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Ysaline Bonaventure avant son premier Roland Garros : "Merci Steve Darcis !"

Victorieuse de la Finlandaise Anastasia Kulikova 6-4, 6-2, Ysaline Bonaventure, coachée par le Français Hugo Guerriero mais aussi par Steve Darcis avec qui elle s'entraîne en Belgique, s'est ouvert les portes du seul Grand Chelem dont elle n'avait jamais atteint le tableau final et dont elle croyait la surface maudite pour elle. Elle se prépare pour ce qu'elle espère un beau moment devant ses proches et les supporters belges. Accessoirement, elle s'assure un viatique d'au minimum 62.000 euros qui viendra bien à point pour financer sa saison. 

Sans s'énerver

Ysaline Bonaventure aspirait à une année 2022 enfin plus stable et sereine. "J'essaie de prendre ma situation dans le tennis et mon classement avec plus de détachement, mais toujours motivée, je me suis entraînée à fond, j'ai énormément bossé physiquement", nous avait-elle dit en début d'année. Après une première victoire en Australie lors du tournoi 60.000 dollars de Bendigo, elle n'était pas parvenue à confirmer lors des qualifications de l'Australian Open. Par la suite, on l'a surtout vue dans d'autres tournois 60.000 dollars, avec deux demi-finales comme meilleurs résultats, dont la dernière en Slovénie début mai, avec une position actuelle au ranking WTA aux environs de la 170e place mondiale. A la voir jouer cette semaine Porte d'Auteuil, limite transfigurée physiquement et mentalement, on peut encore une fois se demander comment elle n'a pas réalisé plus de résultats probants depuis Bendigo, même si le circuit féminin en profondeur n'a plus rien à voir avec ce qu'il était. Ses deux dernières rencontres des qualifications surtout, contre le même genre de joueuses, l'ont vue faire la différence au bon moment en fin de premier set, pour ensuite filer à 4-0 au deuxième, quasi "game over", le tout avec pas mal de maîtrise, peu de fautes directes, et sans s'énerver. 

"J'étais pourtant stressée"

"On ne va pas se mentir, j'étais pourtant stressée", souriait-elle, "l'enjeu est tel qu'on l'est toujours au troisième tour des qualifs, mais mon adversaire l'était aussi, et j'ai l'avantage d'avoir déjà disputé plusieurs fois ce genre de match. J'ai clairement mieux géré, même si ce n'est jamais évident, je n'ai pas fait une super partie, mais j'ai été combative, présente mentalement, j'ai fait ce qu'il fallait lorsqu'il le fallait. Je suis super heureuse, super fière. Roland Garros, j'y suis venue quelques fois quand j'étais petite, je suivais les matches à la TV pendant les examens, sur les temps de midi, j'en rêvais mais à force de me faire sortir en qualifications je pensais que ce ne serait jamais pour moi, que la brique pilée, même plus rapide qu'ailleurs, ne convenait pas à mon jeu. Et voilà que je sors d'une saison sur terre battue correcte, avec pas mal de confiance, et que je joue trois bons matches à Roland. Mon entourage y a toujours cru, maintenant j'y crois (sourire), peu importe ce que me réservera le tirage au sort, on verra bien, mais dans ma tête le tournoi n'est certainement pas fini. Quelques résultats auraient pu être meilleurs en 2022, mais je sens quand même une certaine continuité. Je ne parlerais pas d'un déclic ici, plutôt d'une confirmation; je me sens bien dans mes baskets."

"L'impression de jouer à domicile"

L'entourage dont elle parle a surtout un nom : Steve Darcis. La collaboration avec son coach hollandais Paul Monteban s'est déjà arrêtée en février, elle s'est dès lors encore un peu plus rapprochée de l'AFT dont elle est une des marraines du projet de promotion du tennis féminin avec Dominique Monami. Sa progression physique elle la doit, elle le sait, au préparateur fédéral Alexandre Blairvacq qui va d'ailleurs voyager un peu avec elle également. Et, en fait, lorsqu'elle est en Belgique elle s'entraîne avec Steve Darcis, qui était à Paris cette semaine pour la guider, d'autres membres du staff AFT y sont également passés, si bien que la Stavelotaine s'est sentie soutenue comme jamais. "La fédé m'a beaucoup aidée", dit-elle, "et je prends ce qui arrive comme une récompense du boulot accompli, depuis le temps qu'ils me répètent tous qu'il est impossible que cela ne finisse pas par payer, même si ce n'est pas forcément tout de suite. Je ne remercierai jamais assez Steve qui a toujours été là quand il y avait des coups durs, physiques, mentaux, quand des coaches me lâchaient. Avec en plus tous ces supporters belges, mes proches qui vont venir me voir, j'ai l'impression de jouer à domicile, cela me galvanise, du pur bonheur." Lorsqu'elle voyage sur le circuit, Ysaline est à présent accompagnée par l'entraîneur français Hugo Guerriero.
 

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