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Open d'Australie juniors : Sofia Costoulas en finale face à la numéro un mondiale

En ce début d'année, la Limbourgeoise de 16 ans, Top 10 mondiale, s'affirme vraiment comme la belle promesse que le tennis belge attendait, après pas mal de péripéties et de multiples changements de structures dans sa jeune carrière, ainsi qu'une année 2021 contrariée par une gênante blessure au coude. La voilà donc en finale à Melbourne au terme de deux semaines de domination sur les courts australiens face au gratin mondial de sa catégorie.

"Je ne réalise pas... tant mieux"

C'était une demi-finale piège qui attendait Sofia Costoulas à l'Open d'Australie, face à une joueuse locale seulement classée 220e mondiale en raison des circonstances (difficulté à jouer et à se déplacer avec la Covid) mais valant beaucoup mieux dans un canevas gros service/grosses frappes. On pouvait craindre aussi l'accumulation des efforts des deux dernières semaines dans les jambes de notre compatriote - invaincue dans sa catégorie en 2022 - qui en était à son 11e match en 14 jours. Il n'en a vraiment rien été. "Il fallait que je sois à la hauteur physiquement contre une fille qui a un super service et tape très fort", disait-elle, "je devais la faire courir, remettre beaucoup de balles. Je savais qu'il me fallait des jambes et que j'assure mes jeux de service. J'étais vraiment bien, je n'ai pas ressenti de fatigue, je suis contente." Et pour cause, elle a pris cinq fois l'engagement de son adversaire, pour une victoire 6-4, 6-1 qui n'a jamais réellement fait de doutes. Invaincue cette année chez les juniores, avec un total de 19 victoires en 21 matches depuis la reprise en comptant ses deux finales tunisiennes en tournoi ITF 15.000 dollars, Sofia regorge de confiance, avec une assurance mais aussi une sérénité et une maturité assez rares pour son âge. "Pour dire la vérité, je ne réalise pas encore que je suis en finale. J'essaie de rester autant que possible dans le moment présent", expliquait-elle, "et tant mieux si j'arrive à aborder cette rencontre comme un match normal, pas différent d'un autre, parce qu'une finale c'est toujours spécial. J'en ai gagné une il y a huit jours à Traralgon, dans un tournoi avec le même panel de joueuses, peut-être que cela m'aidera. "

"Cela ne veut rien dire de plus"

Bien sûr, une finale en Grand Chelem, même chez les jeunes, dans un stade mythique comme la Rod Laver Arena, c'est comme un premier rêve d'enfant qui se réalise. "Je suis fière du tournoi que j'ai joué et je vais tout faire pour le gagner", confirme notre compatriote, "mais en même temps, je suis consciente que nous ne sommes que des juniores, que cela ne voudra rien dire de plus. J'ai toute une carrière à faire." Quand on voit la liste des jeunes filles belges qui l'ont précédée à ce stade en tournoi majeur, on se rend effectivement compte qu'elles ont connu des fortunes diverses sur le circuit pro par la suite. Si l'on s'en tient à l'ère moderne, An-Sophie Mestach a remporté ce même Open d'Australie junior en 2011. Kirsten Flipkens a gagné Wimbledon puis l'US Open en 2003, l'année où Justine et Kim se sont retrouvées en finale dames à New York (quelle époque !), Kim a disputé (et perdu) la finale de Wimbledon en 1998, Justine a remporté Roland Garros en 1997, Nancy Feber s'est imposée sur le gazon londonien en 1993, et Laurence Courtois y a joué la finale un an plus tôt. La nuit prochaine, à 2 h du matin, Sofia Costoulas leur succédera donc face à la numéro une mondiale actuelle, la Croate Petra Marcinko, qui a le même âge qu'elle et qui a conquis cette première place en fin de saison dernière, en remportant notamment l'Orange Bowl en simple et en double. Une talentueuse et élégante jeune fille au tennis plus varié que la plupart des joueuses d'aujourd'hui qui battu la 20e mondiale américaine Liv Hovde, 16 ans elle aussi, 6-4 au troisième set en près de 3 h de jeu. "Que ce soit l'une ou l'autre, cela ne m'intéresse pas vraiment", concluait notre compatriote alors que ses deux rivales étaient toujours occupées à s'expliquer, "la Croate je l'ai déjà rencontrée mais c'était en moins de 12 ans, on a toutes les deux changé depuis (sourire). Elle n'était pas à Traralgon mais je sais que je peux battre tout le monde à ce niveau... et que d'autres pensent pareil. L'important pour moi est de rester dans ma routine victorieuse, comme aujourd'hui. J'ai pris beaucoup de plaisir sur le court, sans être trop stressée, en jouant relâchée, en restant calme." C'est tout ce qu'on lui souhaite, avec la Coupe en prime dans la mesure du possible...
 

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