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Roland Garros : David Goffin, mal parti, revient de loin

On ne peut pas dire que l'on ait vraiment désespéré, à un moment ou un autre, mais le moins que l'on puisse dire est que David Goffin ne s'est pas facilité la tâche pour son entrée à Roland Garros. On savait qu'il ne fallait pas sous-estimer le Néerlandais Robin Haase, qui soit dit en passant habite Turnhout, mais quand on l'a vu mener deux sets à zéro (un double 6-4) on n'a malgré tout pu s'empêcher de penser à un scénario catastrophe. Dans un match assez comparable à celui l'opposant à Kyle Edmund en finale de Coupe Davis à Gand, David a heureusement su remettre petit à petit les pendules à l'heure pour s'imposer en cinq sets, ne laissant que cinq jeux à son adversaire sur les trois dernières manches (6-4, 6-1, 6-0). C'est au troisième set que le match s'est joué, notre compatriote arrivant à mener pour la première fois par deux jeux d'écart d'entrée, et sauvant plusieurs balles de 5-5 sur son service pour finalement s'imposer 6-4 et dérouler par la suite.

"Je me suis mis moi-même en difficulté"

Quand après son match, David a affirmé que, bizarrement, alors que c'était deux sets zéro contre lui il avait l'impression de contrôler, voire même de dominer, la partie, on peut le comprendre, on avait parfois eu la même impression même si Robin Haase, flirtant avec les lignes, jouait très bien et n'allait d'ailleurs pas pouvoir tenir cette cadence jusqu'au bout. Limité un moment à 37 % de premières balles, faisant quelques mauvais choix et commettant un nombre inhabituel de fautes directes, même en revers son point fort, le Liégeois s'est ainsi mis lui-même en difficulté et s'est retrouvé dos au mur. "Parfois on se sent prêt et ça ne passe pas", disait-il, "et parfois c'est l'inverse. Là, je me sentais prêt, et ça aurait pu ne pas passer. Je me suis mis moi-même dans la situation que je devais éviter face à un joueur comme lui, aussi expérimenté qui plus est, qui sent bien le jeu, je savais que cela pouvait arriver à force de petites erreurs, de manque d'engagement et de précision dans les attaques surtout si lui réussissait quelques bons coups. En même temps, je me suis toujours senti capable de renverser la situation. Je me suis mis dans le pétrin tout seul, mais je suis content de m'en être aussi sorti tout seul. J'ai pu mieux jouer au troisième, commencer avec un break, retrouver de meilleures sensations, il suffit parfois de peu de choses pour se relancer, retrouver de la mobilité, se relâcher, sentir qu'on prend le dessus. Il pouvait toujours se produire un accident, mais à 3-0 au cinquième je savais que c'était terminé."

"J'ai quand même montré que j'étais là"

Alors que la nuit commençait à pointer, au moment d'aborder la cinquième manche, Robin Haase progressivement "à l'agonie" n'a pas montré son meilleur visage, en appelant notamment au kiné alors qu'il ne souffrait manifestement d'aucune blessure, prétextant même un problème à l'aine sachant que l'on n'examine pas cette partie du corps sur le court. Son but était évidemment que l'on arrête un match où on le sentait désormais en perdition et que l'on en reporte la fin au lendemain. Le kiné n'a heureusement pas cédé à ses demandes, si bien que David, imperturbable et expéditif, a dès lors enfilé les jeux, voire les aces, à une allure vertigineuse pour conclure avant que l'obscurité n'interrompe le débat. "Sur ma lancée je voulais évidemment continuer, et j'ai bien fait parce que c'est allé assez vite au cinquième avec un très haut niveau de ma part", confirmait-il. Pourtant forcé aux cinq sets, le Liégeois n'a même pas à se plaindre de la durée du match, inférieure à trois heures, et aura jusqu'à mercredi pour être prêt physiquement à affronter au deuxième tour le jeune Français Corentin Mouttet, 19 ans, qui bénéficie d'une invitation et a joliment éliminé le géant Karlovic. "J'ai un peu de temps devant moi, et j'ai quand même montré que j'étais là, gagner comme ça ça fait du bien", a conclu David Goffin.
 

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