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Billie Jean King Cup : la grande désillusion belge... même s'il reste une chance minime

Lorsqu'on a appris, mardi matin, que l'Australie serait privée de Tomljanovic, qui a rejoint in extremis Barty et Stosur parmi les forfaits de marque, personne n'imaginait que la Belgique pourrait perdre ses deux simples, surtout Elise Mertens face à une 131e mondiale. C'est néanmoins ce qui est arrivé. Pour espérer atteindre les demi-finales, il faudra désormais que la Biélorussie batte l'Australie 2-1 jeudi, et encore... on devrait sortir les calculettes.

Mardi soir, le staff et les joueuses belges se raccrochaient à un ultime et mince espoir de qualification, du fait de la victoire en double qui ramenait le score de la défaite face à l'Australie à 2-1, le même que celui de notre succès contre la Biélorussie la veille. Si cette dernière bat également l'Australie 2-1, jeudi, dans la dernière rencontre de la poule, il nous restera, en effet, une chance de qualification pour les demi-finales, les trois équipes se trouvant à égalité, même si cela dépendra de calculs savants et encore incertains, au nombre de sets, de jeux s'il le faut. On se raccroche à ce qu'on peut, et nos joueuses devront rester encore au moins deux jours sur place dans l'attente du verdict, du temps à tuer en cette fin de saison (lourde pour au moins une d'entre elles) avec bien sûr un sentiment de profonde désillusion qui domine. Parce qu'on pouvait difficilement imaginer conditions plus favorables pour se qualifier. A la surprise générale, Anja Tomljanovic, 43e mondiale, qui avait battu Elise Mertens à Birmingham cette saison, manquait, en effet, au rendez-vous lors de la communication des équipes. Ce qui modifiait d'autant l'ordre hiérarchique, avec une première joueuse australienne, Storm Sanders, 131e mondiale, et une deuxième, Daria Gavrilova, 412e à la WTA, ancienne 20e mondiale (en 2017), qui n'avait joué que quatre matches cette saison, en début d'année.

Minnen et la pression

Face à cette joueuse très expérimentée, 27 ans, en manque cruel de matches mais qui en a fait sué plus d'une dans le passé et qui renvoie tout, il faut bien constater que Greet Minnen, dont le statut de Top 100 est tout nouveau, a surtout été victime du stress, tandis que son adversaire, qui semblait au bord de la rupture au deuxième set, profitait d'une pause médicale pour se refaire une santé dans la troisième manche. A 4-4 dans le set décisif, notre compatriote ne profita pas de deux doubles fautes de l'Australienne (qui en a commis neuf), et dans le jeu suivant elle en servit deux elle aussi, ce qui lui fut fatal. "La pression d'être sur le court pour mon pays, c'est quelque chose que je dois encore apprendre à gérer, et je ne pourrai le faire qu'en disputant des matches", convenait-elle. "Cela s'est joué à rien. Je savais que, contre elle, ce ne serait pas simple. Elle ne fait pas beaucoup de fautes. C'est difficile de réussir un coup gagnant. Elle a été plus solide que je ne m'y attendais après un tel break, mais je sais que j'étais la meilleure et que je n'ai pas vraiment bien joué. Beaucoup de hauts et de bas, trop de fautes. A 4-4, 0-30, je laisse passer ma chance, et puis c'est moi qui fait deux doubles fautes alors que je n'en avais commis qu'une jusque là. C'est frustrant."



Mertens sans solution

Cruelle déception, donc, mais, si on n'était pas sûr du double pour conclure, on était alors convaincu qu'Elise Mertens allait au moins remettre le bateau à flots face à Storm Sanders. On ne se doutait pas de la tempête qui nous attendait. Certes, on avait bien vu la veille qu'au terme d'une saison où elle ne s'est pas ménagée, ce n'est pas la meilleure Mertens à laquelle on a droit cette semaine. Et on s'était rendu compte juste avant que les Australiennes étaient bien des joueuses de coupe, le genre qui fait dire que les classements sont d'importance relative dans un tel contexte. Le premier set a pourtant semblé donner le ton logique à la partie, avant que l'irrégularité et le manque de consistance de la Limbourgeoise fasse le jeu de sa très méritoire adversaire, qui forçait non seulement un tie-break au deuxième set mais le remportait. Ce qui se passa ensuite, on l'avait rarement vu dans le chef de notre compatriote, plus nulle part dans la troisième manche, sans ressort, sans mental, jusqu'à se prendre une humiliante roue de bicyclette. Et lorsqu'en conférence de presse, on se mit en quête d'explications, on en fut pour nos frais. "Le deuxième set a été très accroché, et au troisième, elle a joué des balles très clean et je n'ai tout simplement pas trouvé de solutions", éludait Elise, "c'est évidemment une grosse déception, une journée très difficile sur le plan mental, mais je suis quand même contente d'avoir pu gagner le double ensuite, ce qui nous laisse une petite chance d'aller en demi-finale." Encore plus difficile à comprendre, à vrai dire.

"Pas là où on voulait être"

Rencontre gagnée, comme les Belges la veille, les Australiennes, qui alignaient pourtant une paire d'habituées, n'ont sûrement pas livré le "match de leur vie" en double, ainsi que venait de le faire l'une d'entre elles en simple. Mais on ne s'attendait quand même pas à ce que deux joueuses qui restaient sur de telles déceptions bouclent l'affaire en à peine une heure. Cette fois, le capitaine Johan Van Herck avait donc changé son fusil d'épaule et tablé sur ses deux premières joueuses malgré les ratés du jour. "C'est la première fois qu'on jouait le double ensemble avec Greet, et cela s'est très bien passé, on avait une bonne énergie", assurait Elise Mertens. Quant au capitaine, au moment du bilan, il préférait botter en touche : "Je sors de trois matches, à chaud, je manque de recul", disait-il. "Je suis content de la réaction de l'équipe menée 0-2, ce n'était pas évident, mais on n'est évidemment pas là où on voulait être. Pourquoi ? La pression ? Je ne sais pas. Je n'ai pas toutes les infos. Je n'en ai pas encore parlé avec Elise et Greet, mais cela va arriver, pour voir comment on peut tous faire plus, moi compris."

Les résultats 

BELGIQUE - AUSTRALIE 1-2

Greet Minnen - Daria Gavrilova 4-6, 6-1, 4-6
Elise Mertens - Storm Sanders 6-3, 6-7(5), 0-6
Mertens/Minnen - Perez/Sanders 6-2, 6-4

 

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