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Open d'Australie : quatre Belges éliminés d'entrée

La météo de fin d'été et le public australien semblent un peu bouder le premier Grand Chelem de l'année (lundi il n'y avait que la moitié des spectateurs autorisés) qui n'a guère réussi non plus à nos compatriotes en lice lors de la journée initiale. Même si certain(e)s ont eu des opportunités, ils ont tous les quatre été éliminés d'entrée.

On savait que pour Kirsten Flipkens (relevant de blessure et affrontant Venus Williams) ou Greet Minnen (face à Petra Kvitova) une qualification au deuxième tour de l'Open d'Australie relèverait du mémorable exploit, mais la porte semblait entrouverte pour Ysaline Bonaventure (face à une qualifiée comme elle, la Hongroise Timea Babos, 27 ans, 114e mondiale aujourd'hui, 25e il y a quatre ans) et Kimmer Coppejans (contre le Tchèque Jiri Vesely, 68e mondial). Ils ont effectivement entrevu tous deux une autre issue en cours de partie, mais sans parvenir à saisir les ouvertures qui se sont présentées. Même Greet Minnen a mené 4-1 dans la deuxième manche, mais rien n'y a fait. 

"Pas du tout négative"

Battue 6-7(0), 4-6, Ysaline Bonaventure s'est ainsi octroyée une balle de premier set à 5-4 sur service adverse, tandis que menée 2-5 dans la deuxième manche elle a servi ensuite pour égaliser à 5-5 sans y réussir. A la fois si près et si loin... une fois de plus c'est frustrant. "Je sais que j'ai eu pas mal d'opportunités, surtout dans le premier set, et dans le second, si vous me permettez l'expression, je fais une connerie sur une volée super facile alors que je peux revenir à 5-5", dit-elle, "en même temps la fameuse balle de set je ne la joue pas mal, puis sur le tie-break elle a surtout beaucoup mieux joué et servi que moi. Franchement, je me sentais très bien sur le court, je ne suis pas du tout négative en repensant à la manière dont j'ai évolué. J'aurais bien sûr espéré un peu plus de victoires à l'occasion de la plus longue tournée de ma carrière, puisque j'ai quitté la Belgique le 28 décembre pour m'entraîner à Dubaï, mais j'ai affronté des joueuses qui avaient un très bon niveau et en tant que lucky loser je n'ai pas non plus à me plaindre."

"Pas comme les autres années"

"Comme je l'ai dit à l'US Open, si on demandait à n'importe qui de faire deux semaines de quarantaine pour gagner ce que j'ai gagné (63.500 euros pour une élimination au premier tour, ndlr) tout le monde le ferait", continue la Stavelotaine. "Et, honnêtement, ladite quarantaine ne s'est pas trop mal passée, ce qui est plus compliqué c'est de vivre si longtemps loin de la maison, de la famille, des amis, de manger tout le temps la nourriture de restaurant - même si c'est agréable lorsqu'on peut le faire, le soir, avec quelques joueuses ou joueurs alors qu'on en est privé en Belgique -, de porter les mêmes vêtements durant six semaines (sourire)... on finit par en avoir marre. Je sais qu'il fait froid en Belgique mais il n'a pas fait non plus si bon ni chaud ici, ce n'est pas comme les autres années (avec le décalage de trois semaines, les vacances sont terminées,  c'est la fin d'été là-bas, ndlr). Et on ne peut pas dire que le public ait été présent en masse lors de cette première journée... je ne sais pas si les gens avaient peur, ou s'ils nous en voulaient d'être là. Bref, j'aurais voulu jouer plus, je suis contente d'être venue, mais je serai aussi contente de retrouver la maison même s'il neige..."

"Tenir tous les points"

Quels enseignements Ysaline tire-t-elle après ces premières semaines avec Arthur De Greef comme nouveau coach ? "Cela se passe très bien. On a énormément bossé mon service de gauchère, et je trouve que j'ai plutôt pas mal gêné mon adversaire lors de ce match. Je sais que je dois arriver à être plus présente sur les points importants. On l'a vu à l'US Open lors des balles de set contre Alizé Cornet. Même si ce n'est pas vraiment le cas sur celle de la première manche ici, il y a d'autres points que je n'ai pas très bien gérés, c'est surtout dans la tête que cela se passe, je dois arriver à garder l'intensité, à tenir tous les points, que ce soit mentalement ou physiquement. Comme ancien joueur, Arthur insiste beaucoup là-dessus. Physiquement, je me sentais en tout cas très bien, Babos avait l'air plus essoufflée que moi." Deux victoires et une défaite en qualifications à Dubaï, deux éliminations au premier tour à Melbourne face à Daniele Collins et Timea Babos... il sera donc temps de gagner au retour en Europe avant que les classements mondiaux ne soient "dégelés" début mars, en commençant par le 25.000 dollars d'Altenkirchen en Allemagne ("cela va me changer"-sourire) dont elle est 4e tête de série à la mi-février, puis il devrait y avoir Lyon ("s'il est maintenu, on n'est jamais sûr de rien") ou Doha, Dubaï, St Petersbourg ou Monterrey, et Miami fin mars.

"J'ai pensé à la victoire... et je l'ai payé"

Face à Jiri Vesely, Kimmer Coppejans, menant deux sets à un, s'est vraiment vu s'imposer. C'était la première fois qu'il disputait le tableau final d'un autre Grand Chelem que Roland Garros, et la première fois qu'il se retrouvait au cinquième set d'une telle rencontre. Alors qu'il menait 4-6, 6-3, 7-6(3), avec un break d'avance dans le quatrième set (3-1, 0-30 sur service adverse), il reconnaît avoir commencé à gamberger. "J'avais sauvé trois balles de set dans la troisième manche, et j'ai vraiment pensé à la victoire, ce qui m'a joué le plus mauvais des tours, jusque là j'étais très concentré, après j'ai commencé à commettre quelques bêtes fautes et à moins bien servir. Le Tchèque en a profité, et au cinquième il a tout simplement été meilleur que moi (3-6, 3-6), peut-être une question d'expérience. Au vu des circonstances, je trouve que j'ai plutôt très bien joué et que je progresse sur surface dure. L'isolement dans lequel j'ai dû vivre (une quarantaine stricte sans pouvoir s'entraîner, ndlr) n'a sans doute pas aidé, j'avais un peu mal à l'épaule et au coude, je n'en suis pas moins heureux de m'être qualifié et d'avoir pu être là."

"Déjà contente d'avoir pu jouer"

Après un premier set perdu 3-6 (elle a été menée 1-5), Greet Minnen y a donc cru elle aussi au deuxième set lorsqu'elle a mené 4-1 après avoir pris le service de la Tchèque Petra Kvitova, 8e joueuse au monde. Malheureusement, elle n'a pu ensuite que voir défiler les jeux (4-6). "Il y a du positif, mais également de la déception", commentait la 110e mondiale, qui avait pu évoluer en night session dans la Margaret Court Arena, "j'ai vraiment eu des opportunités dans la deuxième manche, mais elle a chaque fois très bien joué, c'est sans doute ce qui explique qu'elle est si forte et qu'elle figure depuis plusieurs années dans le Top 10." Quant à Kirsten Flipkens (35 ans, WTA 87), elle ne se faisait pas d'illusion en affrontant Venus Williams (40 ans, WTA 80) face à laquelle elle a pourtant mené 4-3 service à suivre, avant de s'incliner 5-7, 2-6. Pour elle, disputer ce premier tour constituait déjà un petit miracle en soi, après la blessure à la cheville contractée à Abu Dhabi par la faute d'un panneau publicitaire posé sur le court. "Je me suis soignée tous les jours, autant que j'ai pu, pour être là, j'avais juste une quinzaine de points dans les jambes, joués la veille pour tester ma cheville, je ne savais pas à quoi m'attendre, cela s'est finalement passé mieux que prévu après quatre semaines sans tennis", dit-elle. "Je ne sais pas si c'était la dernière fois que je me retrouvais ici sur un grand court, je n'y ai pas vraiment pensé, mais ce que je sais c'est qu'à l'âge de Venus aujourd'hui je ne jouerai plus. Respect pour ce qu'elle arrive encore à faire à son âge."

Goffin, Mertens et Van Uytvanck la nuit prochaine

La nuit prochaine, à partir d'1 h du matin heure belge, les trois derniers Belges qualifiés en simple entreront en lice. David Goffin affrontera le jeune Australien Alexei Popyrin 114e mondial vers 3 h du matin sur le Court 3. Elise Mertens rencontrera la Canadienne Leilah Fernandez 89e mondiale dès 1 h du matin sur le Court 15. Quant à Alison Van Uytvanck, elle se retrouvera face à la qualifiée française Clara Burel, 238e mondiale, en quatrième match (à partir d'1 h) sur le Court 6.
 

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