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David Goffin éliminé en quart de finale à Umag, "mais l'objectif c'est l'US Open"

Un mois et demi après son accident de Roland Garros, David Goffin a retrouvé la compétition au tournoi de Umag en Croatie. Sans objectif sportif immédiat, mais avec tout de même une victoire de reprise au 2e tour contre l'accrocheur Hongrois Attila Balazs, 174e mondial. En revanche, vendredi, il s'est fait éliminer en quart de finale par le Croate Ivan Dodig.

 

Quand on y repense, on faisait tous une drôle de tête, oeil incrédule, bouche ouverte, dans les travées de Roland Garros lorsqu'on a vu David Goffin à l'agonie enroulé dans la bâche du Lenglen, c'est que ce n'est pas son genre de ne pas se relever, donc c'était grave. Heureusement pas aussi grave qu'on aurait pu le craindre, et qui fut confirmé quelques jours plus tard lorsqu'Eden Hazard, tout seul, s'est fracturé la cheville à l'entraînement des Diables Rouges. Trois mois d'arrêt, au delà de Wimbledon, cela aurait signifié pas d'US Open, la demi-finale de Coupe Davis décapitée. On n'en est heureusement pas là, et, après avoir sagement écarté l'All England Club de son itinéraire (il faut qu'une cheville traumatisée prenne le temps de guérir complètement pour éviter les séquelles à répétition), David reprend la compétition. Qui plus est, il n'a presque rien perdu au classement mondial où il se retrouve encore 14e, et même 13e ce lundi, sans avoir joué pendant six semaines et après avoir manqué un Grand Chelem et demi, alors qu'il n'a que 145 points ATP à défendre d'ici la Coupe Davis contre l'Australie. 

"C'était une occasion..."

"Vous savez que je raisonne rarement en termes de points et de classement avec David", rappelait son coach Thierry Van Cleemput, qui profite de quelques jours de vacances en famille dans le Luberon, "mais vu la belle tournure que prenait la saison dès l'Open d'Australie je m'étais dit, pour moi seul, que ce serait peut-être une occasion de monter un peu plus haut, dans les "10", c'était jouable. Mais bon il y a eu cette satanée bâche, il faut l'accepter, et se remettre dans le bain après une cassure qui équivaut à peu près à une trêve hivernale, mais en n'ayant pu travailler que de la musculature et le haut du corps. La déception a été grande. Mise à part sa fracture au poignet à l'entraînement en Coupe Davis en 2013, il n'avait jamais été vraiment blessé. Mais c'est un garçon intelligent et lucide, qui fait les choses sereinement, avec sérieux. Il va beaucoup mieux, a retrouvé sa mobilité, repris le tennis il y a quinze jours, prudemment, parce qu'il y a une grosse crainte à surmonter. Au fur et à mesure, on a augmenté les courses, ajouté de l'intensité, du volume de frappe, mais il va falloir laisser le temps au temps, il n'est pas encore préparé à performer en compétition et il ne va pas de suite se lâcher comme il s'est lancé sur la balle à Roland.

"Pas d'objectif sportif..."

Il ne fallait donc pas rêver revoir d'emblée un Goffin au mieux de ses possibilités. "Mais il n'y a rien de mieux que la compétition pour retrouver le rythme, la cadence, les enchaînements, et pour sauter l'obstacle psychologique", continue Van Cleemput, "c'est une manière de gagner du temps par rapport à ce qui nous attend Outre Atlantique, un passage obligé pour reprendre petit à petit foi en son tennis. A mes yeux, le rendez-vous pour lequel il convient d'être prêt à 100 % c'est l'US Open, d'ici là pas d'objectif sportif à proprement parler. Il était prévu que l'on joue à Gstaad, on a ajouté Umag, deux tournois sur terre battue pour une reprise plus en douceur sur une surface moins contraignante, ce sont des rendez-vous préparatoires qui font partie d'une stratégie pour renouer avec la confiance, avant de basculer sur le dur, départ pour l'Amérique le 2 août, d'abord Montréal, puis Cincinnati, avant New York. En Croatie, puis à Gstaad, David est suivi par son préparateur physique Gérald Cordemy, et à Umag Fabrice Wauthier, le kiné de la Coupe Davis, était également à ses côtés. Voyez qu'on est organisés, que rien n'est laissé au hasard (sourire). Et comme on a bien été obligé d'accepter cette rupture, espérons, si on travaille bien d'ici là, qu'elle lui permette d'aborder la lourde fin de saison avec une fraîcheur plus grande que d'autres." 

Pas encore le niveau

Comme prévu, on n'a donc pas retrouvé en Croatie le David Goffin le plus mobile, le plus précis et le plus performant, loin s'en faut, mais en manque de rythme, et malgré des fautes directes inhabituelles, il s'est quand même débarrassé du Hongrois Attila Balazs 174e mondial accrocheur qui, avec déjà quelques matches dans les jambes sur la terre battue croate, croyait à l'exploit. David a remporté le premier set 6-4 et aurait dû conclure dans le deuxième lorsqu'il mena 5-3 dans le tie-break avant de s'incliner 7-9. Balazs tint encore le match jusqu'à 2-2 avant de lâcher prise (6-2). Le Liégeois a donc eu l'occasion de jouer un match de plus, ce qui est précieux, mais en quart de finale face au Croate Ivan Dodig - qui n'a pratiquement joué qu'en double cette année (il est 7e mondial) et a été ATP 29 en simple fin 2013 - son niveau actuel n'a pas été suffisant. Il s'est incliné 7-5, 6-3, éliminé comme Gaël Monfils (un tour plus tôt) et Gilles Simon (deux tours plus tôt) avant lui. Cap désormais sur la Suisse et sur Gstaad, il gagne malgré tout une place au classement mondial (13e) parce que Monfils rétrograde, et engrange 45 points sur les 145 à défendre d'ici mi-septembre.


 

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