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Open d'Australie : la dernière marche était de trop pour Sofia Costoulas

Sofia Costoulas n'a pas remporté l'Open d'Australie junior. La Croate Petra Marcinko, numéro une de la catégorie, l'a privée d'un titre qui s'est sans doute joué à la fin d'un premier set équilibré (5-7, 1-6). Reste qu'il y a deux semaines, notre compatriote aurait signé des deux mains pour une quinzaine pareille - douze matches, onze victoires face au gratin mondial.

Cinquième mondiale

Sa maman Patricia, restée en Belgique et qui n'a pas beaucoup dormi ces dernières nuits avec le décalage horaire australien, le lui a rappelé après la finale par téléphone : "N'oublie pas où tu étais il y a quelques semaines : chez les médecins pour ton coude, pleine d'incertitudes. Et là tu sors d'une finale de Grand Chelem, une position de 5e mondiale à la clé (elle le sera ce lundi. Elle a gagné 11 places en deux semaines, ndlr), tu n'as plus mal du tout alors que tu viens de jouer douze matches en quinze jours, souris, ne sois pas triste !" La leçon essentielle de la tournée australienne est résumée là pour Sofia Costoulas, en n'oubliant pas que l'"on n'est que chez les juniores, ce qui compte c'est ce que l'on arrive à faire quand on devient pro" comme elle l'a dit elle-même." "Le chemin est long mais elle est sur le bon chemin. Le tennis, c'est toute sa vie", continue Patricia qui, outre la valeur de l'adversaire, pointe la fatigue accumulée avant cette finale "dans une chaleur accablante. Elle n'aime pas en parler parce que c'est une battante, un caractère fort, mais il lui a manqué de la fraîcheur face à une telle joueuse." De son côté, Petra Marcinko n'avait plus disputé de tournoi depuis sa victoire à l'Orange Bowl au mois de décembre dernier. Elle s'est rôdée au fil des matches à Melbourne. En gagnant deux tournois aussi prestigieux d'affilée, la talentueuse Croate (16 ans comme Sofia) a en tout cas montré qu'elle méritait sa place de numéro une mondiale. La finale s'est jouée à la fin d'un premier set équilibré lorsque, revenue de 1-3 à 3-3 lors d'un jeu interminable, Sofia abandonna une deuxième fois son service à 5-5. "Il faut que je revoie le match, c'est une question de détails. Il était important de gagner cette première manche, elle y a puisé beaucoup de confiance, elle a très bien joué", confirmait la jeune Belge. La dernière marche était de trop, pas nécessairement trop haute, l'avenir nous le dira.

On visait les quarts

Accompagnée par son papa Sotirios - l'ancien footballeur pro d'Heusden/Zolder, Eupen ou Visé - quand son coach à la Kim Clijsters Academy, Rick Vleeshouwers, ne peut voyager, Sofia Costoulas joue un tennis sans fioritures, plutôt simple et efficace, "il lui manque encore un peu de consistance, mais son registre est déjà assez complet, même si elle l'a plus montré à Traralgon la semaine précédente", estime encore sa maman. "A vrai dire, l'objectif avant cet Open d'Australie était plutôt un quart de finale, stade qu'elle n'avait jamais atteint en Grand Chelem, mais une fois là elle a poursuivi comme si de rien était." C'est d'autant plus vrai... que son père n'avait pas prévu le coup et qu'il a fallu faire appel au sponsor sur place pour obtenir les cordages qui commençaient à manquer à l'appel. "J'emporte toujours assez de vêtements, mais lui, il a l'habitude de prendre "juste juste", il ne me voyait pas en finale, il est d'autant plus fier", souriait la joueuse, avant de tirer un bilan forcément positif depuis la reprise puisqu'elle n'a joué que des finales, chez les adultes (15.000 dollars) et chez les juniors, même si, petit bémol, elle n'en a gagné qu'une des quatre. Elle a également disputé ses derniers matches dans deux des plus grands stades de tennis au monde (Margaret Court Arena, Rod Laver Arena). "Ce sont des bonus par rapport à ce que vivent d'autres joueuses. Ces deux dernières semaines j'ai appris que je pouvais battre à peu près tout le monde, que je suis capable de rester calme dans des moments importants, que j'ai des armes pour gagner des matches contre les meilleures. J'ai pris beaucoup d'expérience, cela me donne confiance."

- Histoire de raviver les regrets du côté d'Elise Mertens, l'Américaine Danielle Collins, qui l'a éliminée en 1/8e de finale, est allée jusqu'en finale dames de cet Open d'Australie, battue par l'héroïne de toute une nation, Ashley Barty, première Australienne à gagner à Melbourne depuis 1978. Elle est également la seule joueuse en activité, avec Serena Williams (?), à avoir remporté des majeurs sur toutes les surfaces. Elle avait jusque là dominé toutes ses adversaire, mais l'Américaine lui a néanmoins mené la vie dure, 6-3, 7-6(2).
 

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