Responsive menu

Coupe Davis : David Goffin s'est-il refait une confiance ?

Lors de la rencontre "pour du beurre" qui les opposait à l'équipe de France, nos compatriotes se sont de nouveau inclinés 1-2. Michaël Geerts n'était pas de taille face à Richard Gasquet, David Goffin a bien capitalisé sur son rétablissement de la veille, et le double, traumatisé moins de 24 h plus tôt, s'est encore incliné au tie-break, mais en deux sets. Les Belges quittent Hambourg sans victoire, après avoir frôlé l'exploit d'un cordage contre l'Allemagne. Pour disputer la prochaine phase finale, ils devront se qualifier lors des barrages de février.

Trop frustré 

On s'attendait à un grand vaisseau vide pour un match sans Allemands et sans enjeu, mais il y avait malgré tout quelques centaines de personnes et même un peu d'ambiance ce samedi lors du Belgique-France de consolation à Hambourg, un derby pour la troisième place (et un peu plus d'argent) que les deux équipes ont eu le bon goût de ne pas snober. Si Adrian Mannarino, blessé, a déclaré forfait lors de l'échauffement côté français, et si, comme prévu, Johan Van Herck a sélectionné Michaël Geerts à la place de Zizou Bergs (qui joue les qualifs au tournoi de Metz), tout le monde s'est donné à fond pour gagner. Richard Gasquet n'a malheureusement fait qu'une bouchée de Michaël Geerts, dominé lors du match d'ouverture 6-3, 6-2, et déçu par son propre niveau de jeu. "J'ai essayé de prendre du plaisir", disait-il, "mais j'étais trop frustré par mon match pour y parvenir vraiment. Gasquet est un des joueurs les plus difficiles que j'aie eu à affronter, avec son expérience et ses variations, mais moi je n'étais pas bon, il y a beaucoup de choses à améliorer.

Plus dans le dur sur dur...

Son de cloche tout différent chez David Goffin qui reste sur deux victoires en deux jours, lui qui n'avait remporté que deux matches (et encore c'était en qualifications) sur dur depuis Wimbledon où pourtant, après avoir refait surface sur terre battue, il avait été à deux doigts d'atteindre les demi-finales sur gazon. Face à Benjamin Bonzi, 53e mondial, il semble avoir renforcé le potentiel confiance ébauché la veille en se rebiffant contre l'Allemand Oscar Otte, même s'il y a encore eu des hauts et des bas, parce que ce match il aurait toujours dû le gagner en deux sets. "Cela aurait même dû faire du 6-3, 6-2, tant je me sentais au dessus en menant 6-3, 3-1, et j'ai encore servi pour le set à 5-4", soulignait le Liégeois qui perdait finalement la deuxième manche 5-7. "J'aurais dû conclure, mais ensuite, lors du troisième set, c'était de nouveau bien meilleur (6-3). Je suis vraiment content de mon match, par moments c'était du très haut niveau. Petit à petit je retrouve mes sensations, je sais que ce sera très difficile dès les premiers tours avec mon classement (ATP 62), mais j'espère pouvoir bien terminer la saison." Cela commencera dès ce début de semaine lors de l'ATP 250 de Metz qu'il a déjà gagné dans le passé et où il jouera Gilles Simon au premier tour. Ce ne serait pas la première fois que la semaine de Coupe Davis le remettrait d'aplomb, même dans une équipe qui perd.

Ce matin pire qu'hier soir

Il y en a deux autres qui pensent à peu près pareil, et qui le disent. Sander Gille et Joran Vliegen combinaient deux sentiments paradoxaux au moment de mettre un terme à ce séjour hambourgeois (rendez-vous à Metz également pour notre paire de double), d'une part un inconsolable regret et d'autre part un regain de confiance vital. Samedi soir, Joran Vliegen n'avait toujours pas digéré l'invraisemblable volée qui avait précipité la défaite belge la veille, il était toujours livide. "Le concernant, cela pourrait aller mieux", résumait le capitaine Johan Van Herck. Contre la France de Nicolas Mahut et d'Arthur Rinderknecht, ils ont voulu refaire le même match, et le finir à l'envers. Ils sont d'ailleurs revenus de 2-5 pour mener 7-6 dans l'ultime tie-break... comme les Allemands contre eux. Mais face à des adversaires qui avaient bénéficié du repos nécessaire, ils ont un peu manqué de ressources. "Pour tout vous dire, le sentiment était pire ce matin qu'hier soir, encore plus lourd et cruel à porter. Je suis d'autant plus content que l'on ait su retrouver un certain niveau aujourd'hui, avec la mentalité adéquate", insiste Sander Gille. "Je suis très déçu, bien sûr, mais c'est quand même le plaisir qui l'emporte. Il y a longtemps que je ne m'étais plus senti aussi bien, tout ça grâce à l'équipe, au capitaine, ils nous ont fourni l'énergie pour nous reconstruire. A nous de l'emporter dans nos bagages pour le reste de l'année."

La réalité du sport de haut niveau

Quand un journaliste a fait remarquer à Johan Van Herck que seul David Goffin avait remporté un match, et même deux, cette semaine, il ne pouvait bien sûr qu'acquiescer : "On a l'équipe qu'on a, c'est la réalité du sport de haut niveau, et on a déjà gagné comme ça dans le passé. Je sais que pour Michael (Geerts), il était difficile de s'imposer contre Gasquet, mais il avait fait la décision pour nous au Paraguay contre la Bolivi. Il méritait qu'on lui donne sa chance. La première tâche d'un capitaine est de former un tout cohérent, en tenant compte du style de chacun, et de faire en sorte que l'on se donne toujours à 100 % pour son pays. Il fallait donc montrer que ce qui s'est passé mardi contre l'Australie était un accident. On reçoit les joueurs dans l'état où ils sont, on ne peut pas tout refaire en une semaine, mais quand je vois, par exemple, à quel point Sander et Joran ont eu du mal cette année, et comment ils ont joué ici, on peut dire que cela a servi à quelque chose." Si on avait affronté l'Allemagne en Belgique, le résultat aurait d'ailleurs été probablement inversé. "C'est sûr, mais on a regardé durant un moment si on ne pouvait pas organiser un de ces groupes de Coupe Davis chez nous puisque nous étions qualifiés, et c'était impossible. Nos fédérations travaillent bien, avec les moyens qui sont les leurs et qui ne permettent déjà pas, par exemple, d'envoyer quelqu'un en Australie pour entretenir le contact avec les joueurs avant le barrage pour la qualification comme le font les grandes nations. On va essayer d'organiser quelque chose avec l'équipe mi-décembre, mais peut-être que je ne verrai plus David avant février, c'est ainsi, il faut faire avec."
 

Retour à la liste