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Gilles-Arnaud Bailly : "Je sentais que je pouvais le faire... mais là je l'ai fait !"

La balle continue donc de rouler dans le bon sens à Roland Garros pour le jeune sociétaire du TC Visé - 16 ans, 20e mondial avant le début du tournoi, rappelons-le. "J'avais dit à mes parents et à mon préparateur physique que je pensais pouvoir faire une demi-finale à Roland Garros... mais maintenant que je l'ai fait, je trouve quand même ça un peu incroyable", sourit Gilles-Arnaud Bailly.

Le mot "incroyable", il l'a certainement prononcé deux ou trois fois dans la mixed zone de la Porte d'Auteuil, juste après avoir éliminé en quart de finale le Suisse Dylan Diekirch 6-3, 7-5. Pourtant, il ne s'agissait pas d'une surprise puisqu'il avait déjà battu cet adversaire de manière assez semblable il y a deux ou trois semaines au premier tour à Milan. Mais bien sûr au fur et à mesure que les matches passent et que l'échéance approche, la pression augmente, même si on a plutôt l'impression que notre jeune compatriote surfe sur une vague quelque peu irrésistible et qu'il a beau jeu de répéter : "Mon tournoi est déjà réussi, tout ce qui arrive là c'est du bonus." Même si tout s'est bien mis et s'il a dû sauver mercredi trois balles de match face au numéro un mondial américain Kuzuhara qui l'avait dominé pendant un set et demi, on ne peut même pas dire que le garçon ait surjoué pour en arriver là, c'est son niveau. "J'avais regardé cet Américain à l'Open d'Australie qu'il avait remporté, alors que j'avais été éliminé au 2e tour. Il jouait vraiment bien, je me suis demandé ce que je pouvais apprendre de son jeu. Il y en a qui passent pros directement, et je jouerai des tournois ITF également, mais je trouve que disputer des Grands Chelems jeunes comme ça est enrichissant. L'expérience que l'on peut y prendre est énorme et précieuse. Hier, l'Américain faisait beaucoup d'échanges; aujourd'hui, le Suisse frappait un peu sur tout, on doit s'adapter, apprendre à gérer.

"Je ne connais pas du tout mon adversaire"

Dans son quart de finale, Gilles-Arnaud a mal commencé, mené 1-3, avant d'aligner six jeux de suite. Il a aussi servi pour le match à 5-3 et n'a pu conclure, se faisant remonter à 5-5. "A 5-3, j'ai mené 30-0 sur mon service, à deux points du match donc, j'ai aussi eu deux balles de match sur le service de mon adversaire qui lâchait tous ses coups, et à 5-5 tout était à refaire", dit notre compatriote. "C'est dans ces moments-là que mes routines m'aident à la fois à me calmer, à rester concentré et à m'extérioriser, à me dire que je n'ai pas à me stresser, que mon Roland est déjà super. J'avais dit à mes parents et à mon préparateur physique que je me sentais capable d'aller en demi-finale... mais maintenant que je l'ai fait, je ne veux pas m'arrêter là, c'est incroyable." En demi-finale donc, ce vendredi, en deuxième match à partir de 11 h sur le Court 7 il affrontera le Polonais Martyn Pawelski, 41e mondial, dont il ne sait à peu près rien. "C'est très rare sur le circuit. Normalement on se connaît tous très bien", dit-il. "Je vais devoir aller à la pêche aux infos et aux statistiques. Je continue à jouer match par match, je sais que dès la semaine prochaine il y aura un autre tournoi, mais j'essaie de profiter le plus possible de celui-ci." Avec la finale de Sofia Costoulas à l'Open d'Australie, on n'a quand même pas trop à se plaindre des jeunes Belges au niveau international, même si cela ne garantit rien d'une future carrière pro, on doit tous le savoir, eux les premiers.

Joran Vliegen battu en finale

On en a peu parlé, mais la moitié de notre paire de double de Coupe Davis, Joran Vliegen, a vécu une belle aventure de son côté. Ayant lancé une ultime bouteille à la mer pour se trouver une partenaire en double mixte, notre compatriote avait reçu une réponse de la Norvégienne Ulrikke Eikeri à peine une demi-heure avant la clôture des inscriptions. Résultat : le duo est allé jusqu'en finale où il s'est incliné 6-7(5), 2-6 devant la Japonaise Shibahara et le Hollandais Koolhof. têtes de série numéro 2. Du coup, ils joueront également ensemble à Wimbledon.
 

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