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La reprise au Centre de formation AFT : comme tout le monde, on s'adapte

Les joueurs de tennis belges, qu'ils soient pros ou amateurs, jeunes ou âgés, plus ou moins doués, peuvent de nouveau pratiquer leur sport depuis le 4 mai, même si les conditions sont strictes. Il en est donc de même pour le Centre de formation fédéral de Mons où tout le monde a pu reprendre la raquette, mais, là aussi, on est loin des conditions que l'on connaissait. Joueurs et coaches ont dû s'adapter.

Le contexte dans lequel le tennis a pu reprendre il y a une semaine est une grande chance mais n'a pas fait que des heureux, et nous pouvons le comprendre. Les clubs savaient depuis l'annonce initiale que les cafétérias ne pourraient ouvrir, mais le fait de voir que leurs courts n'ont pas désempli durant toute la semaine, tandis que les cotisations renflouaient un tantinet la caisse, leur a déjà mis un peu de baume au coeur. En revanche, les moniteurs qui, au vu des premières indications, espéraient pouvoir à nouveau donner cours à leurs élèves ont appris la veille de l'ouverture qu'ils ne pourraient le faire qu'avec deux d'entre eux, tout le temps les mêmes et chaque fois individuellement. Les premières réactions ont parfois été virulentes, y compris vis-à-vis de l'AFT qui, osons-le dire ici, ne les méritait pas. Quand des infos qui changent la donne pour le lundi matin sont communiquées en visio conférence le dimanche après-midi difficile d'en faire part plus tôt aux clubs et écoles de tennis, la fédé a vraiment fait au plus vite. Les nouvelles directives - répondant, notons-le, aux mêmes préoccupations que celles ayant défini le cadre de quatre personnes pour les retrouvailles familiales - ont d'ailleurs également obligé le directeur sportif fédéral Olivier Davin à modifier ses plans en dernière minute, il a dû lui aussi s'adapter.

Un coach, deux joueurs... l'un après l'autre

"Tout le monde, structures privées ou fédération, est logé à la même enseigne", dit Olivier. "A Mons, seuls les terrains sont accessibles comme partout, le Centre lui-même est fermé, pas d'internat, pas de restauration, cela nous pose d'ailleurs problème pour Louis Herman et Raphaël Collignon qui finissent leur rhéto et doivent en principe rentrer à l'athénée Bervoets le 18 mai. On a donc décidé d'orienter plutôt les joueurs en fonction de leur zone géographique, par groupes de deux avec un coach qui s'occupe de l'un puis de l'autre, tout le monde se rendant sur place par ses propres moyens ce qui sollicite forcément les parents ou l'entourage. Pour être précis, Gauthier Onclin et Arnaud Bovy ont travaillé au RTC Liège avec Steve Darcis, Clément Geens (qui s'est aussi entraîné avec Arthur De Greef) et Coralie Debruyne ont été à Nivelles avec Ananda Vandendoren, Julien Onclin s'est occupé de Louis Herman et Martin Katz entre Ciney et Huy, Maxime Hawotte d'Emilien Demanet entre Namur et Mons, Romain Barbosa s'est retrouvé à Tennissimo avec Raphaël Collignon et Juliette Bovy, tandis que Guillaume Jacobs et Sacha Orlowski ont rallié Mons avec Thomas Bertleff, enfin Thierry Van Cleemput a entraîné Louis-Lou Langenaken et Simon Daune au TC Condroz. Même si ce n'est pas simple quand on vient ainsi de tous les coins de Wallonie, on a essayé d'assembler le puzzle au mieux, de limiter au maximum les déplacements quand c'était possible, ce ne l'était pas toujours, et de trouver des clubs pour nous accueillir alors que la plupart des terrains étaient occupés partout, on les en remercie."

Grosse envie

"Ce qui a frappé cette semaine, aussi bien pour les amateurs que chez les élites, c'est la grosse envie de rejouer", continue Olivier Davin, "on l'a ressentie partout, et les jeunes surtout en avaient vraiment besoin. On ne les avait pas laissés sans rien durant le confinement, nos préparateurs physiques Alexandre Blairvacq, Vincent Devos et Sébastien Sarrazin n'ont pas eu le temps de se prélasser, via la plate-forme Zoom ils ont essayé tous les jours de les entretenir, de les faire travailler individuellement, tandis que Fabrice De Zanet  s'occupait de leur mental le mieux possible dans ce contexte anxiogène. Mais il manquait l'essentiel, le tennis, et une fois l'entraînement relancé, on sait que ce à quoi on aspirera le plus c'est la compétition mais il n'y en aura pas d'officielle en Belgique avant le 31 juillet on n'y peut rien. Cette saison devait, par exemple, être celle des Grands Chelems pour quelqu'un comme Raphaël Collignon, 25e mondial juniors, il avait tout fait pour ça, elle ne repassera pas, l'élan est coupé, c'est dommage, mais on ne peut pas s'arrêter là, on se doit d'en profiter pour préparer la suite." 
 

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