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Après son match "fou" contre Nadal, Goffin à la fois déçu et rassuré : "J'ai hâte de vivre la suite"

"Je l'avoue, je me suis demandé, moi aussi, si je pourrais encore être le même joueur qu'avant", a reconnu David Goffin jeudi après avoir livré une bataille de plus de trois heures face au plus grand champion de terre battue de l'histoire. "Là, je me sens fit, j'ai regagné des matches, j'ai hâte de vivre la suite."

"C'était quoi ce match ?"

Ceux qui ont vécu ce 1/8e de finale du Masters 1000 de Madrid ne l'oublieront pas de sitôt. Grâce à un Rafael Nadal toujours insubmersible même lorsqu'il revient après deux mois d'absence pour blessure, quasi sans préparation, et qu'on a l'impression qu'il est proche de la noyade, ce qui nous a encore valu quelques moments épiques dont il est coutumier, surtout cette année. Mais grâce aussi à un David Goffin qui a rappelé à plus d'un observateur le joueur qu'il était il y a quelques années. "On ne souligne pas assez sa performance", a tweeté le journaliste du journal L'Equipe Quentin Moynet, "cela fait plaisir de le revoir à ce niveau. En 2017, c'était exceptionnel à regarder, un des meilleurs timings du circuit." Quant à son confrère Benoit Maylin, volontiers dithyrambique, il s'exclamait : "Mais c'était quoi ce match, cette folie, remplie de cris, de frissons, de balles de match, de retournements de situation ? Putain, c'était immense ! 3 h 08, 11-9 au tie-break du troisième, la renaissance de Goffin et Nadal qui nous fait une Real (Madrid). Deux champions !"

Intense bataille

Après la partie, le Majorquin a dit qu'il n'était pas totalement heureux parce que ce match, il aurait dû le gagner en deux sets. Pourtant, c'est notre compatriote qui a laissé passer l'occasion lors du premier set lorsqu'à 3-2, il breaka l'Espagnol en panne de service. Il n'en a pas profité et s'est même pris un 1-7 dans la foulée, perdant la manche 3-6 avant de se retrouver mené 1-3 en début du deuxième set. Et c'est alors que l'on craignait de voir la partie tourner en formalité pour le roi de la terre battue, porté par son public, que le Liégeois a remarquablement refait surface. Il a même fait alors plus que jeu égal avec le Majorquin, sauvant d'abord une balle de match à 4-5 dans ce deuxième set et lâchant ses coups pour égaliser à une manche partout sur un somptueux coup droit décroisé (7-5). Le troisième set fut une intense bataille de service à haut niveau, clôturé par un tie-break au cours duquel le Liégeois poussa Nadal dans ses derniers retranchements, en menant 6-4 et en s'octroyant au total quatre balles de match avant de s'incliner 9-11. Difficile à avaler et en même temps, sur ses quatre balles de match, David, naturellement très déçu d'être passé si près, n'a en réalité commis qu'une faute (coup droit dans le filet à 6-5); les trois autres, Nadal les a brillamment sauvées sur un ace et deux amorties de coup droit imparables.

Tableau final à Rome

"J'ai vraiment traversé des moments très difficiles", rappelait notre compatriote. "Beaucoup de questions me sont passées par la tête. Et puis la terre battue est arrivée, c'est toujours une période importante de l'année pour moi. A Marrakech, j'ai gagné une bataille, puis une autre, et ma confiance a grandi. Pour la première fois depuis dix ans, j'ai dû disputer les qualifications à Madrid, mais j'aime bien jouer ici, les balles et les courts sont plus rapides en raison de l'altitude, j'ai regagné des matches, je me sens fit, je suis impatient de voir ce que la suite me réserve." Après être passé à quelques millimètres de terrasser le maitre de maison, David, de nouveau Top 50, aura au moins appris une bonne nouvelle, il ne devra plus passer par les qualifications lors du prochain Masters 1000 à Rome, il y entre d'office en tableau final. 

Quel Nadal contre Alcaraz ?

De son côté, Rafael Nadal, qui se retrouvera en quarts face à son jeune dauphin Carlos Alcaraz - une nouvelle folle ambiance hispanique en perspective -, craignait physiquement les lendemains qui déchantent. "A moyen terme, c'est une victoire qui va me faire du bien, mais comment vais-je me réveiller ?", se demandait-il. "Cela risque de ne pas être facile. Quand on revient d'une longue période sans jouer, il y a des hauts et des bas, mais l'important c'est de gagner, ce que j'ai réussi à faire. Au troisième set, j'ai eu besoin de mon service pour rester dans le match. J'en ai mis un peu plus, j'ai eu quelques points gratuits, alors que David jouait à un niveau très élevé, il prenait le dessus au début du point, c'est quelqu'un de talentueux qui est capable d'ouvrir le terrain très facilement. Bien sûr, je dois progresser du fond du court, et j'ai confiance dans le fait que cela se produise, un match comme celui-ci va m'aider à y parvenir. Mais quand on dit que j'ai fait comme le Real (son club de foot favori), je ne suis pas d'accord, le come back c'est plutôt David qui l'a réalisé, on oublie que j'ai mené 6-3, 5-3, et 4-1 dans le tie-break du troisième set.
 

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