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Roland Garros : Gilles-Arnaud Bailly surprend le numéro mondial et file en quart de finale

On avait le sentiment que Gilles-Arnaud Bailly (16 ans, 20e mondial) était bien entré dans le tournoi juniors de Roland Garros. On en a eu la confirmation ce mercredi puisqu'il a passé haut la main le redoutable test qui l'attendait face au numéro un mondial et vainqueur de l'Open d'Australie en début d'année, l'Américain (né au Brésil) Bruno Kuzuhara (18 ans). Le voilà donc en quart de finale, pas encore rassasié. 

On va dire la vérité : lors des trois premiers jeux de ce troisième tour du tournoi juniors de Roland Garros, on s'est demandé à quelle sauce le sociétaire du TC Visé allait se faire "manger" sur le Court numéro 7. Mené 0-3, il n'avait pas accroché un point sur les deux jeux de service de l'Américain Kuzuhara, qui faisait la loi tout en puissance. Il y avait presque deux ans de différence entre les deux protagonistes, et cela se voyait comme une balle jaune au centre de la raquette. "Je n'étais pas super dans le match, pas suffisamment agressif, ni concentré", reconnaissait Gilles-Arnaud, "j'avais vu jouer mon adversaire la veille, et je connaissais sa force en coup droit dont le spin m'empêchait de prendre la balle tôt." Une première fois, notre compatriote est néanmoins parvenu à revenir à 3-3, pour perdre quand même la manche 3-6, et se retrouver mené 2-4 dans le deuxième set. "Je ne pouvais que constater qu'il était juste au dessus de moi, mais aussi que je n'avais pas encore fait tout ce que je devais faire, ni sorti ma meilleure qualité de jeu. Je n'avais rien à perdre et j'y suis allé. Je le sentais plus jouable en revers, alors que c'est mon point fort, à 3-4 j'ai refait mon break de retard.

Trois balles de match sauvées 

Le tournant du match s'est situé lors du tie-break qui a conclu le set et dans lequel Gilles-Arnaud s'est retrouvé mené 3-6, trois balles de match à sauver donc. Il a alors aligné cinq points de suite (8-6) pour égaliser à une manche partout, et, par la même occasion, asséner un coup de massue sur la tête du numéro un mondial, qui ne s'en est jamais vraiment remis. "A partir de 3-4 dans le deuxième set, cela a été beaucoup mieux pour moi, plus de qualité et de longueur dans mon tennis, plus de fautes dans le sien Je sentais que je pouvais tenir." Notre compatriote a alors pris définitivement les commandes d'une partie qui avait changé d'âme, jusqu'à mener 5-1, jouer petit bras son premier jeu de service pour le match, et finalement s'imposer 6-4 sans plus trembler. On a surtout apprécié que, dans une explication où il a eu le dessous durant un set et demi, Gilles-Arnaud ne s'est jamais avoué vaincu, n'a jamais lâché, s'est toujours encouragé de la voix et du geste. "Cela m'est nécessaire", dit-il, "je dois beaucoup m'extérioriser et me motiver sur le court, cela m'apporte un surplus d'énergie". On sent le garçon qui déborde d'envie dans un tournoi qui lui réussit. "J'espère être là jusque samedi (jour de la finale, ndlr)", sourit-il, "je savoure un peu, mais pas longtemps. J'ai ce quart de finale à préparer contre le Suisse Dylan Diedrich ce jeudi (deuxième match à partir de 11 h sur le Court 6), je l'ai certes battu au premier tour il y a deux semaines lors du tournoi de Milan mais c'était très serré (6-4, 7-5). Je suis super content de ce que je vis ici, c'est magique, mais cela me permet aussi de réaliser que l'Américain d'aujourd'hui, et le Français qu'il avait battu au tour précédent, sont beaucoup plus loin que moi au niveau des frappes. La marge de progression reste énorme."

- On notera encore que notre compatriote Joran Vliegen s'est qualifié pour la finale du double mixte en compagnie de la Norvégienne Ulrikke Eikeri.
 

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