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Johan Van Herck : "Désormais notre double peut faire la différence"

Première conférence de presse avant Belgique-Italie de Coupe Davis au Spiroudôme de Charleroi (7/9 avril) qui promet de faire le plein. Une très bonne nouvelle. "Les joueurs sont impatients de jouer dans une salle comble", confirme le capitaine Johan Van Herck.

 

Le président André Stein a donné le ton d'entrée en présentant ce Belgique-Italie qui s'annonce plutôt chaud vu le tempérament des deux équipes et l'ambiance qui risque d'enflammer le Spiroudôme dans une région où les gens d'origine transalpine ne manquent pas. "Au lendemain de la finale à Gand contre la Grande Bretagne, on s'est dit que l'on n'était pas près de revivre ça", dit-il, "mais après la formidable victoire en Allemagne qui oserait jurer que cela ne se reproduira pas, alors que cette fois on ne peut pas dire que le sort nous ait gâté ? C'est d'ailleurs la première fois que l'on assiste à un tel engouement de la part du public belge, la finale mise à part. Le fait que l'on joue l'Italie à Charleroi y est sans doute pour quelque chose, mais c'est surtout la réaction de nos clubs, au nord comme au sud, qui impressionne et nous fait plaisir, une action leur était réservée (15% de réduction à l'achat de minimum dix places) et elle a rencontré dix fois plus de succès que d'habitude, ils ont été une centaine à se manifester."

N'oubliez pas le samedi...

Résultat : dans une salle qui peut accueillir 6.000 spectateurs, le vendredi c'est quasiment sold out, il restait juste 600 places libérées par la fédération italienne et la fédération internationale (ITF), dont 200 déjà écoulées le matin de la conférence de presse; pour le dimanche, il restait 600 places, et traditionnellement le samedi il est plus difficile de remplir, 1.900 sièges attendant encore preneur. "S'il le faut, nous réaliserons l'une ou l'autre opération pour attirer plus de gens le samedi, parce qu'on veut qu'il y ait du monde pour soutenir notre équipe, mais on comprend difficilement cette différence d'un jour à l'autre", continue André Stein, "d'accord il n'y a qu'un match, mais le prix du ticket n'est pas le même, et c'est généralement spectacle garanti, en quatre ou cinq sets, le plus souvent le résultat est déterminant pour l'issue de la rencontre, celui qui gagne le double a de grandes chances de l'emporter, et lors des deux dernières rencontres le verdict a été en notre faveur."

"C'est fort ce qu'ils ont fait"

"On n'est pas forcément favoris au regard du ranking", pense André Stein. Certes, aucun Italien n'a le statut de David Goffin, mais, 37e et 40e mondiaux, Paolo Lorenzi et Fabio Fognini ont déjà prouvé qu'ils peuvent faire mal aux meilleurs et sont mieux classés que Steve Darcis (ATP 49), alors que, dans un bon jour, Andreas Seppi (ATP 80) vaut mieux que son classement. Johan Van Herck sait parfaitement à qui il a à faire : "Mais j'estime, moi, que l'on est quand même un peu favori, à condition d'afficher le même esprit, les mêmes valeurs qu'à Francfort. On est chez nous, sur une surface identique à celle de Forest et d'Ostende, rebond pas très haut, assez rapide, on aime bien, face à des adversaires qui sont bons partout mais qui auraient choisi la terre battue s'ils avaient pu. Maintenant, ne venez pas déjà me parler d'une demi-finale contre l'Australie ou aux Etats-Unis. En Allemagne, on a gagné en équipe, contre des individualités, cette fois on ne sera plus dans la même configuration, ce que le bloc italien a réalisé en février, gagner au premier tour, au bout du suspense puisque le match décisif s'est déroulé le lundi, dans un stade argentin bouillonnant et rempli à rabord, même si Del Potro et Delbonis n'étaient pas là, c'est fort, dans l'esprit Coupe Davis qui peut changer un joueur. On connaît bien ça chez nous, on a créé quelque chose à Francfort, mais cela ne garantit rien, on repart de zéro. On est là pour gagner, mais je ne me fais aucune illusion : ce sera une confrontation le couteau entre les dents." 

"David a été très honnête"

Où en sont dès lors nos joueurs à deux semaines de l'échéance ? "David Goffin est à Miami comme vous le savez. Avec moi, il a toujours été honnête, dès début janvier je savais qu'il pouvait y avoir un doute pour l'Allemagne, et au lendemain du week-end de Francfort il m'a directement dit qu'il serait là au tour prochain. Quant à Steve Darcis, qui jouait très bien, il vient de vivre des moments très difficiles, avec les interventions chirurgicales qu'a dû subir sa petite fille Camille, mais, à présent, les nouvelles sont meilleures, et il a repris l'entraînement. Joris De Loore s'est occasionné une petite entorse en Chine mais il rejoue, Ruben Bemelmans, qui a encore disputé une finale de Challenger, se repose quelques jours aux Etats-Unis, Arthur De Greef s'entraîne en Espagne, Kimmer Coppejans joue à Guadalajara... la sélection c'est pour mardi prochain, et on se retrouvera comme d'habitude le dimanche 2 avril, on regardera le Tour des Flandres, parce qu'on aime tous ça, et ce sera parti pour une nouvelle semaine que l'on espère belle."

Une paire "tombée du ciel"

On peut bien sûr s'attendre à ce que la colonie italienne fasse du bruit au Spiroudôme et que l'avantage du terrain devienne plus relatif, il va de soi que Johan Van Herck ne l'espère pas. "On ne pourra savoir que le vendredi 7 vers 14 h", dit André Stein, "il y aura moins de visiteurs venus d'Italie que prévu puisque la fédération a renvoyé des tickets, mais combien y en a-t-il en Belgique qui ont pris des places, impossible à dire, je me doute néanmoins que la centaine de clubs qui ont acheté des billets seront là pour encourager les Belges." "On sait qu'il y aura des Italiens, et qu'ils seront derrière leur équipe, rien de plus naturel", enchaîne Van Herck, "mais je n'ai pas peur de l'ambiance, j'ai beaucoup de confiance en nos fans, ce qui s'est passé en Allemagne donne envie d'être là, joueurs comme supporters." On parlait du double plus haut, mais les Italiens en ont un, Fognini/Bolleli, qui a gagné l'Australian Open 2015 en battant Mahut/Herbert sur un double 6-4. Les mêmes ont perdu cette année en Argentine contre Mayer/Berlocq 7-6 au cinquième set. "On sait que c'est du lourd", conclut le capitaine belge, "mais on est devenu du lourd pour l'adversaire aussi. Une paire de double nous est tombée du ciel contre le Brésil. Pourquoi ça marche ? Parce que ce sont vraiment de bons copains dans la vie, qu'ils acceptent les erreurs de l'autre et que je sois parfois dur avec eux, encore une fois c'est l'esprit d'équipe, ils sont vraiment deux sur le court, pas l'un à côté de l'autre."

"Changer la formule de la Coupe Davis ? Pas d'accord..."

Pour élargir le débat, on a demandé à Johan Van Herck ce qu'il pensait des plans de modification de la formule de la Coupe Davis avancés par la fédération internationale. "Ils cherchent à attirer les joueurs du top, mais je ne pense pas que cela changerait quoi que ce soit à la situation de jouer en deux jours et en trois sets comme ils disent", indique Van Herck. "La Coupe Davis c'est trois jours et cinq sets, on a vécu ainsi tant de moments inoubliables. Pour moi, il ne faut pas changer ça." "C'est également le point de vue de la fédé belge", insiste André Stein, "et dans la mesure de nos moyens, de nos relations, on essaie d'en convaincre d'autres en ce sens parce que rien n'est encore vraiment voté. Le vrai problème c'est l'argent qu'il y à gagner sur le circuit au calendrier surchargé, et la guerre larvée entre l'ATP et l'ITF qui empêche de trouver les bonnes dates et moyens adéquats pour la Coupe Davis."
 

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