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ATP Cup : avec un super Goffin, la Belgique bat la Bulgarie de Dimitrov et jouera l'Espagne de Nadal en quart

David Goffin avait déçu - et s'était déçu lui-même - dimanche en s'inclinant face à un très bon Daniel Evans, ce qui avait précipité la défaite de l'équipe belge face à la Grande Bretagne. Il s'est rattrapé ce mardi en battant superbement Grigor Dimitrov, une de ses bêtes noires sur le circuit, magnifique victoire qui permet à l'équipe belge d'éliminer la Bulgarie et de se qualifier pour les quarts de finale comme meilleur deuxième. Elle affrontera vendredi 7 h 30 du matin belge rien moins que l'Espagne victorieuse de la Coupe Davis nouvelle formule fin novembre.

Dimanche, la "perf" était venue de Steve Darcis, qui était parvenu à faire complètement déjouer le 52e mondial Cameron Norrie, alors que David Goffin sombrait durant les trois quarts du match face à Daniel Evans, le double Murray/Salisbury assurant une victoire "british" finalement synonyme de première place dans le groupe, et de qualification directe pour les quarts de finale, puisque, comme prévu, la Grande Bretagne a dominé la Moldavie (3-0)  lors de son troisième match. Dans ces conditions, pour que la Belgique puisse encore espérer finir première de la poule C de la nouvelle ATP Cup, il aurait fallu qu'elle s'impose 3-0 ce mardi contre la Bulgarie emmenée par le 20e mondial Grigor Dimitrov, un espoir pas si fou que ça finalement quand on regarde l'ensemble des résultats... mais qui s'est envolé d'emblée quand on a vu Steve Darcis, il est vrai méconnaissable par rapport à ce qu'il avait montré deux jours plus tôt, se faire dominer par le 417e mondial Dimitar Kuzmanov, gonflé à bloc à l'idée de réaliser l'exploit pour son pays. 6-0, 6-3, la note était à la fois salée et cruelle, mais c'était un peu comme le match de trop pour Steve qui a "donné" trop de points à son adversaire et en a gagné trop peu sur son deuxième service (18%). "Je vis un rêve", s'en allait le Bulgare qui arrivait difficilement à maîtriser ses émotions, "j'étais beaucoup plus en confiance que deux jours plus tôt (il avait alors gagné son premier match en battant le Moldave Cozbinov, ndlr), c'est indescriptible ce qui se passe ici."

"Il fallait que ce soit différent"

Comme on ne s'attendait pas à une telle entrée en matière et que le banc bulgare respirait l'enthousiasme, la détermination, on était de moins en moins rassuré quant à l'issue d'une rencontre indécise sur le papier, d'autant que David Goffin devait se (et nous) refaire face à un adversaire qui l'avait jusque là défait huit fois sur neuf. Sans compter que, portant l'honneur de son pays sur ses larges épaules, Grigor Dimitrov avait laissé grosse impression depuis le début de la compétition. Ce qui fut d'ailleurs encore le cas lors d'une première manche au cours de laquelle il sauva plus de balles de break que notre compatriote mais fut plus présent sur les points importants pour faire la course en tête (4-6). Dans une partie où l'on avait enregistré cinq breaks en dix jeux, le fait que sur ce premier set Goffin n'avait pas fait plus de points que Darcis sur son second service (18%) ne disait rien qui vaille non plus, à ceci près qu'il s'agissait d'une partie d'un tout autre niveau, où David avait fait jeu égal et n'avait cédé que dans le dernier jeu. On l'a néanmoins déjà vu perdre pied après un tel combat perdu sur le fil, mais là c'est l'inverse qui s'est produit. On pourra dire que Dimitrov, qui joue simple et double depuis le début de la compétition, n'a peut-être plus fait preuve du même état de fraîcheur par la suite, mais en même temps quand David Goffin s'extériorise comme ça, et atteint le niveau de tennis développé lors des deux derniers sets (6-2, 6-2), qui peut y faire quelque chose ? La réalité est qu'il était tout simplement au dessus, et que, du coup, l'équipe belge se trouvait relancée. "Quel que soit le score, il fallait que ce soit différent d'il y a deux jours", souriait le Liégeois, "je ne me sentais pas à l'aise avec ce que j'avais montré dimanche en terme d'intensité et de jeu, je suis entré sur le court avec une autre ambition, une autre mentalité, plus d'énergie et d'agressivité, même si Grigor a été très bon au premier set je jouais déjà très bien, j'ai su maintenir mon niveau durant les deux autres manches et ça a payé."

"La différence ? Je n'ai pas lâché prise"

La seule véritable affiche du groupe a en tout cas tenu ses promesses, avec du tennis très haut de gamme qui peut servir de référence, si tôt dans la saison c'est de bon augure. "Cela a toujours été difficile contre lui", continuait un Goffin radieux, "il dispose de pas mal d'atouts dans son jeu et de réponses au mien, mais aujourd'hui je n'ai pas lâché prise après le premier set, parfois je joue bien, je perds la première manche, et lui joue encore mieux au deuxième tandis que dans la tête je me dis que ça va être dur de revenir, aujourd'hui la différence c'est que j'ai maintenu le même niveau jusqu'au bout du match, c'était notre dernière chance, pour notre pays, pour mes amis, j'ai pris un plaisir fou, quand vous sentez que vos coups portent, que vous bougez bien, que vous êtes physiquement là, c'est pour ce genre de match qu'on se prépare et qu'on s'entraîne avant la saison." Face à ce même Dimitrov, flanqué du jeune Alexandar Lazarov, il appartenait au double Gillé/Vliegen d'apporter le point décisif. Là encore, c'est mal parti (3-6), avec un Sander Gillé qui paraissait tendu malgré les encouragements de Steve Darcis sur le banc, mais "quand on se trouve dans cette situation on se dit qu'on n'a plus rien à perdre, qu'on n'a plus le choix, sinon celui de tout donner", résumait Joran Vliegen. "On a eu des occasions dans les deux manches, cela devait finir par passer (6-4 au 2e set), et on a joué un très bon super tie-break (10-7)", continuait-il. 

Face à l'artillerie lourde ibérique

Grigor Dimitrov, qui avait été au bout de lui-même, et son équipe bulgare, qui abordaient la dernière journée en ballotage favorable, buvaient dès lors le calice jusqu'à la lie, éliminés, tandis que la Belgique finissait deuxième de la poule, sauvegardant ainsi toutes ses chances d'atteindre les quarts de finale. Il restait à attendre les derniers résultats dans les autres groupes pour savoir si notre décompte final (six matches gagnés pour trois perdus) suffirait pour sa qualifier. Comme on l'espérait, ce fut le cas. Nos compatriotes ont même terminé meilleurs deuxièmes, ce qui les conduit tout droit à un match de gala pas piqué des vers, vendredi matin, face à l'artillerie lourde ibérique, Nadal, Bautista Agut, Carreno Busta, Feliciano Lopez... excusez du peu. Les Espagnols, vainqueurs chez eux de la nouvelle phase finale de la Coupe Davis il y a un peu plus d'un mois, font également figure d'épouvantail en terre australienne, c'est donc peu dire que notre équipe ne part pas favorite de la confrontation face à une armada qui a remporté toutes ses rencontres 3-0 jusqu'ici. Ce n'en sont pas moins de beaux matches à disputer dans la perspective de l'Australian Open à venir, avec un Nadal-Goffin d'autant plus aguichant après la prestation de notre compatriote face à Grigor Dimitrov qui aurait certainement aimé être à la place de David. Ce dernier a amassé jusqu'ici 115 points au ranking ATP, alors qu'il n'en avait récolté aucun l'an dernier avant le Grand Chelem de Melbourne. Il dispute la 10e place mondiale à... Bautista Agut lequel a l'avantage d'être deuxième joueur dans une sélection qui a l'ambition et les moyens d'aller loin, peut-être sans rien perdre.

Les quarts de finale (heures belges, direct sur Voo Sport)

Dans la nuit mercredi à jeudi (minuit) : Grande Bretagne - Australie. 
Jeudi 7 h 30 : Argentine - Russie.
Dans la nuit de jeudi à vendredi (minuit) : Serbie - Canada. 
Vendredi 7 h 30 : Belgique - Espagne.
 

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