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Goffin a perdu contre Nadal, mais c'était un grand moment de tennis

En quart de finale du Masters 1000 de Madrid, David Goffin a confirmé que son super début de match contre Rafael Nadal à Monte Carlo n'était pas dû au hasard. Il a de nouveau perdu contre le Majorquin, revenu à son meilleur niveau sur sa surface favorite, mais il l'a poussé dans ses derniers retranchements, a même eu sa chance en fin de premier set, réalisant quelques coups d'anthologie au second. Le score 7-6(2), 6-2 n'est pas l'exact reflet d'un grand moment de tennis.
 

Après le quart de finale face à Rafael Nadal, le directeur du tournoi de Madrid, l'ancien champion Ion Tiriac, a rejoint David Goffin aux portes du vestiaire : "Tu as joué un grand match", lui a lancé le Roumain, "tu as perdu mais tu as joué un grand match." On ne pouvait mieux résumer la prestation du Liégeois vendredi après-midi. En même temps, quand un joueur monte sur le court c'est pour gagner, et donc s'il perd il est déçu, David l'était. Mais il y a perdre et perdre, et la question qui se (re)pose de plus en plus après avoir vu ce quart de finale est "qui va battre Rafael Nadal sur terre battue" ? Sur le site de l'ATP, un internaute a congratulé Goffin en indiquant qu'en jouant comme ça "il aurait battu tout le monde mais que ce Rafa-là était juste trop bon, wow !" Le fait est qu'après avoir défait trois Top 10 sur terre battue (Thiem, Djokovic et Raonic), notre compatriote s'est plus que jamais installé comme un concurrent sérieux à un beau parcours la semaine prochaine à Rome et deux semaines plus tard à Roland Garros. C'est indiscutablement l'un des meilleurs joueurs sur le circuit pour l'instant. 

"Au moment où il aurait pu faire la différence"

"Je me sens encore un peu plus fort", dit-il, "un peu plus fort dans les jambes, un peu plus fort dans tous les compartiments du jeu. Je pense que ça se voit encore mieux sur terre battue car on peut y mixer les trajectoires, courir, varier les services, il y a plus de choses tactiques à faire et ça me permet de trouver plus de solutions." Qui plus est, David n'a jamais lâché, même quand Nadal, devant son public, lui mettait un maximum de pression. A l'évidence, au premier set, notre  compatriote remporta ses jeux de services plus difficilement que le Majorquin, sauvant six balles de break dos au mur (quatre à 2-2, deux à 3-3), pour une à son adversaire, mais il tint bon pour forcer méritoirement un tie-break dans lequel "il passa à côté au moment où il pouvait faire la différence", écrit le journal L'Equipe. Et il est vrai qu'après avoir déjà mené 0-30 à 5-5, Goffin laissa notamment passer dans ce tie-break une occasion de revenir à 3-3 qui semblait acquise, il ne s'en remit pas et vendangea la suite du jeu décisif clôturé sur une double faute.

"Nadal était trop fort"

Le Liégeois ne baissa pas pour autant les bras, même après avoir été breaké en seconde manche à 1-2 sur un jeu un peu bizarre. Il s'octroya immédiatement quatre balles de contre-break, que Nadal sauva à chaque fois admirablement avec son mental irréductible des meilleurs jours. Lorsque Rafa prit une deuxième fois le service de David à 2-5, tout fut dit, mais ce jeu-là fut sans doute un des plus beaux, des plus spectaculaires de la saison, avec des points somptueux et notamment un revers croisé gagnant joué de dos par Goffin sur un lob de Nadal qu'il salua le poing levé sous les applaudissements du public debout et de son adversaire admiratif. "David, même s'il y a eu une petite défaillance au tie-break, a tenu le combat durant les deux heures de match", résumait le coach du Liégeois Thierry Van Cleemput. "Mais Nadal était trop fort, il y a de la détermination chez lui. On sait que cette saison, il veut aller chercher sa dixième étoile à Paris, et il travaille pour ça. Il sort des coups époustouflants en défense, il faut donc être encore plus performant en attaque." 

Djokovic dominé en demi-finale

Bref, David Goffin s'est incliné logiquement (il a quand même dû sauver 12 balles de break), mais "franchement il y a eu match" a conclu L'Equipe. "Goffin et moi avons joué à un très haut niveau, c'était une très bonne partie, sûrement très agréable à regarder pour le public", confirmait Nadal, "c'était très dur, il fallait que je sois à mon top sans quoi je ne passais pas en demi-finale, je pense vraiment que mon coup droit fonctionne mieux cette année, il y a eu quelques points fantastiques, c'est le genre de rencontre après laquelle vous rentrez chez vous gonflé d'adrénaline, satisfait de votre journée de travail." Adrénaline qui, alliée à la confiance forgée depuis le début de la saison sur terre battue, lui a permis dans la foulée de dominer plus nettement (6-2, 6-4) en demi-finale un Novak Djokovic toujours loin du niveau qui lui avait permis de gagner Roland Garros l'an dernier, sauf peut-être dans la deuxième moitié du deuxième set, soit beaucoup trop tard.

Goffin à Rome contre Verdasco au deuxième tour ?

Son quart de finale à peine terminé, David Goffin pouvait prendre connaissance de ce qui l'attend la semaine qui vient au Masters 1000 de Rome, son dernier tournoi avant Roland Garros. Il affrontera un qualifié au premier tour, et s'il passe il se retrouvera face à Fernando Verdasco ou Donald Young au deuxième, ensuite en cas de succès ce pourrait être Marin Cilic puis Stan Wawrincka, et cette fois s'il devait encore rencontrer Rafael Nadal ce serait... en finale.
 

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