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C'est l'heure des bilans... Le point aujourd'hui avec Michaël Dermience

A l'heure des bilans de fin d'année, d'où viennent et où vont les élites francophones, pas mal de choses ont changé, c'est le moment de (re)faire un peu le tour du propriétaire.

 

TENNIS ETUDES. Importante rentrée en septembre dernier. Pour les jeunes, qui sont passés de six à quinze, et pour le staff d'entraîneurs qui a notamment accueilli Maxime Hawotte, Julien Onclin et Maxime Verdenet. Sans citer de noms, la génération 2004, celle des 12/13 ans, laisse entrevoir de belles choses, avec la mentalité que l'on veut voir se développer dès cet âge. "On retrouve une dynamique comme il y a quelques années", indique Michaël Dermience, le directeur technique de l'AFT, "c'est le tournant que l'on attendait après avoir remis le tennis régional au centre du projet, il fallait quatre ou cinq ans pour que cela commence à porter ses fruits." Toujours plus côté garçons à l'AFT (et côté filles à Tennis Vlaanderen, même si on cherche en vain une véritable explication). "Chez les filles cela progresse lentement, on est déjà un peu mieux représentés", continue Michaël.

Zanevska à Barcelone, Dehaes en Slovaquie

DAMES. Chez les "grandes" du Team Girls, ça bouge aussi. On a vu revenir une KIMBERLEY ZIMMERMANN qui a progressé en 2017, elle a fini à son meilleur classement, autour de la 300e place mondiale à 22 ans, avec des demi-finales en tournois 25.000 dollars et des quarts en 60.000, y compris une victoire sur la Hollandaise Richel Hogenkamp, 94e mondiale à l'époque. Après tous les malheurs physiques que l'on sait, YSALINE BONAVENTURE est de retour dans le Top 200, et n'a aucun point à défendre durant pratiquement quatre mois. Confirmation attendue et opportunité à saisir pour se rapprocher du Top 100. Un Top 100 où l'on attendait MARYNA ZANEVSKA alors qu'elle pointait 105e fin août après avoir remporté un 100.000 dollars à Vancouver, mais elle en a été bien loin en finissant 170e. Il fallait sans doute changer quelque chose et quitter une zone de confort chez Philippe Dehaes où elle fait quasiment partie de la famille. Toujours soutenue par l'AFT, elle veut donc se relancer à Barcelone avec l'Argentin Martin Vilar, tandis que Dehaes, qui entraîne désormais la jeune et prometteuse Russe Kasatkina basée en Slovaquie, devient le troisième coach belge dans le Top 30 de la WTA avec le frère de David, Simon Goffin, aux côtés de Pavlyuchenkova, et Wim Fissette, qui a repris du service auprès d'Angelique Kerber. "Maryna, Ysaline et Kimberley viennent de passer une semaine ensemble au Centre de Mons, je pense que cela leur a leur fait du bien à toutes les trois, elles abordent une année cruciale, elles vont devoir montrer qu'elles sont capables d'aller plus haut", ajoute Dermience. 

Pour MARIE BENOIT, qui n'a pas progressé au ranking depuis 2016, reste sur une saison moyenne et sera basée cette saison chez elle à Eupen avec Olivier Zimmermann, la question, à 22 ans, est de savoir où se trouve encore la marge de progression et si on continue ou si on retourne aux études, où elle a toutes les capacités pour réussir. Intelligente et lucide, elle se laisse encore un peu de temps, sans doute jusqu'à l'été. A 20 ans, on peut parler de bonne saison d'introduction sur le circuit pour MARGAUX BOVY, et de campagne correcte pour HELENE SCHOLSEN (bientôt 22 ans). 2018 nous en apprendra forcément plus.

De Greef : "Je me suis rendu compte qu'Olivier m'apportait beaucoup"

MESSIEURS. Comme pour Maryna Zanevska, on attendait qu'ARTHUR DE GREEF, à 25 ans, fasse fonctionner l'ascenseur vers le haut cet été, lorsqu'il était 115e mondial, plutôt que vers le bas. Le retrouver ATP 178 en fin de saison est forcément une déception pour notre cinquième joueur de Coupe Davis, malgré une belle qualification à Roland Garros et un premier tour intéressant contre Richard Gasquet. Pour 2018, on sait que la donne a changé pour les joueurs adultes issus de l'AFT, qui bénéficient d'une bourse selon leurs ressources et leur niveau mais doivent se charger eux-mêmes de leur encadrement. Ils ont toujours, en revanche, la possibilité de s'entraîner physiquement au Centre de Mons et d'y bénéficier de courts mis à leur disposition. C'était déjà le cas pour STEVE DARCIS, entraîné par Yannis Demeroutis et suivi physiquement par le staff fédéral. Ce sera donc également le régime d'Arthur De Greef en 2018, mais la surprise est venue du fait que celui qui coachera le Bruxellois une bonne partie de l'année (une quinzaine de semaines en tournois à l'étranger, et les périodes d'entraînement en Belgique, à Mons et à Uccle Sport) ne sera autre qu'Olivier Rochus. On se souvient que les deux hommes se sont déjà retrouvés dans la même situation en 2016/début 2017, et qu'ils ont fini par "divorcer" pour divergences de vue et incompatibilité d'humeur. Mais encore un peu plus d'expérience et de maturité aidant, tout le monde a bien sûr droit à une seconde chance. "J'ai eu une bonne discussion avec Arthur, et je crois leur collaboration bien relancée", confie Michaël Dermience. "Avec le recul, je me suis rendu compte qu'Oli m'apportait beaucoup", explique De Greef. "L'important pour Arthur c'est d'abord d'afficher une constance, une stabilité mentale durant dix mois", complète Olivier Rochus, "et ensuite de travailler son tennis plus vers l'avant, moins derrière sa ligne, de jouer un peu plus vite, un peu plus pénétrant, pour être capable de se situer un jour entre Top 50 et 100, car la concurrence est rude." Premier rendez-vous - et pas sur terre battue, la surface sur laquelle le Bruxellois a essentiellement choisi de jouer en 2017 une fois la rupture avec Rochus consommée - au Challenger ATP de Playford (Adelaïde) avant les qualifications de l'Open d'Australie. A part les 65 points de l'ATP 500 de Rio, fin février dernier, où il s'était qualifié et avait atteint le deuxième tour en battant Pablo Cuevas, Arthur n'a pas trop de points à défendre en début d'année.

Alors qu'à 20 ans, fin août 2016, il s'était retrouvé 245e mondial, le fait que CLEMENT GEENS ait fini 2017 422e à l'ATP ne constitue évidemment pas la performance que l'on attendait du Brabançon, qui n'a néanmoins toujours que 21 ans. En 2018, son entraîneur sera Marc Rousseau qui dirige l'école de tennis de Ciney et a déjà un peu voyagé avec Steve Darcis ou Ysaline Bonaventure dans le passé. Enfin, on suivra avec le plus grand intérêt la saison 2018 de JULIEN CAGNINA, considéré longtemps comme la promesse la plus talentueuse de notre tennis, sans parvenir à concrétiser les attentes, jusqu'à toucher le fond à la fois sportivement et physiquement, un sérieux problème (de naissance et inopérable) à l'épaule remettant clairement sa carrière en cause. Des circonstances qui apprennent ce qu'est la "vraie" vie, que l'on affronte souvent seul dans le métier, et dont l'"enfant terrible" liégeois, après un travail de renforcement nécessaire de l'articulation, a émergé avec une belle série de victoires (sept !) en tournoi Future 15.000, lui qui a trouvé refuge à Aix-en-Provence auprès de l'ancien entraîneur de Benoît Paire, Lionel Zimbler. Passé carrément de la 637e place mondiale en avril à la 262e fin de saison, il sait qu'on l'attend maintenant à l'échelon au dessus, au niveau ATP et notamment en tournois Challenger, et que de la manière dont il négociera 2018, à 23 ans, peut encore dépendre beaucoup de choses.

- Sachez que quatre tennis(wo)men bénéficieront en 2018 d'un contrat d'élite sportive auprès de la fédération Wallonie/Bruxelles, Arthur De Greef, Maryna Zanevska, Ysaline Bonaventure et Clément Geens.


Dans les prochains jours, le point sur l'encadrement de David Goffin et l'année du secrétaire-général Pierre Delahaye.
 

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