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Pierre-Yves Bailly a opté pour un coach mental américain

Le jeune talent du Team Pro AFT Pierre-Yves Bailly, 18 ans, avait accroché son premier point ATP début octobre. Déjà à Monastir. Dimanche, il a transformé l'essai, en remportant son premier tournoi ITF 15.000 dollars, toujours dans la station balnéaire tunisienne. Un moment important dans sa jeune carrière, il y en aura d'autres.

"Inattendu... mais pas tant que ça"

On a tendance à l'oublier, mais Pierre-Yves Bailly est toujours junior jusqu'à la fin de cette année. Comme tous les bons joueurs de son âge, il s'aligne à présent sur le circuit adulte, dans les tournois ITF 15.000 dollars comme ceux organisés pour l'instant en cascade à Monastir, au bord de la Méditerranée, où il fait encore 21/22 degrés sous le soleil. Jusqu'ici, après un dernier quart de finale de Grand Chelem junior début septembre à l'US Open, où il avait égratigné le numéro un de sa catégorie, celui que l'on présente comme le plus Liégeois des Limbourgeois n'était parvenu à passer qu'un tour en tournoi ITF. Il reconnaît que, de ce point de vue, ce qu'il a réalisé durant la semaine dernière est plutôt "inattendu", même pour lui, mais il assure que c'est aussi "le travail qui paie enfin". Ce qui fait d'autant plus plaisir qu'il a vu sa progression sérieusement ralentie ces derniers mois à cause de blessures qui l'ont accablé et mené au bord du découragement. "Il y a huit jours encore, les sensations n'étaient pas au rendez-vous, mon match de la semaine précédente contre le Français Boureau avait été bien pourri", dit-il. "Donc, oui, c'était inattendu. Et en même temps pas tant que ça, parce que j'ai bossé suffisamment pour mériter que la roue tourne à un moment dans le bon sens. Je ne m'étais pas senti à un aussi bon niveau, mentalement et physiquement, depuis très longtemps. Durant cette semaine, j'ai battu de très bons joueurs, gagné trois tie-breaks qui ont, à chaque fois, fait basculer le match. Je me suis battu, je n'ai pas eu peur, je n'ai pas craqué, alors que cela a souvent été mon sort. C'est un peu comme si on avait inversé les rôles", sourit-il.

"Pas donné à tout le monde"

Si le travail physique conditionnant son retour a bien sûr été réalisé au sein de l'AFT - le préparateur Alexandre Blairvacq accompagne d'ailleurs le Team Pro à Monastir -, sur le plan psychologique, Pierre-Yves a pris le parti d'innover de son côté. "J'ai beaucoup travaillé avec un coach mental depuis un an. Cela prend du temps mais cela porte ses fruits", dit-il, avant de spécifier qu'il s'agit "d'un spécialiste américain qui a pignon sur rue là-bas, Brian Lomax, déniché via Internet et avec lequel je discute via Zoom. J'ai plus de mal à exprimer mes émotions en français, je préfère l'anglais." Lors de son parcours tunisien victorieux, Pierre-Yves a donc d'abord battu... son copain Raphaël Collignon, malheureusement  victime d'une entorse en cours de match. Puis le Hollandais Guy Den Ouden, vainqueur de trois tournois ITF cette saison, dont celui de Huy. Avant un autre copain, Gauthier Onclin, deux ans plus âgé, un vrai match référence celui-là. Et enfin l'Allemand Dominik Boehler en finale, "un gars de 25 ans qui sert très bien, ne rate pas une balle, contre lequel il faut faire tous les points... un fight énorme... mais c'est lui qui a lâché physiquement au 3e set." Le responsable du Team Pro AFT Steve Darcis n'a pas vu la finale, mais il était là durant le reste de la semaine : "Il nous arrive d'être tous trop impatients. On veut des résultats au plus vite, et si ce n'est pas le cas on se demande si on fait bien les choses, mais parfois il faut plus de temps", dit-il. "Voyez Pierre-Yves, il a été 7e mondial junior, et il gagne un 15.000 dollars à 18 ans alors qu'il n'en a joué que quatre auparavant et qu'il a été blessé six mois... franchement ce n'est pas donné à tout le monde, et cela nous rassure sur ce que l'on fait. Il lui reste beaucoup à apprendre, mais c'est le jour et la nuit avec ce qu'il était il y a un an et demi. Gauthier (Onclin) aussi termine bien, avec une finale en ITF 25.000 à Sarreguemines une semaine plus tôt. Il a d'ailleurs très bien joué contre Pierre-Yves lors de la demi-finale que j'ai vue à Monastir, ce qui donne encore plus de valeur à la "perf" de ce dernier qui a mené 6-1, 5-2 pour finalement ne gagner qu'au tie-break. C'était un très bon match, qui aurait aussi pu tourner différemment sur la fin."

- Pierre-Yves Bailly, Gauthier Onclin, Martin Katz et Simon Beaupain disputent encore cette semaine un tournoi 15.000 dollars à Monastir.
 

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