manquées pour la 89e mondiale. Elle a mené 5-2 dans la première manche qu'elle a perdu 5-7 après avoir eu deux balles de set, dont une sur son jeu de service, à 5-3, qui a duré 12 minutes. Elle a également mené 2-0 dans le deuxième set, héritant à nouveau de deux balles de set à 5-4 et 6-5, la Kazakhe s'imposant finalement 7-3 au tie-break. 

"Je ne sais pas si je jouerai encore l'an prochain"

Avant même la dernière balle jouée, on a vu perler les larmes aux yeux de notre compatriote, qui a craqué ensuite sur sa chaise, tandis que le public l'acclamait à tout rompre. Au moment de quitter le court, on l'a vue s'arrêter, se retourner vers les gens et les regarder comme pour graver l'instant à jamais dans sa mémoire. Triste et émouvant. "C'était beau et frustrant, ne m'en parlez pas trop parce que je vais encore pleurer", essayait de sourire Maryna. "J'ai tout donné, mais ce n'était pas assez, elle a été plus solide. Parfois je préférerais que ce soit moins bon mais que je gagne.

Je savais que si je voulais m'imposer contre elle je devais faire les points, qu'elle ne me les donnerait pas. Mais il était difficile de se concentrer sur un tel plan de jeu, mentalement et physiquement, alors que je souffre du dos depuis des mois et que je ne peux m'entraîner qu'1 h / 1 h 30 par jour. Je continue la saison, le double ici avec Kim(berley Zimmermann), le gazon, mais ne me demandez pas si je jouerai encore l'an prochain, ou si c'était mon dernier Roland Garros, je n'en sais rien. Je vais au jour le jour, il y a une vie après le tennis, je veux aussi pouvoir la vivre bien."

L'ombre d'Ysaline

Sous l'oeil de Steve Darcis, on attendait ensuite de voir Ysaline Bonaventure tenter de mettre le feu au court 9 face à Anna Blikova, la Russe 56e mondiale qui vit en France et venait d'atteindre la finale à Strasbourg, une fille en forme donc. Mais cela ne s'est pas vraiment déroulé ainsi. On peut même dire que la Stavelotaine, pourtant encouragée par pas mal de proches, est passée complètement à côté de son match (2-6, 0-6 en 55'), et c'est mortifiée qu'elle cherchait en vain d'y trouver une cause. "Le plus frustrant, c'est que je n'en vois effectivement pas", disait-elle, les larmes aux yeux elle aussi. "J'avais rarement joué au tennis comme ça lors des jours précédant un Grand Chelem. C'était mon premier tableau final direct à Roland, je m'estimais hyper chanceuse d'y être, et ce n'était évidemment pas nouveau pour moi en Grand Chelem. J'ai été l'ombre de moi-même, un fantôme, je n'ai pas été dans le match ne fut-ce qu'un moment, je ne me suis jamais bien sentie, je n'ai pas réussi à lâcher mes coups, le bras ne suivait pas. Elle a fait un bon match, mais il y avait très peu d'adversité en face, j'étais tétanisée comme je ne me souviens pas de l'avoir été. C'est dur pour ceux qui étaient là avec moi et pour moi, mais je n'ai pas d'explication."

Il ne reste donc déjà plus en simple qu'Elise Mertens, qui rencontrera mercredi au deuxième tour la Colombienne Camila Osorio, 21 ans, sortie des qualifications en tant que lucky loser mais que des résultats récents ont conduite à la 86e place mondiale. A Rome, elle a ainsi atteint le quatrième tour après avoir notamment éliminé Petra Martic et Caroline Garcia. Ce lundi, elle a sorti au premier tour de Roland Garros la Roumaine Ana Bogdan (WTA 63) en trois sets, elle a le vent en poupe. Il vaudra donc mieux que la Limbourgeoise ait retrouvé l'essentiel de ses sensations en deux jours.
 

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