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Joachim Gérard à Melbourne : "Accrocher un Grand Chelem en 2021"

L'Australian Open sera également le premier Grand Chelem de l'année pour les champions du tennis en fauteuil. Dans son hôtel de Melbourne, Joachim Gérard est donc au même régime que David Goffin et Ysaline Bonaventure, en "quarantaine active". Vivement la semaine prochaine.

On reste à deux

Joachim Gérard n'est pas homme à se plaindre. Il savait, comme tous les participants à l'Open d'Australie, qu'il serait privé de liberté durant deux semaines à son arrivée à Melbourne. "En fait, on est soumis au même régime que les Australiens quand ils rentrent de l'étranger, avec la possibilité appréciable de quitter l'hôtel cinq heures par jour pour s'entraîner, et ces cinq heures font toute la différence, elles remplissent suffisamment la journée, même s'il ne faudrait pas avoir à vivre ça quatre fois sur l'année", dit le 4e mondial du tennis en fauteuil. "Bien sûr, je ne peux parler que pour moi, et je reconnais avoir eu un petit stress en apprenant qu'un des vols en provenance d'Abu Dhabi comme le mien était "positif", je n'avais pas peur du virus mais de devoir rester deux semaines non stop dans ma chambre, on savait que c'était une possibilité. Tous les participants en fauteuil sont heureusement passés entre les mailles du filet si j'ose dire, tant mieux, notre tournoi se jouera à chances égales. Au départ, il était prévu que l'on puisse élargir les bulles d'entraînement de deux à quatre partenaires après une semaine de quarantaine, mais, vu les cas à l'arrivée, les organisateurs ont laissé le choix aux joueurs qui ont décidé de ne pas courir de risque supplémentaire, on en est resté au binôme initial, avec Gustavo Fernandez (l'Argentin, 2e mondial) pour ce qui me concerne. Ce n'est pas gênant, d'autant qu'en principe vendredi après-midi je devrais être "libéré" - bien que ce soit apparemment un casse-tête d'organiser tout ça - et qu'il me restera donc quatre jours pour faire ce dont j'ai envie avant la première compétition."

Deux tournois avant l'Australian

Si des tournois sont prévus en pagaille à Melbourne Park la semaine prochaine pour essayer de rattraper le temps perdu avant l'Open, qui commence le 8 février, c'est également le cas pour les champions de l'handisport, dont le Grand Chelem ne débute que le 14. Dans la banlieue de la grande cité australienne, les huit qualifiés en simple pour l'Open se retrouveront ainsi pour le Victorian Wheelchair Open du 3 au 6 février, puis pour le Melbourne Wheelchair Open du 8 au 11. On y verra à chaque fois les inévitables du top 7 de la discipline, Kunieda, Fernandez, Hewett, Gérard, Reid, Houdet, Peifer... "d'autant que le classement mondial reste plus ou moins "gelé", sans quoi au vu des matches qu'on a pu faire l'an dernier j'aurais pu briguer la 3e place", dit Joachim, finaliste de Roland Garros on s'en souvient. "On n'a d'ailleurs plus joué en compétition depuis la Porte d'Auteuil, même si j'ai la chance d'avoir un Jef Van Dorpe en Belgique et qu'on a pu faire des matches ensemble." Soit dit en passant, 15e mondial à 19 ans, le jeune Anversois est le seul du Top 15 à être né dans les années 2000. "Je suis vraiment impatient de retrouver la compétition", continue Joachim, "c'est mon métier, on n'en a jamais été autant privé qu'en 2020, avec en plus l'annulation sans surprise du Masters en novembre, et cette année il suffit de jeter un oeil au calendrier pour constater que le nombre d'annulations pour les mois qui viennent est déjà énorme." 

De la constance et des Jeux

Dans son long périple (Londres/Abu Dhabi/Melbourne), Joachim est accompagné de son coach Damien Martinquet et de son préparateur physique Quentin Verriest. "Je travaille alternativement avec l'un et l'autre, puisqu'un seul peut m'accompagner chaque jour. On est strictement encadrés de la première à la dernière minute, mais difficile d'en vouloir aux gens d'ici. On les voit vivre en rue quasi normalement - souvent sans masque qui n'est recommandé qu'en certaines circonstances -, ils n'ont plus enregistré un cas depuis trois semaines, ils ont souffert pour ça et n'ont pas envie que quelques sportifs relancent l'épidémie de l'extérieur. Ici c'est l'été, et on va bientôt nous aussi pouvoir faire des choses que l'on ne peut plus faire chez nous." A commencer par... jouer au tennis. Les deux tournois qui arrivent les voit-il avant tout comme une préparation au grand rendez-vous à venir, rendez-vous dont il fut finaliste en 2016 ? "Je ne cache pas que mon premier défi en 2021 est d'accrocher enfin un Grand Chelem", dit-il, "mais tous les matches sont à gagner, surtout quand on n'en a pas trop à jouer. J'ai vraiment hâte de recommencer. On a eu tout le temps de bien faire les choses, physiquement, tennistiquement, mentalement. On essaie de faire évoluer ma qualité de balle, d'ajouter quelques cordes à mon arc, d'étoffer ma palette de jeu, la finale à Roland Garros, sur la surface qui en principe me convient le moins, en témoigne. Etape par étape, l'objectif reste aussi d'être plus constant au fil des tournois." 2021, c'est enfin l'année des Jeux de Tokyo déjà reportés d'un an... si tant est qu'ils puissent se tenir cet été. Un village olympique, de 8 à 10.000 athlètes valides, de 4 à 5.000 athlètes handisport, en provenance de tous les coins du monde, comment imaginer ça par les temps qui courent ? "Je crois qu'ils auront lieu, ce serait une perte énorme, ne fut-ce que financièrement pour le Japon, alors que c'est quelque chose qui fait rêver humainement et sportivement", sourit Joachim, "il reste sept mois, il y a les vaccins..." 
 

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