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Officiel : l'US Open maintenu à ses dates initiales

La fédération américaine de tennis (USTA) a confirmé lundi vouloir organiser l'US Open à huis clos aux dates initialement fixées, donc à partir du 31 août, avec le soutien de l'ATP/WTA et malgré les restrictions drastiques que l'épidémie de coronavirus la forcera à adopter. Sous réserve de l'accord sanitaire formel des autorités locales... mais il n'aura finalement fallu que 24 heures au gouverneur de New York, Andrew Cuomo, pour donner son feu vert à l'événement.

En ce début de semaine, on attendait une décision imminente quant à la tenue de l'US Open cette année, après le report de Roland Garros à fin septembre et l'annulation de Wimbledon (seul Grand Chelem qui a la chance d'être assuré contre une situation de ce type, à hauteur de 120 millions d'euros), elle est effectivement tombée, et de manière officielle puisque, mardi, le gouverneur de l'Etat de New York a validé le projet présenté par la fédération américaine : "L'USTA prendra des précautions extraordinaires pour protéger les joueurs et le personnel, y compris des tests solides, un nettoyage supplémentaire des lieux, un espace réservé aux vestiaires supplémentaire, un logement et un transport dédiés", a-t-il justifié.  Avec l'appui de ses principaux sponsors et de la chaîne de télé ESPN qui lui paie annuellement 70 millions de dollars, principalement pour diffuser l'Open, la fédération américaine maintient donc son tournoi majeur du 31 août au 13 septembre malgré l'état de la pandémie sur le territoire américain. Bien sûr, à huis clos. Cela devrait signifier, rappelons-le, que les joueuses et joueurs passeront de la surface dure américaine à la terre battue européenne en quelques jours, puisqu'on annonce Roland Garros le 20 ou le 27 septembre, avec en prélude le tournoi de Rome si l'on en croit le président de la fédé italienne. Il pourrait y avoir des décisions difficiles à prendre. Et on ne parle même pas des barrages de Coupe Davis, dont Bolivie-Belgique (18/19 septembre), qui restent à l'affiche jusqu'à preuve du contraire. "J'entends beaucoup de choses alors qu'on n'a toujours pas de programme", a dit David Goffin lors de l'Ultimate Tennis Showdown à Nice, "je n'ai pas envie de prendre le risque avec le virus, mais j'ai aussi envie de jouer. Dur, terre battue, il faudra peut-être faire des choix, on ne pourra peut-être pas tout faire. Nadal (tenant du titre à New York comme à Paris, ndlr) dit que Roland-Garros est sa priorité. Moi je ne peux pas dire ça, ce sont deux Grands Chelems et deux surfaces que j'aime bien."

Un même hôtel hors Manhattan

Après une longue période sans compétition officielle, on peut effectivement se demander si tout le monde s'enfilera deux Grands Chelems en cinq sets sur cinq semaines dans des conditions aussi différentes, et si à la sortie la situation ne faussera pas le classement mondial compte tenu du nombre de points accordés dans des tournois d'un tel rang. A l'annonce des restrictions prévues pour que le Grand Chelem américain puisse avoir lieu, plusieurs voix importantes - à commencer par celle de Djokovic qui a qualifié les conditions US d'"extrêmes" alors qu'il venait de jouer devant 4.000 personnes à Belgrade comme s'il n'y avait plus de virus - se sont élevées face au projet new-yorkais, mais on a déjà vu 50 millions de dollars de prize money (95% de celui de l'an dernier) arrondir des angles en période de vaches maigres. Au nombre de ces restrictions, outre qu'ils devraient être régulièrement testés sur place, les participants seraient regroupés/confinés dans un même hôtel hors Manhattan, proche de l'aéroport JFK et pas loin de Flushing Meadows, l'accès aux vestiaires du stade serait limité et l'entourage réduit au strict minimum, on a même potentiellement parlé d'un seul accompagnant, alors que les stars voyagent habituellement en nombre, y compris leur famille. L'idée de convoyer les joueurs par charters privés, afin d'éviter tout risque de contamination dans un vol commercial, a aussi été évoquée. On peut ajouter qu'ils ont toutes les chances d'être "cloitrés" sur place pour un mois puisqu'il est prévu que le Masters 1000 de Cincinnati soit exceptionnellement déplacé à New York du 14 au 23 août. Vu les circonstances, il ne devrait y avoir que 32 équipes de double. Et pas de tournoi de qualifications, 2 millions de dollars de compensation étant débloqués pour ceux qui auraient dû les jouer. Tout ce qu'il ne faut pas faire pour organiser un Grand Chelem - et surtout sauver les meubles financièrement, la fédération américaine ayant déjà annoncé qu'elle devrait supprimer 110 emplois à cause de la crise du Covid - ces jours-ci... sans savoir ce qu'en fera l'imprévisible virus d'ici là.
 

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