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Roland Garros : Elise Mertens attend Venus Williams

Deux Belges seront au troisième tour vendredi. David Goffin, vainqueur en quatre sets de l'Ukrainien Stakhovsky, et Elise Mertens, qui a éliminé la Hollandaise Hogenkamp et affrontera rien moins que Venus Williams, 11e à la WTA. Ce jeudi, à 11 h, Alison Van Uytvanck aura les honneurs du court Suzanne Lenglen au deuxième tour contre Agnieszka Radwanska, 10e mondiale

Mertens : "Je vais peut-être appeler Kim"

Elise Mertens poursuit son petit bonhomme de chemin qui la ramène aux portes du Top 50. Contre l'Australienne Gavrilova (WTA 24) au premier tour, elle était "outsider". Face à la Hollandaise Richel Hogenkamp, 105e mondiale, au deuxième, elle était favorite. Il s'agissait d'une première (et d'une sorte de derby) pour les deux joueuses à ce niveau de compétition. Si ce ne fut pas toujours du tennis haut de gamme, avec une Néerlandaise usant et abusant (trop souvent avec bonheur) de l'amortie, la Limbourgeoise s'est quand même imposée en deux sets, après avoir empoché logiquement le premier 6-3, puis entamé le second sur un trou d'air (0-3, deux services perdus) avant de revenir dans la partie et de s'imposer 6-4. Il faut dire qu'Hogenkamp a semblé confrontée à des problèmes de santé lorsqu'elle a fait appel au service médical entre les deux manches, cela a-t-il momentanément déconcentré notre compatriote, alors que son adversaire en tirait profit ? En attendant, il n'y a que le résultat qui compte, et il est là : un premier troisième tour en tournoi majeur pour l'irréductible jeune fille de Hamont qui était encore 125e mondiale en fin d'année dernière. Qui plus est, ce sera à coup sûr sur un grand court puisqu'elle affrontera Venus Williams qui a fait du petit bois avec la Japonaise Kurumi Nara, 90e mondiale, 6-3, 6-1, après avoir dû s'employer au premier tour face la Chinoise Qiang Wang (WTA 50) 6-4, 7-6 (3). On est impatient de voir ça. Elise n'a-t-elle pas déjà dit : au plus le stade est grand, au plus il y a de gens, de Belges, au mieux c'est ? Quand on l'entend (ce n'est pas la plus grande causeuse qui soit) et qu'on voit son sourire, on a l'impression qu'elle vit un rêve... les pieds sur terre. 

"Mertens qui ?"

"Je n'étais pas à mon meilleur niveau aujourd'hui", lançait-elle, "je n'arrivais pas à trouver mes coups profonds en puissance, mais gagner quand on ne joue pas super c'est bien également pour la confiance. J'étais meilleure au premier set qu'au deuxième, et elle c'est l'inverse. Je ne sais trop à quoi c'est dû, un peu de nervosité sans doute aussi, j'ai essayé d'être agressive mais c'est une joueuse qui ne donne pas de vitesse, qui court bien, qui renvoie. Au premier set, j'avais l'impression qu'elle n'était pas bien, que lorsque je faisais gauche/droite elle avait du mal. Au deuxième, après le "medical time out", elle était mieux. Quel que soit mon niveau, je continue d'y aller, point par point, et je vois où cela me mène. Vous me dites que j'avais six ans quand Venus Williams a disputé sa dernière finale ici (2002)... moi je me souviens juste de l'avoir jouée en double à Wimbledon, mais ça n'a rien à voir. Comme tout le monde, j'ai vu sa finale à l'Open d'Australie contre sa soeur, elle joue toujours bien, elle frappe très fort, elle a un bon service, mais je ne vous apprends rien. Il vaudra mieux que je sois à mon niveau. Je vais peut-être appeler Kim (elle fait partie de son Académie à Bree, ndlr), elle aura peut-être un petit truc ou l'autre à me dire, elle qui l'a si souvent affrontée. De toute manière, c'est une super expérience, j'ai l'impression de ne pas usuper ma place dans le Top 100." Quant à Venus, son prochain match ne l'empêchera pas de dormir la nuit : ""Mertens qui ?", a-t-elle demandé. "Je ne crois pas l'avoir déjà affrontée. Ce sera intéressant de voir comment la balle arrive. J'ai simplement envie de gagner, alors peu importe l'adversaire. C'est l'état d'esprit qu'il faut avoir, être gourmande".

Goffin surpris durant un set : "J'ai dû me reconcentrer"

Petite alerte pour David Goffin, qui a concédé un set au deuxième tour à l'Ukrainien Sergyi Stakhovsky (ATP 123), 6-2, 6-4, 3-6, 6-3, alors qu'il contrôlait une partie dans laquelle on le voyait plutôt conclure en moins de 2 heures et non en 2 h 33 après avoir été mis en difficulté. David domina le premier set 6-2 sans concéder la moindre balle de break. "J'aurais dû faire de même au deuxième", convenait le Liégeois qui, après avoir réussi le break d'entrée, manqua des opportunités dans chaque jeu de service de l'Ukrainien (huit balles de break non transformées), pour finalement s'imposer 6-4. "Je me suis compliqué la tâche, et peut-être cela lui a-t-il donné plus de confiance", disait-il. "Il m'a surpris au troisième set. Mené deux sets zéro, il a joué sa carte à fond, et c'est passé. Il est allé plus vers l'avant, a joué plus les lignes, ses amorties - un coup d'attaque pour lui mais qui d'habitude ne me gênent pas trop - ont fait plus mal, et j'ai surtout perdu mon service en ratant une volée et un smash faciles. Je n'ai jamais paniqué, mais j'ai dû me reconcentrer et donner un coup de boost au quatrième set, je suis content que ma réaction ait payé, que mon coup d'accélérateur se soit vu, j'ai senti qu'il lâchait. J'ai perdu un set, mais je suis bien, là où je voulais être, serein, calme, lucide." 

Zeballos plutôt que Karlovic

Ce n'est pas le géant Ivo Karlovic qui attend Goffin au troisième tour vendredi, mais bien l'Argentin Horacio Zeballos, 65e mondial, 32 ans, qui a éliminé le big serveur croate en trois sets et deux tie-breaks. "C'est un gaucher qui joue bien sur terre, pas facile à gérer l'air de rien", estime David, "il ne sert pas mal du tout, ne fait pas beaucoup de fautes, et possède un très beau revers à une main, il faut essayer de le faire bouger, ne pas lui laisser trop de temps à lui non plus, sinon ses retours peuvent être dangereux, je ne sais même pas si je l'ai déjà joué sur la brique." Si. Deux fois. Et autant de victoires nettes : double 6-1 à Gstaad 2015, et 6-3, 6-1 au Challenger de Bordeaux 2014. David a remporté les quatre dernières confrontations ayant opposé les deux hommes, mais, cette année, Zeballos a tout de même atteint les demi-finales à Barcelone, battu en deux sets par Rafael Nadal, et il a donc éliminé le Français Mannarino puis Karlovic cette semaine à Roland Garros.

Flipkens : "Mon meilleur tennis sur terre battue"

Franchement, on ne donnait pas cher de Kirsten Flipkens dans son deuxième tour contre l'Australienne Samantha Stosur, ancienne finaliste (et demi-finaliste du tournoi l'an dernier), d'autant moins après un premier set perdu 2-6 face à une joueuse servant aussi fort en première balle (185 km/h et jusqu'à 190) que... David Goffin sur le court voisin. "Elle joue un tennis masculin", disait la Campinoise, "il y avait longtemps que je ne l'avais pas affrontée, j'avoue avoir un peu cherché au début, je suis restée au contact jusqu'à 2-2 lors de la première manche, mais avec l'impression qu'il n'y avait pas grand-chose à faire. En revanche, je suis mieux entrée dedans au deuxième set, mon meilleur sur terre battue... où je n'en ai pas joué trop de bons j'en conviens (sourire - elle n'a jamais dépassé le deuxième tour Porte d'Auteuil, ndlr). J'ai mieux servi, j'avais un meilleur feeling dans l'échange, j'arrivais à lui causer plus de difficultés." 

Kirsten s'est même retrouvée avec un break d'avance à 3-1, elle qui n'avait pas forcé une balle de break jusque là, mais elle a perdu cet avantage dès le jeu suivant. Elle n'en a pas moins tenu la distance jusqu'au tie-break, dans lequel elle a mené 5-3 puis obtenu une balle de set à 6-5. Battue 2-6, 6-7 (6-8), elle évoquait "un double sentiment", contente de son match mais consciente qu'elle aurait "pu prendre un set". "Cela s'est joué sur quelques points, qu'elle a le plus souvent bien joués", continuait-elle. "Dommage la balle de set, j'ai pris le risque de faire service/volée, mais elle a réussi un excellent retour." De bon augure avant la saison sur herbe qu'elle appelle tous les ans de ses voeux ? "Je suis contente de mon tournoi, je vais encore jouer le double avec Schiavone, dont c'est le dernier Roland, avec elle on est sûre de s'amuser, et après, oui, cinq semaines sur gazon, c'est chic !" Avec de nouveau Maxime Braeckman à ses côtés. Il l'a déjà coachée voici quatre ou cinq ans, lorsqu'elle fut demi-finaliste à Wimbledon,  et il a repris du service après avoir récemment quitté la Kim Clijsters Academy. 
 

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