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Tirage au sort de Fed Cup, France-Belgique

Dominique Monami : "On nous sous-estime souvent, tant mieux !"

Comme pour la finale de Coupe Davis, c'est en France que l'équipe belge de Fed Cup refera connaissance avec le groupe mondial les 10 et 11 février prochain. La capitaine Dominique Monami n'en est pas mécontente.

Q. Dominique, n'étant pas tête de série, la Belgique pouvait tomber au tirage au sort sur la République Tchèque, la Bielorussie, les Etats-Unis ou la France, à qui allait votre préférence ?

D.M. : Les Tchèques viennent de gagner la Fed Cup trois années de suite, elles ont plein de bonnes joueuses, je préférais éviter. Les Etats Unis, outre les soeurs Williams, peuvent présenter les deux récentes finalistes de l'US Open, pas trop bon non plus. Restait Bielorussie et France, dans le premier cas il y a quand même Azarenka si elle joue, donc la France ça me va encore. D'autant que j'en ai de bons souvenirs. Il y a tout juste vingt ans, j'étais sur le court à Gand et Yannick Noah déjà sur le banc d'en face comme capitaine, on avait perdu 2-3 mais j'avais remporté mes deux matches.

Q. Au moins avec Noah vous ne risquez pas les provocations sexistes et ridicules à la Nastase.

D.M. : Non, certainement pas. C'est plutôt quelqu'un qui a le sens de la fête, même si ce qui compte d'abord c'est gagner. Je le connais, je l'ai croisé plus d'une fois à l'Optima Open de Knokke, il jouait, je présentais.

Q. Dès l'annonce du tirage, on a eu l'impression que les observateurs français vous sous-estimaient déjà, alors que vous alignez des filles qui, dans un bon jour, peuvent jouer Top 40. 

D.M. : Mais tout le monde nous sous-estime, et c'est tant mieux ! Je suis sûre que cela a déjà été le cas en Roumanie, où l'on a réalisé un exploit, et en Russie, où notre qualification (face à Vesnina, Pavlyuchenkova, Kasatkina, sans Flipkens et Wickmayer, ndlr) a réellement été extraordinaire. Elise (Mertens) est effectivement montée Top 40 en huit mois, Kirsten (Flipkens) est capable d'exploits, Yanina (Wickmayer) vient de refaire demi-finale, Alison (Van Uytvanck) a enlevé son premier tournoi WTA à Québec, Maryna (Zanevska) touche au Top 100, An-Sophie (Mestach) a très bien tenu son rang à Moscou en double, Ysaline (Bonaventure) revient... bref, il vaut toujours mieux se méfier de l'équipe belge (sourire) qui est bien dans sa peau comme "outsider", comme "underdog", elle n'a peut-être pas de Top 20, mais elle a d'autres qualités.

Q. Quand vous avez repris l'équipe fin septembre l'an dernier, vous pensiez revenir aussi vite dans le groupe mondial ?

D.M. : Dans un premier temps, l'ambition était de se maintenir dans le groupe mondial 2, mais qui aurait pensé qu'elles iraient s'imposer à Moscou ? Ce n'est pas comme dans un tournoi, c'est une autre forme de pression, ça les motive encore plus. Contrairement aux garçons, on joue beaucoup en déplacement, c'est dommage car on aimerait s'appuyer sur notre public, mais en même temps comme on gagne... et puis la France, où que l'on joue, ce n'est ni Bucarest, ni Moscou, ni Minsk, on s'y déplace facilement, pour pas trop cher, et je sens un regain d'engouement autour de l'équipe.

Q. Reste à voir justement où on jouera et qui sera là, en quatre mois tant de choses peuvent se passer mais on peut espérer que pour le retour dans le groupe mondial, avec un tel match et des conditions plus intéressantes, tout le monde voudra en être...  

D.M. : Je n'ai encore rien entendu quant à l'endroit où pourrait avoir lieu la rencontre. Ils ont d'autres chats à fouetter pour l'instant avec la finale de la Coupe Davis. Qui jouera ? Côté français, cela ne va pas trop bien entre Caroline Garçia et la fédération, pas sûr du tout qu'elle sera là. Kristina Mladenovic, Alize Cornet et Pauline Parmentier, c'est du bon, mais un peu en dents de scie, pas vraiment inaccessibles pour nos joueuses. En ce qui nous concerne, il faudra d'abord voir l'état physique des unes et des autres, j'ai rencontré dernièrement Kirsten (Flipkens), elle avait l'air motivée. J'irai au tournoi de Luxembourg pour voir les filles, et je programmerai certainement un team building fin novembre. Quant à l'aspect financier, puisque c'est à cela que vous faites allusion, je suppose que dans le groupe mondial ce sera plus intéressant comme vous dites, mais d'une part je ne participe pas aux négociations, et d'autre part j'ai toujours estimé qu'elles devaient toutes être sur le même pied, sans la quatrième joueuse (An-Sophie Mestach en double) on ne gagne pas à Moscou. On joue en équipe deux ou trois fois par an pour son pays. Croyez-moi ou non, je ne faisais jamais fort attention à ce que je pouvais toucher quand je m'alignais en Fed Cup, ce n'était pas un élément déterminant. 
 

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