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Scénario catastrophe pour Ysaline Bonaventure

Double peine pour la Stavelotaine à l'US Open. Eliminée au deuxième tour alors qu'elle s'était mise en position, à plusieurs reprises, d'au moins remporter le premier set face à la Française Alizé Cornet, elle a également appris que, comme Kirsten Flipkens et cinq Français(es), elle ne pourrait quitter New York avant le 11 septembre inclus pour cause de quarantaine après la fameuse partie de cartes avec Benoît Paire, testé positif. Quid de la préparation à Roland Garros ?

Que c'est dur à avaler ! Ysaline Bonaventure se demande, comme nous, comment il est possible de perdre un set comme le premier de son deuxième tour à New York contre Alizé Cornet. Déjà, elle a mené 0-40 dans un jeu qui pouvait lui permettre de se retrouver à 5-2 et qu'elle a fini par perdre. Ensuite, elle a mené 40-0 en servant pour le gain de la manche à 5-4, et enfin 40-15, deux nouvelles balles de set, alors qu'elle était de nouveau repassée devant à 6-5, tout cela avant de perdre au tie-break (4-7) face à une adversaire forcément "regonflée" n'en croyant pas ses yeux. La Française, qui n'en menait pas large, avait certes su faire preuve d'une tenace couverture de terrain face à la force de frappe en coup droit de la gauchère de Stavelot, mais elle pouvait quasiment parler de miracle de se retrouver aux commandes après une aventure pareille, et remercier du cadeau. Car, bien sûr, ce fut le moment déterminant de la confrontation, on ne se remet pas d'une minute à l'autre de pareil scénario quand on en est la victime. Ysaline a d'ailleurs été menée 0-2 en début de seconde manche, avant de s'accrocher encore pour revenir à 2-2, mais dans un festival de breaks et de contre-breaks elle n'allait plus gagner qu'une fois son service après la tempête initiale, le mal était fait, l'occasion était belle, difficile de s'en remettre...

Deux penaltys

"Je sais que je ne peux pas perdre le premier set", grinçait-elle au bord des larmes, "c'est comme en foot lorsqu'on rate deux penaltys en une mi-temps, j'ai eu cinq balles de set mais il y en a surtout deux que je ne peux pas rater et qui m'ont fait perdre". Notamment une, toute faite, au filet. "Je cours sur cette amortie, je suis même trop tôt sur la balle mais je ne sais pas ce que je fais, je la frappe sans réfléchir et je la mets dehors. Alizé est une battante, mais si j'avais pris ce set, le match aurait été complètement différent, cela m'aurait boosté alors que, là, cela m'a tiré vers le bas. Je l'ai dit il y a deux jours, j'ai un jeu à risques (32 coups gagnants contre 8, 57 fautes directes contre 18, ndlr), je dois pouvoir accepter mes erreurs, on tente de travailler ça à l'entraînement avec Germain (Gigounon), j'ai essayé de prendre sur moi, de prendre mon temps, et de me reconcentrer. J'ai pris sur moi, j'ai pris sur moi... mais un moment j'ai explosé, et voilà. Cela peut se reproduire mille fois, cela s'est déjà passé, c'est toujours la même chose qui arrive, donc un moment je fais un blocage sur les points importants, je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête parce que je n'ai pas du tout l'impression d'être stressée à ce moment-là. Je me reprends d'ailleurs bien dans cette première manche, après les trois premières balles de set, puisque j'arrive à mener de nouveau 6-5 et à m'en procurer deux supplémentaires. Donc je ne sais pas si je vais apprendre de cette défaite, il est trop tôt pour le dire, et je suis encore trop sur le coup de l'émotion pour en juger. J'avais remporté mon premier match ici, ce qui représentait une grosse satisfaction, maintenant cela ne compte plus, encore une fois c'est une défaite qui fait mal, c'est la vie." 

Quarantaine

Une fois qu'il a perdu, un joueur n'a généralement qu'une idée en tête : rentrer chez soi. Pour ajouter au scénario catastrophe, Ysaline ne pourra pas le faire avant le 11 septembre inclus, dans l'obligation de respecter la quarantaine imposée par les autorités new-yorkaises après la partie de cartes (avec masques) qui l'a mise en contact avec Benoît Paire, testé positif. Déjà placés dans « la bulle de la bulle » après avoir craint d'être carrément hors-jeu pour l'US Open, ils sont sept dans le cas, avec les Français Adrian Mannarino, Richard Gasquet, Grégoire Barrere, Edouard Roger-Vasselin et Kristina Mladenovic, ainsi que Kirsten Flipkens.  Les autorités françaises ont pourtant négocié avec leurs homologues américaines pour tenter de rapatrier les joueurs plus rapidement avec, notamment, la mise à disposition d'un avion dans lequel seuls leurs ressortissants auraient été autorisés à monter. Cela n'a pas abouti. Tous vont devoir prendre leur mal en patience, et les restrictions restent les mêmes, à savoir qu'ils sont testés quotidiennement et ne peuvent sortir de leur chambre que pour aller s'entraîner, sans accès aux ascenseurs ni aux espaces communs (vestiaire, salles de sport, etc). Seule bonne nouvelle, ils vont pouvoir « taper » sur terre battue, la fédération américaine a accepté de leur donner accès à des courts en brique sur un autre site à New York. En revanche, leur présence au Masters 1000 de Rome (14-20 septembre) est très incertaine, particulièrement pour Gasquet, Barrere et Flipkens, inscrits aux qualifications qui débutent... le 12, date à laquelle ils devraient prendre l'avion pour quitter les Etats-Unis. "C’est absolument génial (sic), ça fait 22 jours qu’on est là, et on a toujours été testés négatifs", grogne Ysaline, "cela va être très compliqué de se remotiver et de s’entraîner pour préparer la terre battue, rester encore enfermées pendant huit jours dans notre chambre d’hôtel, ce n’est pas vraiment ce dont on a envie en ce moment. Il y a un tournoi ITF à Cannes qui commence le 14, je suppose que ce sera difficile d'y être dans de bonnes conditions, on n'a donc pas droit à un tournoi de préparation avant Roland Garros. Et espérons que l’un de nous ne soit pas positif, parce que la période de quatorze jours de confinement recommencerait alors à zéro."
 

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