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Le président André Stein : "Pour les interclubs, nous avons plutôt constaté que décidé"

Comme on pouvait s'y attendre, l'annonce par le Conseil d'administration de l'AFT que les interclubs, déjà déplacés au mois d'août/septembre, n'auront pas lieu a provoqué un grand nombre de réactions. En sens divers.

"En vérité, c'est plus un constat qui s'est imposé à nous qu'une décision que nous avons prise", insiste le président fédéral.

"S'il vous plaît, mettez vos masques !"

Cela allait  (trop) bien pour le tennis, et, si on veut rester honnête, cela ne va toujours pas si mal en dépit du douloureux coup d'arrêt gouvernemental imposé par la recrudescence de l'épidémie. La faute à tout le monde, et à personne. Il fallait être aveugle, ou regarder ailleurs, pour ne pas constater que trop de Belges se remettaient à vivre comme s'il n'y avait plus de virus. On en paie la note plus tôt qu'attendu, en plein été, au moment même où l'on croyait revivre. Certes, c'est surtout au nord du pays que le feu a repris sous les braises, mais cela incite à être vigilant partout. Du fait de l'interruption des circuits internationaux, on a vécu en juillet l'un ou l'autre tournoi de niveau belge d'une qualité que l'on ne se souvenait plus avoir connu, comme à Odrimont et au Bercuit la semaine dernière. En même temps, alors que les organisateurs faisaient le maximum pour respecter les normes, on voyait bien que le message n'était pas simple à accepter dans le public, à l'image de ce qui se passait ailleurs, dans les rues, sur les digues, sur les marchés, etc. Et franchement, quand dimanche soir, à la veille de Conseil national de sécurité, le ministre des sports flamand a fait savoir que les fédérations du nord du pays souhaitaient que toutes les manifestations sportives se déroulent à huis clos, on a craint pour nos organisations du mois d'août. Finalement, la mesure n'est pas passée au sud du pays, la jauge public a seulement été réduite à 100 personnes à l'intérieur, 200 à l'extérieur, mais, quelque part, le mal était fait, à juste titre ou non l'accumulation des contraintes - masques, bulle limitée à cinq personnes - en a désorienté et découragé plus d'un. La semaine dernière, on a souvent entendu le président de l'AFT André Stein répéter : "De grâce, mettez vos masques, même à l'extérieur si la distanciation sociale n'est pas garantie." Plus que jamais, le mot d'ordre est d'actualité si l'on ne veut pas que cela "se referme" encore. Qu'on le regrette ou pas, c'est ainsi.

"Des désistements en cascade"

En principe, donc, tout peut continuer sur les courts et dans les clubs, avec le masque partout, à l'intérieur (sauf à table), sur la terrasse, mais aussi à l'extérieur, en respectant la limite du nombre de spectateurs définie quitte à imposer l'enregistrement à l'avance via internet si on craint de la dépasser. Le tennis loisir, les stages encadrés, les cours et les tournois peuvent toujours se dérouler dans le respect du protocole, et des éventuelles directives locales. En revanche, pour les interclubs si chers aux affiliés, aux cafétérias, et à une convivialité festive qui fait vivre le sport pour tous (mais qui est aussi, malheureusement, tout ce que l'on redoute aujourd'hui), c'est donc "non". Le Conseil d'administration de l'AFT a tranché en ce sens, comme celui de Tennis Vlaanderen d'ailleurs. "Contrairement à ce que vous pourriez penser, la décision de les annuler n'est pas due uniquement aux contraintes sanitaires en tant que telles", explique André Stein. "En réalité, si tous les joueurs et les clubs enregistrés avaient confirmé leur participation, nous les aurions laissé se dérouler. Ce n'est pas pour rien que nous avons remanié le calendrier à deux reprises et que nous avons tout fait, depuis le début de la crise, pour que la pratique du tennis, sous toutes ses formes, puisse reprendre le plus normalement possible dans les meilleurs délais. Mais, vu le contexte, nous avons, au contraire, assisté ces derniers jours à une cascade de désistements, de tous ordres, dans toutes les catégories, sans parler des communes qui interdisent les manifestations sportives sur leur territoire. Parmi nos administrateurs, il y a des représentants des quatre régions, les échos étaient pareils partout. Et si on nous demande "pourquoi les tournois ?", je réponds que, là, c'est l'initiative d'un club, qui sait ce qu'il a à faire, seul responsable de son organisation, et que s'il manque six joueurs dans un tableau de quarante on peut toujours jouer, tandis que s'il ne reste qu'une équipe dans une poule de quatre en interclubs, un cas extrême mais réel, il n'y a même pas un match à disputer. Quand on se rend compte qu'en gros plus d'un quart des gens/clubs concernés ont déjà dit qu'ils ne participeraient pas et que, bien sûr, on ne remonte pas un troisième calendrier en 48 heures, il nous a semblé irresponsable de laisser une compétition si lourde à gérer se dérouler de manière aussi chaotique avec les restrictions et risques sanitaires que l'on sait. Il y allait de notre responsabilité. Nous avons bien sûr entendu la déception de certains joueurs qui se réjouissaient de retrouver cette ambiance si particulière, qu'ils sachent que c'est également la nôtre mais aussi que de nombreux clubs nous ont témoigné leur soulagement de ne pas devoir les organiser dans de telles conditions."

Pas de 15.000 dollars, ni à Huy ni à Baulet

Dans la foulée, on a appris que le seul tournoi Future ITF masculin encore au programme de l'été belge, le 15.000 dollars de la Province de Liège prévu à la mi-août à Huy et organisé par l'AFT, a lui aussi été annulé. "Quand on a pris connaissance du protocole sanitaire imposé par la fédération internationale, auquel s'ajoute celui du gouvernement belge, on s'est dit que le jeu n'en valait pas la chandelle", dit André Stein. "Pour ne prendre qu'un exemple, l'ITF interdit qu'un joueur croise un spectateur, et je ne vois pas comment on pourrait garantir ça dans les installations du Centre hutois."

Le Ladies Open de baulet a suivi le mouvement en annulant également son tournoi 15.000 dollars dames. 
 

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