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Billie Jean King Cup : "Ce que l'on a fait subir à Elise n'est pas correct"

Pour les joueuses belges, qui gardaient un mince espoir de se qualifier pour les demi-finales de la Billie Jean King Cup à Glasgow, c'était tout ou rien jeudi face à l'Australie. Ce fut rien. Et en plus Elise Mertens s'est blessée. Le capitaine Johan Van Herck balançait entre déception et frustration. "Je ne veux pas m'en servir comme excuse, mais ce que l'on a fait vivre à Elise n'est ni fair play, ni correct", grinçait-il.

L'épaule d'Elise n'a pas supporté

Vaincue (1-2) la veille face à la Slovaquie, la Belgique se devait, au minimum, de battre les Australiennes pour continuer à rêver des demi-finales. Après les désillusions de mercredi, le capitaine Johan Van Herck n'a plus hésité à lancer ses deux joueuses les mieux classées dans la bagarre, tout en connaissant leurs limites dans le contexte actuel. Et on a de suite pu constater celles d'Alison Van Uytvanck en manque de matches depuis ses problèmes de dos début juillet. Face à la dynamique et agressive Storm Sanders, qui adore cette compétition, elle n'a jamais paru en mesure de s'imposer, dominée sur un double 2-6. "Je trouve que mon deuxième set n'était pas si mal, c'est plutôt elle qui avait un super niveau", a-t-elle indiqué. Après ça, il ne restait plus qu'une chance de se qualifier : remporter les deux derniers matches sans perdre un set. Impossible ? Pas sûr quand on a vu Elise Mertens empoigner son simple comme il le fallait face à la 33e mondiale Alja Tomljanovic, remporter le premier set 6-4 et mener dans le deuxième 3-0 et 4-1. Sauf que les dés étaient pipés, on allait l'apprendre un peu plus tard lorsque la Limbourgeoise, après avoir subi un 0-8, a jeté l'éponge à 0-3 au troisième set. "J'ai commencé à avoir mal à l'épaule dès la fin de la première manche", disait-elle, "j'ai essayé de ne pas le montrer, mais contre une Top 30 il faut être physiquement et mentalement à niveau. Je n'arrivais plus à bien servir, cela faisait mal jusque dans mon coude. Heureusement, le médecin m'a dit qu'il n'y a rien de grave, que c'est la conséquence d'une surcharge, mon corps n'a pas supporté tout ce que je lui ai fait endurer ces derniers jours. Je voulais absolument être là pour l'équipe belge, mais le moins que je puisse dire est que le calendrier Masters/Billie Jean King Cup ne convenait pas.. Si au moins les deux épreuves s'étaient déjà déroulées sur le même continent... je n'ai pas l'habitude de chercher des échappatoires mais là j'ai le sentiment que cela pouvait être mieux.

"Un petit pays qui ne pèse pas lourd"

Si Elise, qui vit dans ce monde toute l'année, a mis quelques gants au moment de s'exprimer, Johan Van Herck en a mis moins. Il est persuadé, et n'a sans doute pas tort, qu'avec sa meilleure joueuse moins lourdement éprouvée, les résultats des deux rencontres auraient été différents. Et la Belgique aurait même pu remporter les deux derniers matches contre l'Australie sans perdre un set au vu de ce que la paire Mertens/Flipkens avait montré la veille. "Encore une fois, même comme ça, nous avions les moyens d'aller en demi-finale", disait le capitaine, "à plusieurs reprises il y a eu des moments où nous aurions pu faire tourner les matches en notre faveur et cela ne s'est pas produit. Je ne reproche rien aux joueuses, parce qu'elles ont tout donné, mais dans l'analyse, on doit chercher comment faire mieux et obtenir un meilleur rendement des talents que nous possédons. C'était mieux que l'an dernier - les Belges et une Elise Mertens méconnaissable avaient sombré à Prague face aux Australiennes déforcées, ndlr - mais pas suffisant. Avec quatre joueuses dans le Top 100, nous avions tous les droits d'être ici. On voulait aller en demi-finale, on n'y est pas, on est déçu, on doit digérer. Mais on a aussi été quasiment privés de notre première joueuse à cause d'un chaos de calendrier en provenance des associations qui sont censées organiser le tennis au niveau mondial, et parce qu'elle a réalisé une grande performance à 7000 kilomètres d'ici. On veut que les meilleures viennent, et on les soumet à un tel régime. Elle a dû courir pour attraper son avion au Texas. Elle a eu quatre minutes pour embarquer sur un vol avec trois escales, elle est arrivée en soirée, avec 6 ou 7 heures de décalage, alors que nous jouions le lendemain matin. Les Tchèques, qui étaient en finale du Masters elles aussi, ont pu commencer leur tournoi un jour plus tard. Les Etats-Unis disputent leurs matches en soirée. La Belgique est un petit pays, qui est toujours là mais a besoin de toutes ses forces, et qui essaie de se faire entendre, mais qui, il faut être réaliste, ne pèse pas lourd face aux nations de Grand Chelem ou celles qui ont déjà gagné plusieurs fois le trophée. On en paie le prix. Quand on connaît Elise, on sait qu'elle n'abandonne pas un match comme ça, et quand on voit ce qu'elle a dû endurer pour être là, ce qu'on lui a fait subir n'est ni correct, ni fair-play. Je ne veux pas utiliser cela comme excuse, mais je veux le mentionner", a-t-il conclu devant la presse internationale.
 

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