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On a retrouvé le meilleur David Goffin !

Avec son coach Germain Gigounon, David Goffin a eu raison d'y croire et d'insister dans la voie choisie, celle d'un retour aux bases de son tennis, malgré les ups and downs constatés depuis le début d'année. La récompense est venue crescendo lors de l'ATP 250 de Montpellier, avec un troisième set "impérial" ce dimanche, en finale, contre le 13e mondial espagnol Roberto Bautista-Agut. 5-7, 6-4, 6-2. C'est bien le meilleur Goffin qui a accroché son cinquième titre ATP et c'est peu dire qu'on est content de le revoir.

"Super attitude"

Il suffit d'un déclic, d'une série de victoires, de quelques matches d'affilée... on a souvent entendu la même ritournelle, au point qu'elle vire au cliché. Et pourtant, un joueur de tennis, spécialement David Goffin, vous dira que rien n'est plus vrai. Après une escapade australienne difficile à digérer, avec quatre balles de match manquées au premier tour contre Popyrin (lequel, entre parenthèses, vient de remporter son premier titre ATP à Singapour), il n'a pas été simple de reprendre la raquette où il l'avait laissée, de se dire qu'un moment "cela va passer" dans ce genre de match charnière. "Voilà, c'est là-dessus que je veux surtout insister, la super attitude qu'il a eue durant toute la semaine, le caractère, l'envie du premier au dernier point, la motivation pour aller chercher le titre dans un stade vide", dit son coach Germain Gigounon. "On a beau être convaincu que c'est par là que ça (re)passe, encore faut-il retourner au charbon, c'était compliqué. On peut tous se réjouir de la qualité de son tennis face à Sonego en quart, et plus encore de cette finale où il revient d'un set zéro pour maîtriser ensuite le reste de la rencontre face au 13e mondial sans se démonter, en jouant sur ses qualités, pas en attendant la faute. Mais tout commence au premier tour contre Bonzi, dont il s'extrait difficilement 7-5 au 3e set, et continue avec une demi-finale un peu bizarre contre Gerasimov, dont il émerge au moment où le match se joue... comme il l'a souvent fait dans le passé et comme il ne le faisait plus. Je suis vraiment content pour lui, il doit en profiter, il le mérite, ce n'est pas pour ça qu'il va tout gagner, il y aura encore de bons et de moins bons jours, cela confirme juste qu'on est sur le bon chemin et qu'il faut continuer."

"Comme une partie d'échecs"

Retrouver ses coups naturels, son revers long de ligne, sa vitesse, ses variations de jeu, à l'intérieur du court, et une première balle qui peut être une arme redoutable surtout en indoor, c'est tout ce qu'il a recherché depuis cet hiver et qu'il a retrouvé lors des deux derniers sets de cette belle finale qui aurait mérité un vrai public. Lors de la première manche, le Liégeois a été mené 2-5 et est revenu à 5-5, mais s'est incliné 5-7 alors qu'il servait pour un tie-break. "J'étais meilleur, plus agressif, je retournais bien", disait l'Espagnol. "Par la suite je n'ai plus pu le faire. Il m'a breaké d'entrée dans le deuxième set, il a surtout mieux servi (13 aces au total, ndlr), mis beaucoup de rythme, de vitesse, avec des coups long de ligne. J'étais sous pression, mais pas surpris, je sais ce dont il est capable (les deux finalistes se sont encore entraînés ensemble en Australie, ndlr), c'était un bon match de ma part mais l'adversaire s'est révélé plus fort." C'est la quatrième fois d'affilée que notre compatriote s'impose face à l'Espagnol sur différentes surfaces. Y aurait-il quelque chose dans son jeu qui l'arrange ? "Cela dépend des moments. La dernière fois remonte déjà à 2018", dit David, "et cela s'est souvent joué à rien, mais c'est vrai que je préfère ça au mec qui flashe partout. Avec Roberto il y a toujours du rythme, des rallyes, il ne sert pas comme Isner, il y a beaucoup de frappes, tactiquement j'ai toujours l'impression qu'il peut y avoir une ouverture, c'est un peu comme une partie d'échecs, je prends du plaisir dans la bagarre."

Contre Struff à Rotterdam

"Malgré l'Australie, c'est le travail, le courage et la détermination qui paient, je suis super fier", sourit notre compatriote. "Surtout de la manière, contre quelqu'un qui avait dominé la semaine et face auquel il faut jouer juste. Le niveau était top, même la perte du premier set ne m'a pas affecté, mon service est revenu et j'ai joué de mieux en mieux au fur et à mesure que le match avançait. Je suis super content de retrouver un tel tennis, de voir que le travail des dernières semaines paie, c'est la victoire de toute une équipe. L'année dernière, avec le Covid, c'était un peu mort. J'ai changé d'équipe pour me rebooster, je me suis mieux préparé aux conditions qui, je n'en doute pas, seront d'application toute l'année, mentalement, physiquement, je me suis refait une "caisse" et je prends les choses plus calmement, avec moins d'anxiété et plus de légèreté." Ce cinquième titre arrive trois ans et demi après le précédent, à Tokyo en 2017, la fameuse fin d'année marquée par sa finale au Masters de Londres et en Coupe Davis à Lille. A l'époque, il s'était même imposé deux semaines de suite (Shenzhen et Tokyo) lors de la première quinzaine d'octobre. "Dans mon cas, enchaîner les tournois ce n'est pas plus mal, cela ne me fait pas peur", conclut David, désormais 14e mondial et qui n'aura pas un premier tour facile cette semaine à Rotterdam face à l'Allemand Jan-Lennard Struff (37e mondial) qui a gagné leurs deux dernières confrontations. "Remporter un tournoi comme ça, après des temps difficiles, il n'y a rien de mieux pour regagner de la confiance. La surface hollandaise est plus ou moins pareille. Je pourrai m'y entraîner en arrivant puisque je ne jouerai que mercredi. J'ai un peu de temps pour récupérer nerveusement, et physiquement, je me sens bien. Le niveau du tournoi (ATP 500) est plus élevé qu'ici, mais j'espère surtout que celui de mon tennis sera du même tonneau, on verra bien."
 

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