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Gilles-Arnaud Bailly est le troisième Belge champion d'Europe juniors

Notre ami Patrick Haumont est retourné dans ses archives pour découvrir, ou rappeler aux férus de statistiques, que les seuls Belges à avoir été sacrés champions d'Europe juniors avant Gilles-Arnaud Bailly dimanche en Suisse sont Christophe Van Garsse et Kimmer Coppejans. Assez curieusement, aucune de nos championnes ne figure au palmarès. Comme performance ce n'est donc pas rien, et surtout cela n'arrive pas tous les jours.

Fort et convaincant

Le championnat d'Europe juniors individuel disputé la semaine dernière sur la terre battue de Klosters en Suisse n'était vraiment pas loin du niveau Grand Chelem. Par définition, il n'y avait ni Américains, ni Canadiens, ni Asiatiques, ni Sud-Américains, mais lorsqu'on constate que les quatre premières têtes de série, qui sont aussi les quatre demi-finalistes, font partie du Top 10 mondial, on peut parler d'un tableau très relevé, comprenant les deux meilleurs joueurs de chaque pays. Pour être sacré dimanche, Gilles-Arnaud Bailly, 8e mondial, a ainsi aligné six victoires, toutes en deux sets. Dans l'ensemble, il a donc maîtrisé son sujet, surtout en demi-finale et en finale, cette dernière gagnée sans discussion 6-2, 6-3 face au Croate Dino Prizmic, 16 ans comme notre compatriote, 10e mondial et 810e à l'ATP. C'est fort et convaincant, dans la continuité d'une saison qui l'a clairement vu progresser et, comme on le sait, atteindre la finale de Roland Garros. 

"Des tournois qui vous tirent vers le haut"

"En Suisse, au début, il a fallu s'adapter, à l'altitude parce qu'on jouait à 1200 m, et aux balles, on en a même acheté nous-mêmes pour nous entraîner", raconte-t-il, "ensuite c'est allé de mieux en mieux, j'ai trouvé le bon rythme. Je me suis mis moi-même en difficulté au 4e tour contre le Suisse Dietrich, alors que je menais 6-4, 3-2 service à suivre, je l'ai remis dans le match et j'ai eu un peu de chance lors d'un tie-break qui n'aurait jamais dû avoir lieu. J'ai aussi été mené 0-4 en quart de finale contre le Portugais Rocha lors d'un premier set que j'ai fini par gagner 6-4. Je suis évidemment content de ma semaine et surtout de mes deux derniers matches, contre le Suisse Feldbausch 7e mondial (6-4, 6-4) et Prizmic. Ce dernier était lui aussi demi-finaliste à Roland Garros, battu par le Français Debru qui a joué un match incroyable ce jour-là et m'a battu en finale. Prizmic c'est quelqu'un qui ne rate presque rien, certains veulent trouver la clé en frappant fort, ce n'est pas mon style, j'ai plutôt essayé de varier, qu'il ne soit pas trop à l'aise dans son jeu, ce qui a plutôt bien fonctionné. Jouer de gros tournois comme ça aide à hausser son niveau, cela vous tire vers le haut."

Les pieds sur terre

Gros mental, belle maturité, tennis en progression constante, Gilles-Arnaud Bailly se doit évidemment de rester les pieds sur terre, et c'est heureusement l'impression qu'il nous laisse. Les deux précédents Belges ayant conquis ce même titre - Christophe Van Garsse (1992) et Kimmer Coppejans (2012, à Klosters lui aussi), "toutes les bonnes années finissent par 2", nous fait remarquer Patrick Haumont - n'ont d'ailleurs pas réalisé ensuite la carrière espérée, pour des raisons diverses. Cela doit faire réfléchir. Mieux vaut donc savourer une belle et rare réussite, mais en évitant de s'emballer. En même temps, rien n'est vraiment comparable, d'autant plus dans un sport aussi individuel que le tennis, et surtout pas les personnalités, les encadrements ou les époques. Gilles-Arnaud n'a d'ailleurs que 16 ans (comme les trois autres demi-finalistes, belle génération) alors que Van Garsse et Coppejans (l'année où ce dernier a gagné Roland Garros juniors) ont été couronnés à 18. A cet âge, ça compte.  

Summer Cup cette semaine

En Suisse, les deux joueurs belges étaient coachés par l'entraineur du lauréat Dries Beerden. Notre second compatriote, l'excellent Anversois Alexander Blockx, de retour au premier plan, a quant à lui été éliminé en quart de finale par le finaliste croate après une grosse bataille 6-7, 4-6. Tous deux repartent dès cette semaine pour défendre les couleurs de notre pays en Pologne lors des poules éliminatoires de Summer Cup, en compagnie d'Alessio Basile, finaliste du championnat AFT dimanche, et de l'entraîneur AFT Ananda Vandendoren. Profilée de la sorte, notre équipe ne part évidemment pas sans ambition, même si ce sont plutôt les Français qui se présentent en "ogres" potentiels. "Ils alignent Luca Van Assche, 18 ans, déjà 282e à l'ATP, Arthur Fils, même âge, ATP 347, qui ne jouent plus en juniors (ex-Top 3 dans la catégorie), et celui qui m'a battu à Roland Garros, Gabriel Debru, 16 ans comme moi, est seulement troisième joueur... c'est impressionnant mais je me réjouis de les affronter", sourit Gilles-Arnaud. Pour cela, il faudra d'abord se qualifier en Pologne, à Bytom, face à l'Allemagne, la Lettonie, les Pays Bas et la Pologne. La phase finale se disputera dans la foulée, à La Rochelle, un avantage de plus côté français.

Langenaken forfait pour blessure

Dans les autres catégories de Summer Cup, cette semaine, la Belgique sera représentée en -18 ans filles à Most en Tchèquie par Hanne Vandewinkel et Amélie Van Impe (coach Alain De Vos), pas de Sofia Costoulas donc. En - de 16 garçons, on a malheureusement enregistré la blessure  du Liégeois Louis-Lou Langenaken, qui est forfait et remplacé par Tibo Meersman, Ethan Dasset disputant les Jeux olympiques de la jeunesse européenne en Slovaquie avec Anastasia Huysegoms. L'équipe, coachée par Thibaut Saive, sera donc composée à Mannheim de Sebastien Cauhape, Simon Daune et Tibo Meersman. Chez les filles, à Nancy, on aura Indira Lepage, Katarina Kujovic et Eline Bex (coach Danny Bex).
 

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