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Australie : David Goffin ouvre face au "nouveau Nadal"

Après deux semaines d'isolement partiel à Melbourne, David Goffin y entame ce mercredi son parcours australien lors d'un tournoi de préparation (ATP 250) baptisé Great Ocean Road dont il est tête de série numéro un. Son premier adversaire : Carlos Alcaraz, un talentueux Espagnol de 17 ans que Toni Nadal présente déjà comme le "remplaçant naturel" de Rafa.

"L'effort en valait la peine"

Comme tous les participants à l'Open d'Australie, David Goffin a été "libéré" en fin de semaine dernière de sa quarantaine de deux semaines dans un hôtel de Melbourne. Il disputera ce mercredi son premier match en terre australienne, dans le cadre d'un des... six tournois (en comptant l'ATP Cup), masculins et féminins, organisés cette semaine - sur le site même du premier Grand Chelem de l'année - pour permettre à tout le monde de se remettre en jambes. Rappelons qu'il n'y a plus aucun cas de Covid dans la capitale de l'Etat de Victoria. Du coup, le Liégeois, sa compagne Stéphanie et les deux membres de son staff sur place (Germain Gigounon et Fabien Bertrand) ont pu reprendre une vie quasi normale dont on n'a malheureusement plus idée chez nous pour l'instant. "Cela valait la peine de faire l'effort", sourit David, "on a pu quitter la chambre samedi à 7 h 30 du matin, et on en a profité pour prendre un petit déjeuner en terrasse. Au début, je gardais le masque, qui est toujours recommandé en certaines circonstances, mais on se remet vite à vivre, c'est la fin de l'été ici, il fait beau, on se promène, tout est ouvert, on a pu aller au restaurant, c'est chouette, ça change... même si, bien sûr, on n'est pas là pour ça.

"Tout le monde sera gonflé à bloc"

Plein feu, donc, sur le tennis, et Melbourne Park qui grouille de matches depuis dimanche, avec cette multitude de tournois disputés au même endroit. "On est à une semaine du Grand Chelem", remarquait David lundi, "et c'est comme s'il avait déjà commencé, il y a des rencontres sur tous les terrains, c'est spécial, on ne sait pas toujours qui joue quoi." Se sent-il prêt comme avant tout tournoi majeur en temps "normal", et s'attend-il à des surprises compte tenu des deux semaines de "retraite" que les joueurs viennent de vivre, certains plus que d'autres d'ailleurs ? "Des surprises, il y en a toujours", dit-il, "mais je ne m'attends pas à ce que ce soit tellement différent, on ne sort pas du même confinement que l'an dernier pour disputer Roland Garros en automne, dans l'humidité et sans public (sourire), on savait tous ce qui nous attendait, et ceux ou celles qui ont eu la chance, comme moi, de pouvoir quitter l'hôtel cinq heures par jour, pour s'entraîner physiquement et frapper la balle durant deux heures, ne doivent pas trop se plaindre. Quatorze jours c'est long, on a parfois trop d'énergie pour rester dans une chambre, mais je me sens bien. Dans l'ensemble, je m'attends d'ailleurs à ce qu'après cette semaine tout le monde soit préparé, voire même gonflé à bloc. Après un bon tournoi à Antalya, j'espère pouvoir encore aligner quelques matches avant que les choses sérieuses ne commencent." 

"Retrouver le naturel"

Bye au premier tour, notre compatriote est engagé dans l'ATP 250 appelé Great Ocean Road - du nom de la superbe route qui serpente en bord de mer au nord de Melbourne - dont il est tête de série numéro un, avec notamment Karen Khachanov et Jannik Sinner comme adversaires haut de gamme. Disputer une telle compétition la semaine avant un tournoi majeur n'est pas dans ses habitudes. Si, par bonheur, il arrive en finale il aurait donc un gros match à jouer à la veille de l'Australian, de quoi l'inciter éventuellement à mettre la pédale douce en fin de semaine ? "Déjà faut-il que j'arrive jusque là", sourit-il, "mais si j'ai la chance de pouvoir avancer match par match, leur nombre ne me dérangera pas, je n'ai pas trop joué et je préfère terminer la semaine un peu fatigué mais en pleine confiance. Je m'attends à ce que ce soit à chaque fois un combat. Avec Germain (Gigounon, son coach, ndlr) on a opéré pas mal de changements pour essayer de retrouver ce qui faisait ma force, mais, contrairement à ce que l'on dit toujours, le naturel ne revient pas automatiquement au galop, je ne m'attends pas à dérouler dès les premiers tours, il va falloir s'accrocher je le sais. Plus que les résultats en eux-mêmes c'est la manière dont je reproduirai en match ce que je réalise à l'entraînement qui importera le plus." 

Un des plus jeunes qualifiés en Grand Chelem

Pour son entrée en matière, le Liégeois se retrouvera face à une tâche et une sensation inédites, en espérant qu'il ne s'agisse pas d'un piège. Il ne connaît guère son adversaire, ce qu'il n'aime pas trop en général, et pour cause puisque Carlos Alcaraz, 146e mondial à 17 ans, déjà présenté comme un phénomène en devenir, est un des plus jeunes qualifiés de l'histoire en Grand Chelem, le premier né en 2003 à y gagner un match. Il sort d'une année 2020 où il a remporté trois finales sur quatre en Challengers et battu Ramos-Vinola sur terre battue à Rio (7-6 au 3e set), avant d'émerger en ce début d'année à Doha, en qualifications pour cet Australian Open, face au Bolivien Hugo Dellien, 112e mondial, 6-2, 6-3. Qui plus est, David et son coach n'auront pas eu l'occasion de le voir longtemps à l'oeuvre à Melbourne lors de son premier tour contre le Hongrois Attila Balazs (ATP 94) puisque ce dernier a très vite jeté l'éponge alors que le marquoir indiquait 2-2. "J'ai suivi ses résultats, c'est un jeune qui monte", dit Goffin, "il a signé quelques performances en Espagne ou en Amérique du sud, et il est bien encadré (son coach est Carlos Ferrero, ndlr), mais il sort ici d'une quarantaine stricte, donc sans avoir pu s'entraîner pendant deux semaines parce qu'il se trouvait dans un vol où il y avait un cas positif. On va voir ce que tout cela va donner." Toni Nadal a dit d'Alcaraz qu'il était le futur du tennis espagnol, mais "le comparer déjà aux meilleurs ajoute une pression inutile" a rétorqué Ferrero. Quant à Alcaraz lui-même, il admire la mentalité de Nadal mais trouve que son tennis agressif ressemble plus à celui de Federer. A suivre donc.
 

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