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Plus de Djokovic, mais plus de Goffin non plus : "Ce n'était pas encore suffisant"

Une bombe, une de plus, a explosé sur l'US Open dimanche avec l'exclusion du tournoi de Novak Djokovic pour avoir accidentellement touché une juge de ligne avec une balle renvoyée sans regarder, dans un mouvement d'humeur. Le règlement étant on ne peut plus clair (disqualification), le tournoi marchait plus que jamais sur la tête.

Au lieu de Djoko c'est Carreno Busta qui se profilait désormais pour David Goffin à l'horizon des quarts de finale... pas le même calibre. Encore fallait-il passer le cap du très performant Denis Shapovalov, ce qu'il n'est pas parvenu à faire.

Djokovic sidérant et malchanceux

Lorsque, juste avant son match, sur le même court Arthur Ashe, on assiste à un événement aussi inattendu qu'improbable et qui bouscule à ce point la donne d'un  tournoi déjà passablement chahuté, on se dit que tout s'ouvre subitement. Pour la plupart des observateurs, Djokovic, venu clairement à New York pour se rapprocher de Nadal et de Federer dans la course à celui qui remportera le plus de titres majeurs, ne pouvait y être battu que par lui-même, lui qui n'avait pas encore perdu un match en 2020. On peut vraiment dire que c'est ce qui est arrivé. Alors que, contrarié, il venait de se faire breaker (5-6) de manière improbable par Carreno Busta - après être déjà tombé au sol dans l'échange juste avant et s'être fait mal à l'épaule -, son exclusion, sur une balle de frustration envoyée vers l'arrière qui a touché accidentellement une juge de ligne à la gorge, a été qualifiée d'idiote, de ridicule ou de débile, au choix, par à peu près tous ses collègues, alors qu'en la circonstance la règle ne laisse aucune place au doute, tout le monde le sait, c'était dehors, aucun traitement de faveur n'aurait été accepté. Cela n'arrange évidemment pas l'image de mal-aimé du numéro un mondial serbe, qui y laisse une occasion unique de gonfler un peu plus son compteur en Grand Chelem. Quand on pense que sur ce tournoi 2020 il n'y a des juges de ligne que sur les deux principaux courts - pour le reste le hawk-eye automatique fait loi -, et que donc ailleurs le geste n'aurait pas fait le moins de dégât, c'est encore plus sidérant et... malchanceux il faut le dire. D'un seul coup tout semblait donc ouvert, pour tout le monde,  Medvedev, Thiem, Zverev, et ça le reste... sauf pour David Goffin qui n'a pas su saisir les quelques opportunités qui se sont offertes à lui face à un Denis Shapovalov tonique et plein d'énergie qui n'a pas flanché. Le jeune Canadien, qui virtuellement se retrouve 13e mondial (et Goffin 11e), pouvait dire, après coup, qu'il savait exactement ce que Djokovic pouvait ressentir sur le moment. Lors d'un match de Coupe Davis il avait lui aussi voulu évacuer sa frustration en frappant dans la balle qui était arrivée dans l'oeil d'un arbitre français. "Bien sûr, Djokovic n'avait aucune intention de faire mal à cette femme, je me sens mal pour lui", souligne-t-il. "Cela aurait pu très mal se terminer, mais heureusement elle va bien. Comme je l'ai dit, c'est très malheureux pour tout le monde, j'espère que Novak va se reprendre et aller de l'avant."

Goffin aurait signé

La sortie de Novak Djokovic a-t-elle fait un peu monter la pression ? David Goffin a en tout cas plutôt bien entamé son 1/8e de finale. Bousculé sur son engagement au premier set (4 balles de break sauvées), il s'est battu pour sauver sa mise et a même fini sur un tie-break supersonique (7-0), son quatrième gagné d'affilée, enchaînant en menant 15-40 au début du deuxième. Mais par la suite c'est plutôt le Canadien qui a mené la danse avec une plus grande énergie/intensité, alors que notre compatriote n'arrivait pas à trouver son meilleur régime en retour, commettait 44 fautes directes au total, et ne parvenait à "breaker" son adversaire qu'une fois en fin de match sans impact sur le verdict final (3-6, 4-6, 3-6). Shapovalov a très bien joué, et saisi sa chance, mais le match ne s'inscrit pas moins au rayon des occasions manquées pour Goffin - surtout avec ce qui se profilait à l'horizon - et elles ne sont pas si fréquentes à ce niveau. "Joueur de tempérament, Denis peut avoir des creux dans une partie, des moments où il sort de son match, ici il n'en a pas eus", disait David. "Son service m'a posé beaucoup de problèmes, d'habitude avec mon retour j'arrive à être un peu plus agressif, à faire des points, à me faciliter les échanges, mais là que ce soit en première ou deuxième balles il a vraiment très bien engagé, il a tellement bien servi, sur toutes les zones, m'obligeant à reculer. Même quand je le faisais jouer, ou dans les moments où je menais 0-30, ce qui est arrivé plusieurs fois, il servait les bonnes zones et derrière il attaquait très bien. Il a été très solide mentalement, je savais qu'il fallait essayer de rester dans le match, même avec un break de retard, le connaissant il peut partir un peu dans tous les sens, mais aujourd'hui il est vraiment resté dans son match du début à la fin, je ne sais d'ailleurs pas ce qu'il a mangé pour pouvoir s'encourager 602 fois (?) en cours de partie, il est vraiment resté solide, il n'a rien donné". "J'ai essayé d'être aussi régulier que lui tout en jouant mon jeu et en étant agressif quand l'occasion se présentait", confirmait le Canadien. "Il a vraiment fait un bon match" continuait le Liégeois, "alors que, moi, j'aurais pu un peu plus profiter de mon retour, jouer un petit peu mieux sur deux ou trois points importants, cela aurait pu faire la différence, une nouvelle fois je n'ai pas pu prendre les petites opportunités,  mais il y en aura d'autres. Ces dernières semaines, je ne me sentais pas top à l'entraînement, même si ça allait de mieux en mieux, la confiance n'était pas comme elle aurait dû être, et là je termine sur une belle bagarre, où j'aurais peut-être pu passer et aller plus loin. Ce n'était pas encore suffisant, mais comme je me sentais avant la tournée j'aurais signé pour un quatrième tour, même s'il y a toujours moyen de gagner un match, de trouver ses solutions. J'espère qu'à Roland cela ira encore un peu mieux, c'est clairement l'objectif."

Terre battue... et mariage

La suite, donc, c'est le passage sur terre battue - qui demande la préparation adéquate - en vue de Roland Garros dont le coup d'envoi est prévu le 27 septembre et pour lequel les organisateurs espèrent toujours pouvoir accueillir des spectateurs, même en nombre moindre qu'annoncé. On parle de scinder l'endroit en trois zones soigneusement cloisonnées, la première autour du court Philippe-Chatrier, la deuxième dans l'espace du court Suzanne-Lenglen, et la troisième vers le court Simonne-Mathieu, les deux premières zones auraient une jauge limitée à 5 000 spectateurs par jour, la troisième un peu moins. Il serait temps de confirmer bien sûr, la date approche. Les joueurs, dont beaucoup ont testé la "bulle" de l'US Open, devront loger impérativement dans l'un des deux hôtels prévus par l'organisation. Aucun passe-droit. Ni pour les stars, ni pour ceux qui habitent à portée de balle des courts en terre battue. Auparavant, on le sait, il y aura la semaine prochaine le tournoi de Rome en guise de préparation. Avec David Goffin - qui se marie en principe le 19 dans le sud de la France... classé zone rouge - ou non ? Il reste pour le moins évasif : "Ben oui, ça dépend, on verra, normalement oui, je vais en discuter maintenant avec Thomas (Johansson, son coach), et déjà voir si tout est en ordre pour rentrer, physiquement il n'y a pas de bobo."
 

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