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Goffin "le guerrier" retrouve Federer : "Il va falloir être parfait"

Comme pour le match face à Medvedev à Wimbledon, quel dommage qu'aucune chaîne de télé en Belgique n'ait diffusé en direct, et en prime time, la formidable bataille livrée, et gagnée, par David Goffin au troisième tour de l'US Open contre l'Espagnol Carreno Busta qui n'a rien lâché jusqu'à l'ultime coup de raquette !

Trois sets acharnés du plus haut niveau, physique, mental et tennistique, qui ont duré près de 3 h 15 dans la fournaise venteuse de Big Apple, une tension à couper le souffle, et en récompense, au bout de l'effort intense, un Roger Federer retrouvé dimanche en 1/8e de finale, au moins un tour trop tôt dans le tournoi pour ce David Goffin en mode guerrier. Mais on ne choisit pas... et surtout on ne sait jamais.

2017

La question était sur toutes les lèvres vendredi soir : David Goffin a-t-il recouvré sa forme irrrésistible de 2017 ? Lui-même se demandait quoi répondre : "Oui, je crois que oui, il est difficile de comparer, je ne sais pas, j'essaie toujours de progresser et je joue très bien pour le moment, mon meilleur tennis je pense, il a fallu beaucoup travailler et se battre pour revenir à ce niveau." Quand il est dans ce "mood" là, le Liégeois n'a plus rien à voir avec l'image que de mauvaises langues s'en font, celui qui peut parfois donner l'impression de baisser les bras, de manquer de révolte. Au contraire, à Wimbledon contre Medvedev il était revenu de deux sets à un et de 1-4 dans la cinquième manche pour s'imposer. Vendredi à New York, dans une bagarre de fond de court de très haut niveau, il s'est imposé à Pablo Carreno Busta après deux tie-breaks dans lesquels il a été mené 1-4 et 3-5 pour le premier gagné 7-5, avoir vu l'Espagnol marquer deux points sur des balles "lets" et avoir sauvé ensuite trois balles de set pour le deuxième remporté 11-9. Dans la troisième manche, c'est lui qui a subi le premier break du match permettant à son adversaire de mener 5-3, mais, sauvant en passant deux balles de set, notre compatriote a aligné ensuite quatre jeux d'affilée (7-5). Comme souvent dans ces cas-là, David a bien servi, 58% de premières balles mais 17 aces, 77% des points sur sa première balle, 62% sur sa deuxième.

"Je m'y attendais"

"C'est le match auquel je m'attendais", indiquait Goffin, "avec de très longs échanges, il ne fallait pas fléchir. C'est un Espagnol atypique, qui aime le dur, quelqu'un de solide, de quasi inusable quand il est bien, il est peut-être descendu 69e à l'ATP, mais comme il joue là il vaut bien plus, il a été 10e mondial et demi-finaliste ici il y a deux ans. Il a fallu attendre la fin du troisième set pour qu'il y ait un break, mais j'ai tenu, j'ai eu la bonne attitude tout au long du match. Je confirme que mon service m'a bien... servi, c'est une arme qui a bien fonctionné aujourd'hui, même si c'est lui qui est parvenu à breaker le premier. Finir mon dernier jeu de service sur deux aces ça aide et ça fait du bien." Maintenant, il va falloir récupérer de cet énorme affrontement physico-mental, mais quand on gagne c'est toujours plus facile. Encore une fois on peut regretter que, figurant parmi les seize premières têtes de série, David doive se farçir un des trois "intouchables" dès les huitièmes de finale, lui qui a déjà été arrêté dans un bel élan par Nadal à Roland Garros et Djokovic à Wimbledon, les futurs lauréats du tournoi. Avec un petit coup de pouce du sort, comme ce fut le cas à Cincinnati, jusqu'où aurait-il pu aller ?

Roger le joueur, Federer le monument

"C'était très dur, très intense, et d'un très haut niveau", répétait Goffin, "mais je ne crois pas que cela laissera des traces d'ici dimanche, je suis surtout content d'avoir sorti une telle prestation." Après deux premiers tours laborieux, par moments indignes de lui, Roger Federer, pour sa part, a retrouvé d'un coup toute sa superbe face au Britannique Daniel Evans, il ne lui a fallu que 80 minutes pour s'imposer, presque trois fois moins que notre compatriote pour le même nombre de sets. En dix matches, Goffin n'est parvenu à la battre qu'une fois, au Masters 2017. Depuis, il l'a deux fois forcé au tie-break lors du premier set avant de lâcher prise. "Lors de ma victoire au Masters, j'ai très bien servi, j'ai été très solide, je suis parvenu à vraiment l'embêter dans l'échange au troisième set, mais ce n'est pas très facile lorsqu'il enclenche sa plus haute vitesse. Ceci dit si je l'ai fait c'est que je peux le faire." On n'a pas que Roger, le joueur de tennis, en face de soi, mais aussi... le monument Federer. "C'est peut-être le plus difficile", dit Goffin, "il a toujours cette présence de l'autre côté du filet, celle du plus grand joueur de tous les temps probablement. Il faut pouvoir rester calme et jouer son propre match. Il ne va pas se laisser embarquer dans du tennis à la Carreno Busta, il va essayer d'être ultra offensif, de prendre le jeu en mains, de raccourcir les échanges, de beaucoup varier, c'est tout sauf simple. Je dois me concentrer sur mon jeu, mais le faire à la perfection et tenter de le déstabiliser, de le fatiguer, de le rendre moins précis de lui faire commettre plus de fautes, s'il reste dans sa zone de confort presque personne ne peut le battre." Cette fois, ce sera probablement dans un grand stade. "Je me suis souvent entraîné sur le Arthur Ashe, mais n'y ai jamais joué..."
 

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