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Joachim Gérard et Elise Mertens en finale... après un tie-break d'anthologie pour le Brabançon

Wimbledon n'aura pas été que terre de déception pour le tennis belge. Après le troisième tour en simple d'Elise Mertens, la Limbourgeoise aura été jusqu'au bout du tournoi en double. Elle jouera sur le Central ce samedi après-midi pour un troisième titre majeur dans la discipline, après avoir déjà remporté l'Open d'Australie en février. Quant à Joachim Gérard, il a effacé comme il le fallait la désillusion de Roland Garros; lui aussi jouera (dimanche) pour un deuxième titre en fauteuil sur trois Grands Chelems disputés en 2021 après avoir remporté 18-16 un tie-break qui fera date.

"Jamais vécu un truc pareil"

Face à l'expérimenté français Stéphane Houdet, Joachim Gérard s'est imposé en deux sets, mais il lui a fallu plus de deux heures pour y parvenir (7-5, 7-6), au terme d'un invraisemblable suspense. On ne va évidemment pas comparer avec le mythique tie-break Borg/McEnroe de 1980, mais à leur niveau les deux joueurs ont vécu quelque chose qui y ressemble à la fin d'un deuxième set qui pouvait partir dans tous les sens. Lors de ce 18-16 qu'il n'oubliera jamais, le Brabançon est ainsi passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, s'octroyant deux fois plus de balles de match qu'Houdet de balles de set, et en loupant plusieurs à s'en arracher les cheveux. Mais il a tenu, et c'est le Français qui a finalement craqué. "C'est ce qui me rend le plus fier, quand on sait à quel point le mental est un point important chez moi. La remise en question et le travail entrepris après Roland Garros portent leurs fruits", expliquait Joachim, fatigué mais ravi. "J'ai continué de me battre, je ne me suis pas laissé décontenancer même après une grosse faute. Je suis absolument incapable de dire combien j'ai eu de balles de match au total (8 !). J'avais perdu le fil du score, je regardais le tableau d'affichage pour savoir quand il fallait tourner, je savais juste que j'avais une balle de match à jouer ou une de set à sauver. Jamais vécu un truc pareil !"

Un week-end anglais après la journée française

Déjà au premier set, notre compatriote avait su retourner la situation après n'être pas bien entré dans la partie (0-3). "Il y a eu des hauts et des bas dans ce match, un peu de nervosité, un peu de relâchemen. Jj'ai parfois perdu un peu le fil, ce fut une âpre bataille, face à quelqu'un qui peut vous faire très mal si votre niveau de jeu n'est pas à 100%, mais j'ai su rester calme et solide quand il le fallait", résumait-il, avant de terminer son marathon du jour avec une demi-finale de double et de gagner 2-0 son Belgique-France à lui en s'imposant avec le Hollandais Egberink (8e mondial) à la paire Houdet/Peifer en trois sets tendus. Au total plus 4 h 45 de matches en une demi-journée, et deux finales à la clé. Celle du double est programmée ce samedi en début d'après-midi face aux Anglais Hewett/Reid, le même Gordon Reid qu'il retrouvera dimanche pour la grande finale du simple. Cette année, notre compatriote a battu son rival à l'Australian Open, mais s'est incliné contre lui au super tie-break (11-13) sur l'herbe humide du Queens. "C'est ma première finale ici, il s'agit forcément un moment spécial, je vais tout faire pour qu'il le soit jusqu'au bout", dit Joachim. "On se connaît bien, il aime le gazon, moi aussi, il est chez lui, il a une bonne main, un bon slice, un bon service de gaucher, je dirais que c'est du 50/50". 

Elise redevient numéro une mondiale

Face à deux Japonaises peu connues mais rodées à jouer ensemble, la demi-finale de double dames n'a pas été une promenade de santé pour Elise Mertens et son équipière taïwanaise (par ailleurs tenante du titre) Su-Wei Hsieh, têtes de série numéro 3 du tournoi. Une seule balle de break leur a permis de prendre les devants dans la première manche 6-4, mais Shuko Aoyama et Ena Shibahara, têtes de série numéro 5, ont clairement renversé la vapeur dans la deuxième (1-6). Mertens et Hsieh ont heureusement retrouvé leur efficacité au début du set décisif, pour mener 4-1. Au moment de conclure (6-3), Elise, qui était au service, a dû écarter cinq balles de break, avant de conclure sur un "ace". "Une première finale à Wimbledon ce n'est quand même pas rien, il fallait bien que les nerfs aient leur part eux aussi, je suis heureuse d'avoir pu finir de la sorte", souriait la Limbourgeoise, qui a l'air de plutôt s'entendre et même de s'amuser avec sa nouvelle copine taïwanaise à en juger par quelques fous rires spontanés lors de la conférence de presse (virtuelle) d'après match. "Ma mère vient également de m'apprendre que je redeviens numéro une mondiale de la discipline", continuait-elle, "ce n'est pas peu de choses non plus, il n'y a jamais qu'une seule personne à cette place (sourire), mais je l'ai déjà été, et cela duré une semaine (re-sourire), ce n'est pas le plus important, une demi-finale et une finale à Wimbledon par contre..."

Contre les Russes après la finale dames

Après avoir déjà remporté l'US Open et l'Open d'Australie avec Aryna Sabalenka, Elise pourrait donc accrocher une troisième couronne majeure différente (la deuxième cette année) avec Su-Wei Hsieh. Il ne lui manquerait plus que Roland Garros pour réussir le Grand Chelem du genre en carrière. Qui plus est, l'expérimentée Taïwanaise (35 ans), qui compte, elle, trois titres de Grand Chelem en double, dont deux sur l'herbe londonienne, est une joueuse au style fort différent que la Bielorusse, ce qui signifie qu'Elise n'est pas à cette (première) place par hasard. "On a dû s'adapter l'une à l'autre, se faire confiance tout en ayant confiance en soi. Je perçois mieux ce que Su-Wei va faire sur le court et inversement", dit notre compatriote. "Arriver en finale d'un tel tournoi alors qu'on ne joue ensemble que depuis deux mois (elles s'étaient arrêtées en huitièmes de finale Porte d'Auteuil, ndlr) ce n'est pas si mal (sourire), c'est peut-être même inattendu. En termes de communication et d'énergie, on progresse à chaque match." Lors du prochain, ce samedi après-midi dans la foulée de la finale dames Barty-Pliskova (15 h, BBC) sur le court central, le trophée londonien sera donc en jeu, face aux Russes Kudermetova/Vesnina qui ont lutté tard pour éliminer la paire australo-américaine Sanders/Dolehide (7-6, 3-6, 7-5). Du spectacle en perspective.

Sofia Costoulas en demi-finale du double juniore

Sofia Costoulas sera également sur les courts ce samedi pour disputer les demi-finales du double chez les juniores. Avec la Finlandaise Laura Hietaranta, elle a battu vendredi en quart de finale la paire americano-suisse Krueger/Fontenel 5-7, 6-3, 10-6. Elles rencontreront ce samedi après-midi le duo formé de la Tchèque Fruhvirtova et la Russe Kudermetova.
 

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