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Première finale en Masters 1000 pour David Goffin : "Un grand moment pour moi !"

En dominant en deux sets le revenant Richard Gasquet (6-3, 6-4), David Goffin est devenu le premier Belge à se qualifier pour une finale de tournoi ATP Masters 1000. 

Après quatre essais infructeux ces trois dernières années, le cinquième est donc le bon. On peut dire que Cincinnati, où il avait une demi-finale à défendre, lui réussit. Il y retrouvera ce dimanche soir, à 22 h belge (en direct sur Voo Sport et sur Eurosport 1), non pas Novak Djokovic, qui l'avait éliminé en quart de finale à Wimbledon, mais bien Daniil Medvedev, qui a surpris le numéro un mondial en demi-finale et que notre compatriote avait éliminé sur l'herbe londonienne en cinq sets épiques. En attendant mieux, qui sait, le Liégeois est déjà assuré de retrouver la 15e place mondiale pour aborder l'US Open dans une semaine à une avantageuse place de tête de série.

Quand tout se met bien...

On ne peut pas dire que la transition gazon/surface dure avait été une réussite pour David Goffin : deux tournois américains, deux défaites au premier tour, face à des adversaires loin d'être inaccessibles... ce qui a été confirmé cette semaine. "Ce n'est pas évident de s'adapter, avec ce taux d'humidité et des balles qui sont difficiles à contrôler", expliquait-il alors. Toujours est-il qu'avant Cincinnati, où il avait donc les points de sa demi-finale de l'an dernier à défendre, on n'était pas trop rassuré. Mais comme disent les joueurs de tennis, au fil de la semaine, tout s'est bien mis. Après une nouvelle entrée en matière laborieuse (neuf doubles fautes) en trois sets contre l'Américain Taylor Fritz, il a pu grandir au fil des matches comme il aime le faire. "J'ai le sentiment que plus on avance mieux je joue", remarquait-il. Qui plus est, le hasard a bien fait les choses dans une partie de tableau délaissée par Rafael Nadal et qui a vu l'élimination d'entrée d'Alexander Zverev, de Marin Cilic, puis de Kei Nishikori, partie de tableau qui a jalonné sa route de matches "revanche", face à Pella qui l'avait éliminé à Montréal, à Mannarino qui l'avait battu à Rosmalen sur gazon, et même à son vainqueur de Washington Nishioka... qui, malade, a dû déclarer forfait en quart de finale. Rien d'insurmontable donc pour un bon Goffin, encore fallait-il concrétiser, et émerger ensuite dans une chaleur étouffante face à Richard Gasquet qui, certes, revient de loin, à 33 ans, après s'être fait opérer d'une hernie inguinale, mais avait tout de même sorti en cours de route Murray, Schwartzman et Bautista Agut. Là non plus, David n'a pas eu à se plaindre des circonstances puisqu'il n'a pas dû s'employer vendredi alors que le Français a mis plus de deux heures à se défaire de Bautista Agut, mais la manière sur le court, solide et juste, n'a pas soulevé la moindre discussion, avec deux derniers jeux de service impressionnants, gagnés blanc. 

"J'étais un peu perdu vendredi"

Goffin a mené 4-1 dans le premier set et conservé son avantage, il s'est retrouvé à 0-2 au deuxième, mais a contre-breaké immédiatement avant d'appuyer une dernière fois sur l'accélérateur. Il a commis beaucoup moins de fautes directes que son adversaire, n'a concédé qu'un service et deux balles de break sur le match, et puni Gasquet sur son deuxième service (84% des points en retour). Notre compatriote était conscient de la chance à saisir et a su contrôler ses émotions pour y parvenir. "C'était une opportunité, la cinquième dans ma carrière, d'arriver en finale d'un Masters 1000. J'ai perdu précédemment en demi contre Raonic (Indian Wells 2016), Djokovic (Miami 2016), Nadal (Monte Carlo 2017) et Federer ici même l'an dernier, sans faire injure à Richard (Gasquet) l'obstacle était cette fois moins insurmontable, je ne voulais pas laisser passer l'occasion. Je sais que j'ai eu un peu de chance, mais j'ai surtout bien joué, bien retourné et bien géré les événements, notamment lorsque j'ai servi pour aller en finale. Cela fait plusieurs mois que l'on bosse dur et je suis heureux de la manière dont cela se met en place, c'est un grand moment pour moi, j'adore ce tournoi, j'y retrouve toujours mon meilleur tennis (sourire)." David y a également vécu une expérience rare : se retrouver sans opposant en quart de finale vendredi. "Un peu comme quand on hérite d'un jour de congé non prévu, j'étais un peu perdu, je me demandais ce que je devais faire, m'entraîner, me reposer, aller aux soins, chez le physio, j'ai décidé de taper quelques balles sur le court et de faire comme d'habitude après. J'étais frais à 100% physiquement et mentalement pour affronter Richard que je savais un peu fatigué par les efforts de la veille, j'ai su manoeuvrer tactiquement pour le faire courir, j'ai perdu un peu ma concentration en début de deuxième set, mais j'ai su immédiatement réagir." Gasquet ne disait pas autre chose : "C'était plus dur pour moi, mais j'ai fait de mon mieux contre lui, quand il est à 100% on sait que c'est un très bon joueur, qui joue très vite avec des changements de rythme, j'ai eu du mal à tenir, il était juste meilleur aujourd'hui, si j'avais pu garder mon break au deuxième set cela aurait peut-être été un autre match mais il a très très bien joué et surtout retourné, j'ai besoin d'un peu de repos, cela faisait longtemps que je n'avais pas enchaîné autant de matches, mais je me sens bien et je retiens plein de choses positives de cette semaine."

Medvedev "sur pilote automatique"

Dans la deuxième demi-finale, David Goffin a donc assisté à une surprise avec l'élimination de Novak Djokovic par l'homme en forme du moment, Daniil Medvedev, alors que le Serbe semblait parti tout droit vers la finale lors d'un premier set dominé 3-6, la suite fut petit à petit toute différente avec un Medvedev lâchant ses coups et restant solide jusqu'au bout (6-3, 6-3). Notre compatriote gagne-t-il au change avec le Russe ? En tout cas, il a remporté leur dernière confrontation, sur le gazon de Wimbledon, en cinq manches, après avoir été mené deux sets à un et 1-4 dans le cinquième. Depuis, le Russe en est à sa troisième finale en autant de tournois sur la surface dure américaine, battu par Kyrgios à Washington et Nadal à Montréal. C'est "le meilleur joueur du monde à l'heure actuelle avec Novak et Rafa", dit Goffin, "il gagne facile, on a l'impression qu'il joue sur pilote automatique, quand on remporte autant de matches, on a une grande confiance en soi et on lâche ses coups, cela va être excitant." Il s’agit de la treizième finale de la carrière du Liégeois et de la deuxième en 2019 après celle perdue contre Roger Federer à Halle. S'il la gagne, il sera 12e mondial.
 

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