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Battue 3-2 au Canada, l'équipe belge en larmes...

On n'a pas vu souvent ce genre de scène, et cela témoigne de l'ambiance, de l'esprit d'équipe, qui ont régné dans le camp belge durant toute cette semaine de Billie Jean King Cup à Vancouver. Nos compatriotes y ont cru jusqu'au bout. Elles avaient les yeux mouillés en conférence de presse après la rencontre, la dernière de Kirsten Flipkens en tant que joueuse. L'émotion était palpable. Ysaline Bonaventure, surtout, a longtemps cru avoir le point de la qualification au bout de la raquette.  
 

Inconsolable

Le match clé de cette rencontre qualificative fut assurément le troisième, opposant les "numéros unes" des deux équipes, Leylah Fernandez 50e mondiale et Ysaline Bonaventure 86e, alors que Canada et Belgique s'étaient quittés dos à dos (1-1) la veille. Un match dont on ne sait trop si la Stavelotaine doit légitimement être fière ou déçue. Les deux probablement... si c'est possible. L'explication de près de 2 h 30, largement digne du Top 50 mondial, a vu les deux joueuses se rendre coup pour coup et la Canadienne retrouver au troisième set, avec l'appui de son public, un niveau rappelant qu'elle a été finaliste de l'US Open à 18 ans. Ce qui rendait Ysaline amère, voire inconsolable, c'est qu'auparavant elle avait eu le sentiment d'avoir la main dans un match entamé sur les chapeaux de roues (4-0, 6-4 au premier set). Au milieu de la deuxième manche, elle est ainsi parvenue à prendre le service de son adversaire pour mener 3-2, 40-0, mais elle n'a pas pu conclure ce jeu déterminant alors qu'elle avait clairement le niveau pour le faire. Elle s'est ensuite inclinée 5-7, 2-6, mais le score reflète mal la manière dont notre compatriote a joué sa chance jusqu'au bout. 

Très frustrant

"C'était un grand match que j'ai eu le sentiment de diriger jusqu'au milieu du deuxième set", disait-elle. "Malheureusement, ce n'est pas la première fois que je mène dans une rencontre de ce que j'appelle toujours la Fed Cup et que je la perds. Je m'en veux d'avoir manqué les occasions à 3-2, 40-0, notamment ce coup droit long de ligne qui sort d'un centimètre. J'aurais voulu voir comment la partie aurait tourné à 6-4, 4-2. Un coup droit peut décider d'un match. J'ai peut-être voulu aller trop vite, trop près des lignes, j'aurais pu lui mettre la pression en prenant moins de risques, c'est très frustrant. Après, elle a profité du coup de boost, elle a haussé son niveau, s'est mise à renvoyer plus de balles, à me faire batailler de plus en plus longtemps pour chaque point, elle n'a pas été finaliste de Grand Chelem pour rien. Je n'ai pas l'impression que les jambes tournaient moins bien, ou d'avoir été moins agressive, mais j'avais déjà joué un match de 2 h 23 la veille, elle pas, cela fait partie du jeu. Elle a mérité sa victoire, elle a été plus intelligente, plus solide. Je n'étais pas loin, mais cela reste une défaite, qui fait mal, pas seulement à moi, à toute l'équipe. Je suis un peu dégoûtée."

Trop fortes

La Belgique était dès lors contrainte de remporter les deux matches suivants pour se qualifier. Yanina Wickmayer, qui s'était tordu la cheville vendredi, a dû déclarer forfait, et c'est Greet Minnen qui s'est retrouvée face à Katherine Sebov (WTA 139) remplaçant pour sa part Rebecca Marino. Dos au mur et solide mentalement, notre compatriote s'est imposée 6-2, 3-6, 6-3, les deux joueuses ayant leur chance dans la manche décisive, sous la forme d'un break d'avance. Le double final devenait donc décisif, mais l'espoir belge était malheureusement de courte durée, la paire formée par Leylah Fernandez et Gabriela Dabrowski, 7e mondiale dans la spécialité, ne laissant que trois jeux à Greet Minnen et Kirsten Flipkens (1-6, 2-6). Cette dernière annonçait dans la foulée qu'elle ne jouerait plus en Billie Jean King Cup (elle reste adjointe du capitaine), ce que les autres joueuses savaient déjà, d'où un surplus de sanglots dans les voix. "Je ne dis pas que ma carrière est terminée, je ne parle que de la Billie Jean King Cup", précisait la Limbourgeoise de 37 ans. "Pour le reste, on verra ces prochains mois. J'ai joué pour mon pays pendant vingt ans, il est temps de laisser la place aux autres". "C'était un week-end spécial, parce qu'on savait que c'était la dernière fois pour "Flip". On aurait aimé faire mieux. Je me dis que si j'avais gagné mon match, on aurait potentiellement pu gagner la rencontre", répétait Ysaline. "En double, on a eu moins d'occasions; elles étaient trop fortes." Quand le nouveau capitaine Wim Fissette se disait convaincu des chances de qualification, il ne se trompait finalement pas de beaucoup, malgré les nombreuses absences et blessures avec lesquelles il a dû composer. "Je suis très content d'être le capitaine de cette équipe", concluait-il, "les filles ont travaillé dur, et tout donné, cela n'a pas été suffisant, il faut l'accepter." 


 

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