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Un Belge en demi-finale à Anvers... et c'est Ruben Bemelmans

On n'imaginait pas trop David Goffin échouer en quart de finale de "son" European Open face au jeune Grec Stefanos Tsitsipas, même si le nouveau membre du Top 100 (il y sera lundi) de 19 ans confirme un gros potentiel. Le joueur liégeois... et les organisateurs du tournoi non plus d'ailleurs, mais il a bien fallu se rendre à l'évidence. On espérait une finale Goffin-Tsonga, on aura droit à Bemelmans-Tsonga en demi, un grand moment pour Ruben qui sauve la mise.
 

En voyant David débouler haut niveau au premier set face à l'invité surprise Tsitsipas, un qualifié qui avait déjà éliminé Pablo Cuevas au premier tour, on se serait plutôt attendu à un quart de finale relativement expéditif, 6-2 et un Goffin dominateur, pour ne pas dire impressionnant. Mais au deuxième set, le jeune Grec s'est mis à servir et à lâcher ses coups sans complexe comme si sa vie en dépendait, refaisant insensiblement surface dans ce qui était devenu une bataille de service. Et un mauvais tiebreak du Liégeois (1-7 !), qui n'avait pu saisir trois balles de break dans ce set alors que son adversaire ne s'en était octroyé aucune, l'entraîna dans une étrange troisième manche de tous les dangers, "à qui perd gagne", où il faut bien le dire c'est Tsitsipas, passé progressivement aux commandes du match, qui fit le jeu... et les fautes, prenant trois fois l'engagement de notre compatriote et se faisant rejoindre dans la foulée. Là encore, on crut que David s'imposerait finalement à l'expérience, mais à nouveau il vendangea son tiebreak (4-7), le Grec clôturant cette fois sur deux services gagnants. Grosse déception, le Liégeois, qui avait déjà manqué la finale (contre Gasquet) l'an dernier in extremis en demi face à Schwartzman, en convenait le tout premier :

"Je ne m'imaginais pas perdre ce match mais c'est arrivé, dommage, il y avait mieux à faire, d'autant que j'avais bien commencé alors que Tsitsipas ne servait pas très bien, j'étais plutôt confiant", dit-il. "Au deuxième set, il est devenu beaucoup plus performant au service, même si je pense que j'étais encore au dessus dans l'échange, j'ai eu l'occasion de le breaker et de finir le match en deux sets, j'ai peut-être manqué un peu de réussite aussi." A-t-il fini par payer comme l'an dernier son tribut à la fatigue et à la pression ? "Il y a peut-être eu un peu de fatigue ou d'inattention à la fin du match, j'ai commis quelques petites erreurs, mais dans l'ensemble ça allait physiquement et les sensations étaient quand même bonnes." David, qui restera lundi 10e à l'ATP et 7e sur la liste du Masters, a d'ailleurs confirmé qu'il serait à Bâle la semaine prochaine et à Bercy la suivante, soit six tournois disputés d'affilée, d'Asie à Paris : "Ce n'est pas le résultat que j'espérais, mais je n'ai pas l'impression d'avoir livré un mauvais match, ni d'être au bout du rouleau. Chapeau à Tsitsipas qui a su élever son niveau, surtout au service. J'avais prévu de tout jouer à fond sur la route du Masters pour ne pas avoir de regrets, et je m'y tiens."

Première ATP pour Bemelmans face à Tsonga

L'European Open 2017 restera en revanche gravé dans la mémoire de Ruben Bemelmans qui y a atteint pour la première fois une demi-finale en tournoi ATP. Sur une belle lancée depuis le début de la semaine, avec le petit coup de pouce au bon moment (des crampes en fin de match chez l'Allemand Gojowczyk, des problèmes de hanche à mi-match pour Kyrgios), le Limbourgeois égale en même temps son meilleur classement (84e mondial fin septembre) avec encore la perspective d'une explication ce samedi avec Jo-Wilfried Tsonga himself pour une place en finale. Un avant-goût de Coupe Davis, suite et sans doute pas fin. Pour se qualifier trois fois d'affilée cette semaine, il a, qui plus est, remonté chaque fois le handicap d'un set. Et face au Portugais Joao Sousa, 61e mondial, il s'est battu à la régulière pour émerger d'un quart de finale très serré, à la force du poignet, sans rien lâcher après avoir donc perdu la première manche 4-6 sur sa seule balle de break concédée. 

Il domina d'abord le tiebreak du deuxième set (7-2), puis réussit le break dans le set décisif pour mener 5-3 (deux doubles fautes adverses) et sauva cinq balles de contre-break à 5-4. La balle de match assurée, il était aux anges, on peut le comprendre. "J'ai certainement sorti un de mes meilleurs matches de l'année", souriait-il, "en début de semaine j'avais encore des doutes parce que je n'avais pas très bien joué les dernières semaines, mais là je prouve que mon niveau est de retour. Une première demi-finale ATP dans son propre pays, c'est magnifique. Montrer ce que l'on est capable de faire sur un terrain devant les gens de chez soi, avec leurs encouragements, difficile de faire plus cool. Je suis bien dans la tête, physiquement aussi, et quand on voit la saison que réalisent David (Goffin) et Steve (Darcis) c'est motivant, surtout quand on sent qu'on n'est pas loin, voire au même niveau qu'eux, à l'entraînement."

Les quarts de finale

Jo-Wilfried Tsonga - Julien Benneteau 7-6(5), 6-2 Ruben Bemelmans - Joao Sousa 4-6, 7-6(2), 6-4 Diego Schwartzman - David Ferrer 7-5, 6-2 Stefanos Tsitsipas - David Goffin 2-6, 7-6(1), 7-6(4)

Les demi-finales, ce samedi (direct sur la Deux)

14 h . Jo-Wilfried Tsonga - Ruben Bemelmans Diego Schwartzman - Stefanos Tsitsipas
 

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