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Les Interclubs Ethias, c'est le retour du tennis à l'heure d'été

S'il existe une institution dans le monde du tennis, ce sont bien les Interclubs Ethias qui drainent sur les courts printaniers, beau temps mauvais temps, les raquettes de tous niveaux, de 7 à 77 ans. Comme un menu d'été qui commencerait en cette fin avril par le plat de résistance.

"40 % des compétiteurs ne jouent que les Interclubs Ethias"
On n'a jamais trouvé mieux pour mesurer l'importance de quelque chose que l'on apprécie et dont on a pris l'habitude que d'en être privé par la force des circonstances, en l'occurrence une pandémie. Lorsque, sur le fil du rasoir, la fédération s'est trouvée face à un dilemme cornélien et a décidé d'annuler les interclubs Ethias en 2020, c'est comme si le ciel était tombé sur la tête de pas mal de pratiquants auxquels un confinement traumatisant donnait déjà l'impression de vivre entre parenthèses. Le plaisir des retrouvailles n'en a été que plus grand douze mois plus tard lorsque les mesures sanitaires sont devenues moins restrictives. On n'oublie pas que, l'an dernier, ce sont deux équipes wallonnes, et même liégeoises, qui se sont imposées au plus haut échelon belge. Si la division 1 nationale n'a plus le retentissement qu'elle a connu au siècle dernier, Embourg, double tenant du titre chez les filles avec des joueuses comme Lara Salden et Magali Kempen, et Fayenbois, côté masculin, avec les Cagnina, Geens, Bovy, Cloes et Collignon, n'en ont pas moins proposé un tennis de haut niveau. Il y avait 500 personnes à Liège pour la finale messieurs face à La Gantoise des Bemelmans, Mertens et Desein. Du beau spectacle. En même temps, les interclubs sont tellement plus que ça. Au niveau régional, ça joue partout, en simple et en double, dans toutes les divisions, dans toutes les catégories, à tout âge et à tout niveau, du mini tennis aux messieurs de 70 ans. On ira jusqu'à écrire que certains ne paient leur cotisation que pour pouvoir les disputer. "40 % des joueurs qui pratiquent la compétition n'en font en réalité que dans les interclubs Ethias, c'est également là que pas mal de jeunes, et même d'adultes, la découvrent", confirme Paul-Patrick Brabant, responsable des compétitions à l'AFT. 

Une pause de deux semaines pour les vacances
Pour nombre de clubs, c'est également le moment fort de l'année, "une période où cela bouge beaucoup, deux mois durant lesquels on joue l'un pour l'autre et où le club vit plus intensément", continue Paul-Patrick. "C'est le seul moment de l'année où le tennis, sport individuel, se décline en équipes, où l'on forme un team, c'est une ambiance très différente, qui fait recette, l'engouement ne se dément pas. Globalement, on a encore enregistré une légère augmentation du nombre d'équipes par rapport à l'an dernier". Pour l'organisation, il a, par contre, fallu tenir compte... des vacances de printemps déplacées début mai côté francophone. "Sauf pour les plus jeunes et les plus âgés qui commencent en gros un mois plus tard, la première journée a toujours lieu fin avril, et cela s'enchaînait d'habitude chaque week-end", rappelle notre interlocuteur. "Avec les nouveaux congés scolaires et le nombre de gens qui en profitent pour partir, on a pensé que cela risquait de trop impacter les différentes équipes. On a donc prévu une pause de deux semaines au calendrier, avec une reprise les 13 et 14 mai."

"Les doubles ne comptent plus double... mais quand même un peu"
L'autre changement enregistré est réglementaire. Pour revaloriser les doubles, que l'on avait tendance à zapper une fois le résultat acquis, il avait été décidé en région francophone de les faire compter double dans le score de la rencontre, au risque d'inverser la donne et de leur accorder cette fois trop de poids dans le décompte final. "Difficile de trouver la solution juste et équilibrée qui contente tout le monde, mais on a essayé. Désormais, chaque match d'une rencontre, simple comme double, compte de nouveau pour un point dans son résultat final, avec toujours deux points au classement pour le vainqueur, un en cas de nul, zéro si on perd", explique Paul-Patrick. "Mais, ensuite, on accorde un point supplémentaire au classement à l'équipe qui a gagné les doubles, un demi en cas de partage. Il y a donc toujours 3 points à distribuer, mais de plusieurs manières différentes. L'équité sportive nous semble ainsi mieux respectée, et l'incitation à jouer les doubles jusqu'au bout est maintenue. Je précise que la nouvelle formule ne concerne que les régions AFT, elle ne s'applique pas au niveau national."

"On manque de tournois en hiver"
Le coup d'envoi des Interclubs Ethias est également celui de la saison d'été qui voit ensuite les tournois s'enchaîner dans les clubs. Semaine après semaine, les rendez-vous vont se multiplier, notamment ceux du Criterium Tennis-point et du Critérium des jeunes. "L'été, on peut même dire que cela se bouscule. 90 % de nos clubs mettent sur pied (au moins) un tournoi, quel qu'il soit", remarque Paul-Patrick Brabant. "En revanche, l'hiver on doit bien reconnaître qu'il y a un manque. Il faudrait plus de tournois, mais les clubs sont moins demandeurs. Ils ne sont que 50 ou 60 % à en organiser. La différence est trop grande, c'est une question qui nous préoccupe. On encourage les vocations mais nos moyens sont limités et l'hiver c'est moins rentable pour les organisateurs. Il y a plus de frais, il faut des courts couverts, les gens ont des abonnements, les écoles de tennis donnent des cours qui occupent le terrain. Ce n'est pas un dossier facile, mais cela ne nous empêche pas de réfléchir à d'éventuelles solutions pour les années à venir.
 

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