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David Goffin revient de loin, la revanche n'en a que plus de saveur

Après un début d'année où il n'y a pas grand-chose à sauver (à peine six matches remportés), hormis la belle qualification en Coupe Davis, David Goffin s'est donc remis à gagner cette semaine lors de l'ATP 250 sur terre battue de Marrakech. Et il a su aller au bout d'un chemin souvent semé d'embûches - y compris en finale où il s'est retrouvé avec un set et un break de retard face au Slovaque Alex Molcan en plein boum - pour enlever un sixième titre sur le circuit. A présent, rendez-vous au Masters 1000 de Monte Carlo, quasi à la maison.

De la 74e à la 47e place mondiale

David Goffin s'est rendu à Marrakech "pour essayer d'y disputer quelques matches lors de la reprise sur terre battue", avant d'aller défendre à Monte Carlo le quart de finale qu'il y a atteint l'an dernier, avec la perspective peu engageante de devoir d'abord passer par les qualifications, vu son classement de 74e mondial. Une semaine plus tard, il remonte non seulement 47e au ranking ATP après avoir remporté son sixième titre sur le circuit, mais il bénéficie d'une wild card pour le tableau final du Masters 1000 monégasque, qui plus est en héritant d'un qualifié au premier tour, en l'occurrence le jeune Tchèque, Jiri Lehecka, 98e mondial. Il sort évidemment d'une semaine lourde, et devra immédiatement se remettre en selle; d'un autre côté n'est-ce pas justement ce qui lui manquait, enchaîner les matches et les victoires ? Sur les bords de la Méditerranée, si du moins il passe ce premier tour, il retrouvera les cadors mondiaux face auxquels il doit encore (re)faire ses preuves, en commençant par Roberto Bautista Agut ou Daniel Evans (qui l'a éliminé l'an dernier) au deuxième tour, puis, le cas échéant, Novak Djokovic himself au troisième. En tout cas, il aborde la semaine en Principauté avec un moral au beau fixe, ça faisait longtemps.

"Fier et heureux"

D'ailleurs, ce n'est pas parce qu'il n'a pas été opposé au "haut du panier ATP" au Maroc qu'il faut sous-estimer ce qu'il y a réalisé. Face à de véritables spécialistes de la terre battue, espagnols (Andujar et Carballes Baena) ou argentin (Coria), il a encore certainement connu des hauts et des bas, il est même parfois revenu de loin, mais il a chaque fois su s'accrocher et en définitive faire plier l'adversaire, ce qu'il n'arrivait plus à faire. Face à Alex Molcan, en pleine forme, après avoir entre autres sorti Auger-Aliassime, et qui sera 50e mondial ce lundi, il a d'abord été dominé 3-6, 0-2, le gaucher slovaque semblant maîtriser la partie et en mesure de s'imposer comme en début d'année à Melbourne. Jusqu'à ce que le Liégeois parvienne à le breaker à 1-2 au deuxième set, le tournant du match. Inversant petit à petit la tendance, lâchant plus ses coups, notre compatriote n'a plus laissé que quatre jeux à son adversaire, haussant son niveau et sauvant une balle de break à 4-3 dans la manche décisive, pour s'imposer 3-6, 6-3, 6-3 en un peu moins de deux heures. David, qui s'était échauffé le matin avec l'icône locale Hicham Arazi, gaucher comme Molcan, pouvait se montrer "fier et heureux" de ce qu'il venait de vivre, la revanche trois mois après le couac australien n'en avait que plus de saveur. 

"J'avais déjà perdu deux fois le premier set"

"J'ai eu des matches durs et des débuts de partie difficiles mais finalement, il y a le bonheur au bout et la confiance pour la suite de la saison sur terre", expliquait Goffin, qui avait été encouragé par de nombreux "David, David" entonnés par des Belges présents sur place. "A deux reprises avant cette finale, j'avais perdu le premier set, mais j'avais su rester calme et être présent mentalement pour changer la physionomie du match. Ce fut à nouveau le cas en finale. Alex manoeuvrait vraiment bien, mieux que moi au premier set, mais au milieu du deuxième, je suis parvenu à jouer moi-même de mieux en mieux, avec un meilleur service, une plus grande agressivité, et cela s'est encore amélioré au troisième set. J'ai même su finir le match sur service adverse. Je préfère ça à devoir servir pour le match, je n'en avais vraiment pas envie." David a alors pu lever les bras, soulagé d'un an de galères, blessures et désillusions. Depuis sa précédente victoire à ce niveau, l'an dernier à Montpellier, il n'y avait guère eu que le quart de finale de Monte Carlo justement, en 2021, avec à la clé un succès sur Alexander Zverev. On a déjà si souvent espéré voir le Liégeois se relancer et tenir la distance au niveau dont on le sait capable, serait-ce la bonne ? 
 

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