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Wimbledon : quatre sur six au 2e tour, et une victoire qui fait du bien à Steve Darcis

Il y avait six Belges en lice, lundi, lors de la première journée du tournoi de Wimbledon, quatre sont au deuxième tour, une belle moyenne. Seuls Ruben Bemelmans et Ysaline Bonaventure ont échoué, mais ils n'étaient pas non plus favoris de leur rencontre respective. La qualification de Steve Darcis face au frère d'Alexander Zverev fait particulièrement du bien au Liégeois qui sort d'une saison sur terre battue catastrophique.

Goffin "solide et concentré" ne concède aucune balle de break

A tout seigneur tout honneur, David Goffin a fait honneur à son rang, sur la lancée de son beau parcours "gazonné". Comme on le soupçonnait sans vraiment le connaître, l'Américain Bradley Klahn, 89e mondial, n'était ni un faire-valoir, ni quelqu'un qui pouvait empêcher un bon David Goffin de passer le tour. Le score (un triple 6-4) montre que ce ne fut pas un cavalier seul à proprement parler, trois breaks, un dans chaque set, ont suffi à faire la différence en 1 h 50, alors que notre compatriote ne concédait pas une seule balle de break à l'Américain. "Il fallait être solide et concentré, ce n'était pas facile, il n'y a finalement pas eu tellement d'occasions, je devais en profiter, et bien servir, je suis très satisfait de mon match", disait David, "voyez Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas déjà éliminés (Grigor Dimitrov aussi, ndlr), le mental joue énormément dans la manière d'aborder le gazon, quand on manque de confiance on peut vite perdre." Ce qu'il avait lui-même subi d'entrée l'an dernier face à l'Australien Ebden. C'est manifestement un autre Goffin qui a débarqué sur les courts de l'All England. "En un an les choses changent, j'ai pu beaucoup jouer sur herbe, j'ai un bon feeling, je me sens bien." Le deuxième tour face au Français Jérémy Chardy (vainqueur de Martin Klizan en quatre sets) s'annonce également accessible avec des aspects dangereux. Les deux joueurs se connaissent bien, et le Palois (ATP 81), qui fut 25e mondial, avait même "crucifié" Goffin en trois manches au troisième tour de Roland Garros 2015. "C'est un vrai athlète, physiquement costaud, qui sert bien et qui frappe fort ce que je dois essayer d'empêcher en lui rendant la vie la plus difficile possible", résume le Liégeois.

Un Darcis "sans confiance" content d'avoir gagné "de cette manière"

Steve n'avait pas pratiqué la langue de bois avant ce premier tour qu'il devait à son classement protégé. "Après avoir bien commencé l'année et avoir dû m'arrêter un mois après le tournoi de Pau, je sors de ma pire saison sur terre battue en quinze ans de carrière, une période où bon an mal an j'ai souvent aligné de bonnes semaines, je ne suis pas arrivé une seule fois à retrouver mes sensations, et je me suis lancé sur l'herbe à la dernière minute parce que les balles y sont vraiment lourdes et que cela me fait mal au coude, j'en ai un peu peur. Je n'ai pas été surpris, j'ai senti de suite que la douleur revenait, disons que cela ne m'empêche pas de jouer et qu'on ne passe pas à côté d'un tableau final de Grand Chelem, surtout après mon accroc de Paris, mais ce n'est pas l'idéal. J'ai juste disputé trois matches à Antalya, un tournoi soi-disant sur gazon (sourire), je suis arrivé à Londres assez tôt, je me suis bien entraîné, je n'avais finalement pas de mauvaises sensations mais zéro confiance, d'autant que le jeu de Mischa Zverev ne me convient pas, sauf que ce n'est pas une grande année pour lui non plus (il est redescendu au delà de la 200e place mondiale, ndlr), je pense que cela s'est vu des deux côtés. Ce match j'ai vraiment mérité de le gagner, et je suis content de l'avoir fait de cette manière." En mettant même une minute de moins que David Goffin pour conclure en trois sets, 6-2, 6-4, 6-4, la journée la plus noire pour la famille Zverev depuis des lustres. On l'aurait dit avant le match à celui que l'on a même vu jouer en interclubs... juniors/vétérans avec son club d'Aywaille pour garder le sourire il ne l'aurait probablement pas cru. Toussant en plus toutes les deux phrases, en raison d'un virus aux poumons soigné en février aux antibiotiques qui a refait surface, Steve empoche ainsi un précieux pactole de 80.000 euros et remonte de 31 places au classement mondial - il devient 190e - avant d'affronter au deuxième tour un beaucoup plus gros morceau en la personne de l'Espagnol Bautista Agut, 22e mondial. "Je sais bien que ce sera très difficile", conclut Darcis, "il est super sur toutes les surfaces, avec un physique de fou et un coup droit incroyable, j'ai un peu vu son match contre Federer à Halle c'était assez impressionnant, mais on ne m'attendait pas forcément au deuxième tour ici, je vais essayer de jouer mon jeu, de bien varier, d'être agressif pour ne pas le laisser entrer dans le match trop facilement. Pour l'instant ça tient, on verra pour la suite."

Bonaventure n'a pu "saisir les opportunités" mais n'a jamais été aussi bien classée

Qualifiée pour la deuxième fois cette année en tableau final de Grand Chelem, Ysaline Bonaventure n'a toujours pas réussi à passer un tour. Face à la Russe Kudermetova, 59e mondiale, elle reconnaissait pourtant qu'"il y avait la place". "Enfin, ça dépend quand", continue celle qui a dû appeler le kiné sur le court après s'être quelque peu bloqué le dos, "au premier set (2-6) j'avais l'impression que j'allais me faire "rosser", je n'avais aucune chance, elle jouait beaucoup trop bien pour moi, en tout cas aujourd'hui. Mais ensuite le match a un peu tourné, elle a un peu moins bien servi, moi un peu mieux, mais je me suis quand même faite breaker alors que je n'osais pas assez y aller sur les balles de break dont moi j'héritais, j'ai raté des retours sur deuxième balle que je ne peux pas rater à ce niveau-là. Je suis revenue à 4-4, j'ai mené 40-15 sur mon service, et j'ai quand même perdu le set 4-6, c'est bien sûr décevant, je n'ai pas eu beaucoup d'opportunités mais je n'ai pas réussi à les saisir, face à une adversaire solide contre laquelle il faut bien servir et retourner avec suffisamment d'agressivité sinon on est mort. Face à des joueuses un peu moins fortes, mes erreurs, mes fautes passent plus facilement, l'adversaire m'aide un peu, il faut que j'apprenne encore, par exemple à prendre mon temps, quand cela devient important j'ai tendance à servir en trois secondes et demie. Pourtant, j'étais moins stressée qu'au troisième tour des qualifs, la pression était moindre, je n'étais pas favorite, mais cela reste une bonne expérience et j'espère arriver à faire mieux la prochaine fois. Je me rapproche du Top 100 et n'ait pas trop de points à défendre jusqu'à la fin de la saison, mais je dois aussi faire attention à ne pas me brûler, j'ai beaucoup joué, je me sentais un peu fatiguée mentalement, un peu négative, quelques jours de vacances me feront du bien." Elle devrait pointer aux alentours de la 108/110e place mondiale au lendemain du Grand Chelem anglais.

Wickmayer et Flipkens n'ont pas été inquiétées, Bemelmans est passé à côté

On est content pour Yanina Wickmayer, désormais 148e mondiale, qui mérite le respect pour la manière dont elle continue à y croire, confrontée à un niveau de tournoi dont elle n'avait pas l'habitude auparavant. Après avoir pris confiance lors des trois matches de qualification, qu'elle a été contrainte de disputer pour la première fois à Wimbledon, elle s'est imposée, sans réellement être inquiétée, à la 66e mondiale Rebecca Peterson 6-4, 6-3, pour sa douzième participation en tableau final du Grand Chelem londonien. "Je suis descendue au ranking, au point d'avoir l'impression de n'avoir plus rien à perdre, je suis toujours motivée, même dans de plus petits tournois, ce n'est pas facile de remonter, tout le monde joue bien, mais c'est un challenge que je veux relever pour voir jusqu'où je suis encore capable d'aller", disait-elle. Déjà jusqu'au 2e tour, où l'attend mercredi Shuai Zhang, la 50e mondiale, qui a dominé lundi la Française Caroline Garcia. Quant à Kirsten Flipkens, qui adore le gazon mais se concentre beaucoup sur le double ces derniers temps, elle a littéralement "avalé" la Slovène Dalila Jakupovic (WTA 143) 6-1, 6-3, en une heure. "Depuis quelques années, je tiens une sorte d'archive à propos des joueuses que j'affronte", expliquait Flipper, "avec les images que l'on reçoit, mes petites analyses, les données tactiques, les points forts et faibles, j'avais déjà joué deux fois contre Jakupovic cette année, cela aide, pas seulement moi mais aussi Alison (Van Uytvanck) quand je suis avec elle." Enfin, Ruben Bemelmans, qui avait encore déclaré à la veille du tournoi que si toute la saison se disputait sur herbe il serait Top 20, il n'a malheureusement jamais été dans le match face à Wawrinka (6-3, 6-2, 6-2). "Stan me m'a guère laissé de chance de m'exprimer, mais je n'étais pas bon non plus, ma prestation était indigne de Wimbledon", a-t-il reconnu.

Mertens et Van Uytvanck à midi

Les deux dernières Belges entrent en piste ce mardi, en premier match à partir de midi, soit Alison Van Uytvanck face à la Russe Svetlana Kuznetsova sur le court 6, et Elise Mertens contre la Française Fiona Ferro sur le court 8.
 

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