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La finale dont on rêvait pour le BW Open

Les deux joueurs les mieux classés du tournoi sont en finale, dont le numéro un belge! Que rêver de plus pour la première édition du Challenger 125.000 dollars organisé à Louvain-la-Neuve ? Que David Goffin gagne la finale ce dimanche (16 h, direct sur Tipik), bien sûr, mais ce ne sera pas simple pour autant.

Une semaine où tout s'est bien mis

Organiser un nouveau tournoi ATP Challenger en Belgique, plus précisément dans les installations de Bocry à Louvain-la-Neuve, apparaissait comme une aventure à la fois enivrante et hasardeuse, positive et précieuse pour le tennis belge mais pas évidente à boucler financièrement surtout par les temps qui courent, lorsque des sponsors importants font la sourde oreille. Les maîtres d'oeuvre Vincent Stavaux et Christophe Dister avaient laissé entendre juste avant l'événement qu'ils espéraient 6.000 spectateurs sur la semaine pour équilibrer. Nous ne connaissons pas encore les chiffres exacts, et les comptes se feront plus tard, mais à vue d'oeil cela semble ressembler à mission accomplie, avec des travées combles, ou quasi, depuis mercredi en night session. Difficile d'espérer mieux pour une première édition. On se félicite que l'audace ait ainsi été récompensée, au fil d'une semaine où tout s'est bien mis comme disent les tennismen. Cela a commencé avec la wild card acceptée par David Goffin, en panne d'Australian Open. Cela s'est poursuivi avec sept Belges dans le tableau final, trois au deuxième tour, deux en quarts et demi-finales, et David en finale contre l'autre joueur hors catégorie de la troupe, le très talentueux Suédois Mikael Ymer, 69e mondial, une alléchante affiche digne d'un rendez-vous ATP plus coté. 

Onclin : sept points à défendre d'ici mai

Samedi, en demi-finale, malgré un début de partie contrarié par un malentendu concernant l'heure de son match, Ymer a pris logiquement le meilleur sur le 238e mondial turc Celikbilek (6-4, 6-4). A sa main. Mais tout le monde attendait évidemment l'autre demi-finale, le derby liégeois entre David Goffin et Gauthier Onclin. Il fut beaucoup moins déséquilibré que le classement pouvait le laisser supposer au cours d'un premier set dans lequel Gauthier n'a pas été loin de causer la surprise, ne tirant pas profit de quatre balles de break dans le premier jeu, et tenant la dragée haute au 50e mondial jusqu'à 3-3 dans le tie break gagné par le numéro un belge 7-3. Par la suite, David, peu à l'aise jusque là, s'est plus rapproché de son rythme de croisière et cela est devenu un peu rapide (6-2) pour son jeune adversaire qui a beaucoup joué en deux semaines (11 matches en 11 jours) mais a aussi gagné la bagatelle de 74 place mondiales. Il dépasse ainsi son copain Raphaël Collignon (ATP 268) pour devenir 264e mondial, tous deux sont désormais proches des places ouvrant aux qualifications de Grand Chelem. "Mon premier set a été super bon", disait Gauthier, "mais je n'ai pas su prendre les quelques chances que j'ai eues. Après il a bien joué le tie-break, et a commencé à être vraiment solide, comme quand on s'entraîne ensemble l'hiver, tandis que je baissais un peu dans tout." Le bilan de la semaine n'en demeure pas moins inespéré. "Pour l'instant, je sens surtout la fatigue, avec des douleurs un peu partout, mais j'ai appris beaucoup, j'ai montré la bonne mentalité. Je sais que le plus important c'est ce qui va arriver maintenant, dans d'autres Challengers, quand il n'y aura plus tout ce monde derrière moi, quand je ne serai plus autant en confiance. Ce qui est sûr c'est que j'ai déjà récupéré les trois quarts des points qui me manquaient par rapport à la 240e place ATP en général synonyme de qualification en Grand Chelem." On ajoutera qu'il n'en a plus que 7 à défendre d'ici début mai, l'opportunité est belle, il serait malvenu de la laisser passer.

Goffin : "Je m'attends à une grosse bagarre"

David Goffin, pour sa part, n'a jamais réellement paru en danger, mais sa première moitié de match n'en a pas moins semblée laborieuse. "Ce n'était pas un match facile", confirmait-il, "Gauthier sent vraiment le jeu. Il joue juste, une fois il contre, une fois il attaque d'un coup, ou monte au filet à contretemps, il construit ses points un peu comme à l'entraînement. Mentalement on voit qu'il a gagné des matches. Il fallait rester concentré, cela peut vite tourner. Remporter ce premier set m'a permis de me relâcher un peu plus. J'espère pour lui que ce qu'il vient de vivre va servir de déclic, le rendre conscient qu'il peut aller plus haut." Quant à la finale de ce dimanche, on ne doute pas que David sache qu'il devra mieux l'entamer pour battre le cadet des frères Ymer que Gilles Arnaud Bailly et Raphaël Collignon ont poussé dans ses derniers retranchements au premier set plus tôt dans la semaine, mais qui possède tous les coups du tennis si aucun n'est en lui-même déterminant. Notre compatriote ne l'a jamais rencontré, ce qu'il n'apprécie pas trop généralement. "Il est dur à dépasser sur cette surface qui n'est pas très rapide, il se déplace très bien, sait contrer et attaquer à bon escient. Je m'attends à une grosse bagarre. Il fallait une certaine dose d'humilité pour venir ici alors que j'aurais dû être à l'Open d'Australie, ce pouvait aussi bien être un tournoi piège, mais finalement c'était peut-être le bon choix. Sentir l'engouement que cela a provoqué fait plaisir. J'ai joué quatre matches d'affilée, je me sens  plutôt calme et serein, cette semaine me fait du bien. Je n'atteins pas encore mon meilleur niveau, mais c'est en cours. Je vais essayer d'aller la chercher cette finale, avec le soutien du public."
 

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