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Germain Gigounon : "C'est le genre d'occasion que l'on ne peut pas laisser passer"

Germain Gigounon, 31 ans, a mis fin à sa carrière de joueur en 2018 (il a été 185e mondial) et a accompli ses premiers cas de coach sur le circuit avec Yanina Wickmayer puis Ysaline Bonaventure. Aujourd'hui, ce n'est pas faire injure à ces dames que de dire qu'il change de dimension avec un Top 15 mondial qui rêve toujours de Top 10, même s'il connaît sans doute mieux David Goffin que n'importe qui d'autre dans le métier.

Q. Germain, vous relevez là un sacré défi, non ?

R. C'est sûr, il s'agit d'un super challenge pour moi, cela ne fait pas des années que je suis sur le "tour" en tant que coach. On a eu de bonnes et amicales discussions avec David après Roland Garros, que nous avons approfondies par la suite, et c'est à Bercy que le fait de collaborer est venu sur la table, c'est le genre d'occasion que l'on ne peut pas laisser passer, surtout avec quelqu'un que l'on connaît aussi bien. J'ai côtoyé pas mal de coaches, j'ai même été un an en Espagne chez David Ferrer à la fin de ma carrière. On apprend un peu de tous et on fait sa propre expérience. J'aime bien la rigueur et le travail, je suis quelqu'un de passionné et de motivé, c'est ce qui passe bien avec David depuis toujours, je pense. Je n'aurai pas peur de lui dire certaines choses parce que je l'ai toujours fait.

Q. Vous ne craignez pas votre manque d'expérience au plus haut niveau ?

R. C'est ce que tout le monde va retenir, avec le fait que l'on soit amis. On a été clair l'un avec l'autre, on a tout mis sur la table, il sait que je n'ai pas quinze ans de coaching derrière moi. Il cherchait quelqu'un qui sache par quoi il est passé. J'ai suivi toute sa carrière d'un oeil particulier, malgré le fait que j'étais moi aussi joueur, parce qu'on a grandi ensemble, je me suis même entraîné à certains moments avec lui. J'ai connu tous les coaches avec lesquels il a travaillé. Il n'y en a pas eu tant que ça, Réginald (Willems), Thierry (Van Cleemput) et Thomas (Johansson) lui ont tous apporté quelque chose, j'ai vu ce qui marchait bien et à la fin ce qui était un peu plus compliqué. Il a senti que je percevais ce dont il avait besoin aujourd'hui. En gros bien faire ce qu'il fait bien, utiliser ses qualités au mieux à la lumière des expériences du passé, je crois que je peux l'y aider.

Q. Vous comptez insister sur quoi ?

R. On est de nature très différente, il est plus taiseux, je suis plus extraverti, cela a toujours fait un bon mix entre nous et c'est ce qui peut lui faire du bien aujourd'hui. Avec ce qu'il a ressenti à la reprise du circuit, ce manque d'envie, de plaisir sur le terrain, mon tempérament en permanence au taquet (sourire) peut l'aider à se remettre sur les rails, il peut l'utiliser. La grande force de David, à son meilleur, c'est son déplacement, sa prise de balle tôt, sa solidité du fond de court, son revers, et bien sûr son retour qui est son arme principale. Sur la fin, il sentait lui-même qu'il avait un peu plus dur à ce niveau. Le premier objectif est de remettre l'accent là-dessus, et puis, bien sûr, amener d'autres choses nécessaires, étape par étape, mais d'abord, il faut qu'il se sente fort dans ses qualités principales, c'est peut-être là qu'il s'est un peu perdu à vouloir travailler d'autres trucs, à s'éparpiller, au risque de perdre ses bases.

Q. Quelles sont vos ambitions ?

R. En tant que coach j'en ai beaucoup, et avec un joueur comme David, il faut en avoir énormément, parce qu'il est capable de très grandes choses, mais dans un premier temps, on s'est mis d'accord pour ne pas trop se mettre de chiffres en tête en début de saison. Déjà on ne sait pas comment ça va reprendre à peu près normalement; ensuite, il y a le système de classement ATP qui ne retrouvera son cours normal qu'au mois de mars. Je pense qu'il faut encore utiliser cette période pour vraiment remettre les choses en place, travailler sur tout ce dont on a parlé, l'attitude, l'envie, la manière de penser et d'être sur le terrain. En mars, on verra comment on se sent et on pourra "chiffrer" un peu plus les objectifs car un gars de ce calibre en a besoin. 

Q. Où David vous a-t-il le plus impressionné ?

R. Je ne vais pas être original; fin 2017 avec la qualification pour le Masters, la finale à Londres après avoir battu Nadal et Federer, puis celle de Coupe Davis à Lille, il jouait Top 3 au monde.
 

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