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Elise Mertens survole la 4e mondiale, où s'arrêtera-t-elle ?

Belle soirée pour Elise Mertens sur le central Arthur Ashe à Flushing Meadows, elle s'est qualifiée pour les quarts de finale de l'US Open en dominant la 4e mondiale, l'Américaine Sofia Kenin, vainqueur surprise de l'Australian Open en début d'année. C'est une maman, comme son amie Kim Clijsters, qu'elle affrontera mercredi au tour suivant, Victoria Azarenka, une découverte, puisqu'elle ne l'a jamais rencontrée, et une chance à saisir. 

Le match parfait ? "Cela n'existe pas, il y a toujours de petites fautes, mais cela y ressemble un peu", souriait Elise Mertens après avoir écoeuré en 1/8e de finale de l'US Open la numéro 4 mondiale actuelle Sofia Kenin (qui l'avait battue dans leurs deux confrontations précédentes) en deux sets totalement maîtrisés. "C'était une très bonne journée pour moi (sourire), j'étais concentrée dans ma bulle, je savais quoi faire, j'ai su être agressive dès le premier coup, rester un maximum dans le terrain, et j'ai surtout bien servi (65 % de premières balles, 7 aces, aucune double faute, deux balles de break concédées, ndlr) parce que sur le second service elle attaque, aujourd'hui c'était absolument nécessaire pour pouvoir passer. J'ai regardé notre précédente confrontation à Wuhan pour en tirer les leçons, elle ramène beaucoup de balles, cette qualification je devais aller la chercher, ne pas l'attendre, sans quoi je n'avais aucune chance." C'est à ce point vrai qu'en désespoir de cause Sofia Kenin a fini par forcer pour revenir dans le match et sortir les balles au lieu de trouver les angles qu'elle apprécie. "J'aime ce court Artur Ashe, plus grand, plus lent, j'ai le sentiment d'y frapper les balles à 100 %", remarquait Elise. Après avoir survolé le début de partie (5-1), la Limbourgeoise s'est adjugé le premier set 6-3, avant de tenir au deuxième, sur le même score, après que l'Américaine, énervée, l'ait un peu aidée en vendangeant un de ses jeux de service. "A la fin, il y a eu un peu de stress, mais pas trop, j'ai essayé de prendre point par point et ça a marché", concluait notre compatriote. Les étoiles semblent donc de mieux en mieux alignées pour elle qui accède aux quarts de finale new-yorkais pour la deuxième fois d'affilée et peut désormais s'appuyer sur un tel match référence.

Les mieux en jambes

L'an dernier, elle avait échoué, 3-6 au troisième set, face à la future gagnante Bianca Andreescu. Cette fois, elle fera face à une joueuse qu'elle n'a jamais affrontée, Victoria Azarenka, une championne revenante, ex-numéro une mondiale et lauréate de Grands Chelems, à la vie hors normes puisque devenue maman d'un petit garçon prénommé Léo, très vite en instance de divorce, bloquée en Californie (où vit la Bielorusse) par la Justice tant que la garde de l'enfant n'était pas juridiquement réglée et qui a mis sa carrière entre parenthèses  pour se donner toutes les chances dans sa bataille judiciaire. Une fois "libérée", elle a mis du temps à revenir à un niveau qui lui vaut aujourd'hui, à 31 ans, de frapper virtuellement aux portes du Top 20. Elise Mertens et elle sont même en principe les deux joueuses les mieux en jambes du circuit pour l'instant. Azarenka, qui a gagné Cincinnati (sans disputer la finale, Osaka ayant déclaré forfait), a remporté ses dix derniers matches. Quant à Mertens, elle n'a perdu que deux de ses quatorze dernières rencontres, en finale à Prague contre Halep et en demi à Cincinnati face à Osaka, elle vient en outre de "sortir" une Top 5 mondiale ce qui ne peut que renforcer sa confiance. L'opportunité d'une deuxième demi-finale en Grand Chelem (après l'Australie 2018), et même plus si affinités, s'ouvre donc pour Elise, surtout après la démonstration de lundi, mais son expérimentée adversaire, qui, après avoir perdu le premier set, a dû batailler pour éliminer la 26e mondiale tchèque, Karolina Muchova, diminuée par un souci aux adducteurs dans la deuxième moitié de match, peut évidemment dire la même chose, voire rêver d'une nouvelle consécration qui ne passerait pas inaperçue. "C'est une très bonne joueuse, je l'ai vue à Cincinnati et je l'ai déjà affrontée en double, ce sera un chouette match, je suis ravie d'être là", se contente de relever Azarenka à propos de notre compatriote. "Après l'arrêt dû à la cause sanitaire, Azarenka rejoue manifestement bien, elle est "on fire"", renvoie Elise, "je suis trop jeune pour l'envisager, mais j'admire toutes ces mamans sur le circuit (Azarenka, Serena, Pironkova en quarts à New York, ndlr), je sais que cela ne doit pas être simple, en même temps avec de telles responsabilités on doit également mieux relativiser sur un court, après tout ce qu'elle a vécu je trouve Victoria plus calme qu'avant. Dans le jeu, c'est quelqu'un qui trouve des solutions, moi aussi, on va voir.

- C'est un peu passé inaperçu, mais même si seule Elise Mertens a "survécu" en simple, pour un pays comme la Belgique avoir en outre un 1/8e de finaliste messieurs, et deux doubles quarts de finaliste, messieurs et dames, cela ne doit pas être arrivé souvent en Grand Chelem, alors que, par exemple, il ne restait plus qu'Alizé Cornet en 1/8e côté français.
 

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