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On a retrouvé Alison Van Uytvanck !

Est-ce enfin la lumière au bout du tunnel pour Alison Van Uytvanck, qui a vécu toutes sortes de galères physico-mentales depuis son quart de finale à Roland Garros 2015 ? On l'espère vraiment, parce qu'elle possède les qualités tennistiques pour figurer parmi les trente meilleures du monde et pour accompagner Elise Mertens dans sa belle progression au ranking WTA. Elle a impressionné tout au long de la semaine lors du tournoi de Budapest, qu'elle a finalement remporté aux dépens de Dominika Cibulkova. Du coup, elle gagne 30 places au ranking mondial, se retrouve Top 50 ce lundi - à nouveau proche de son meilleur classement, 41e en 2015 à 21 ans - et 37e à la Race.
 

Flipkens au coaching

Est-ce le fait de changer d'entraîneur, de quitter Tennis Vlaanderen et Alain De Vos (non sans les avoir remerciés dans un communiqué), pour créer son propre encadrement juste avant la Fed Cup qui a rendu joie de jouer et de gagner à la Grimbergoise de 23 ans ? Si c'est le cas, le paradoxe veut que, pour son grand retour au premier plan, Alison ait réalisé sa "semaine de rêve" à Budapest... avec sa maman, alors que son nouveau coach David Basile (mari de Daphné Vandezande, l'ancienne joueuse qui a entraîné Alison jusqu'à 12 ans) gérait tout depuis la Belgique. L'arrangement était prévu de longue date. Face à Cibulkova, Kirsten Flipkens, qui connaît bien la Slovaque et venait de perdre la finale du double avec Johanna Larsson, est même venue aider son équipière de Fed Cup et lui prodiguer quelques conseils sur la chaise en cours de match... 

En finale sans perdre un set

On avait déjà pu constater en Vendée, lors du France-Belgique malheureusement perdu au dernier set du cinquième match, un changement significatif dans la manière dont Van Uytvanck "empoignait" son tennis. Certes, ce n'était pas le week-end de Pauline Parmentier, mais notre compatriote avait "balayé" la deuxième joueuse française le dimanche avec une confiance et une qualité de jeu retrouvée. Ce qu'elle a donc confirmé à Budapest, où elle est arrivée en finale sans perdre un set : 6-3, 6-2, 6-1, 6-0, 6-2, 6-4, 6-4, 6-2, c'est le résultat combiné des quatre matches, donc celui face à la tête de série numéro deux la Chinoise Shuai Zhang, qui lui ont permis de rejoindre la tête de série numéro une Dominika Cibulkova au stade ultime de l'épreuve. 

12 balles de break sauvées sur 14

Autant dire qu'aucune joueuse n'avait été en mesure d'inquiéter la 80e au classement WTA qui, lors de ces quatre rencontres, avait été impériale au service, claquant 21 aces pour seulement 2 doubles fautes, n'étant breakée qu'à trois reprises. L'empoignade fut autrement acharnée et indécise en finale où elle a su aussi assurer mentalement. 6-3, 3-6... "j'étais un peu mieux dans le premier et elle dans le deuxième", résumait Alison qui s'était inclinée 6-8 au troisième set face à la Slovaque lors de leur seule confrontation précédente au premier tour de Wimbledon... 2014. Cette fois encore, la troisième manche fut particulièrement serrée, et on y retrouva une Van Uytvanck ne lâchant rien, alors que son adversaire la bousculait, lui mettait la pression. Sur l'ensemble du match, notre compatriote a ainsi sauvé 12 balles de break (sur 14), dont six dans le set décisif notamment lors de ses deux premiers jeux de service. 

"Si je n'avais pas servi comme ça..."

"Deux jeux très difficiles dont je suis parvenue à me sortir, ce qui m'a donné confiance pour la suite, j'ai continué à me battre sur chaque point", disait-elle. Et à 5-5, Cibulkova commettant quelques erreurs de trop, c'est Alison qui profita d'une de ses deux balles de break du set pour passer devant, et servir victorieusement pour le match, non sans avoir encore écarté une dernière balle de break. Un trophée durement gagné, le troisième de sa carrière après Taïwan 2013 et Québec 2017, qui doit beaucoup à sa qualité de service en finale également : 6 aces, 76 % de premiers services et 73 % de points sur son premier service, les chiffres disent tout. "Cela m'a vraiment aidé", convenait-elle aux anges, "je pense que si je n'avais pas servi comme ça je n'aurais pas gagné le match." Elle qui avait péniblement récolté 29 points jusque là en 2018 en a ainsi empoché 280 d'un coup, grimpant de la 80e à la 50e place mondiale, avec à peine 83 points à défendre d'ici Roland Garros. 

Une sorte de résurrection. Attendue. Espérée. Après trois ans de galères à la fois physiques (cheville, poignet) et mentales, on a retrouvé la joueuse "qui sait tout faire" et à laquelle on promettait un bel avenir en 2015. Il n'est évidemment pas trop tard, si le corps et la tête veulent bien suivre. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
 

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