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Finale de la Coupe Davis : il faudra (encore) gagner les deux matches du dimanche

Après le Black Friday, on aura vécu le samedi des occasions manquées, L'opinion à peu près générale, avant cette finale de la Coupe Davis France-Belgique à Lille, était que remporter le point du double paraissait encore plus hypothétique que de résoudre la quadrature du cercle. Mais ce fameux double sera plutôt celui des regrets, malheureusement. Ruben Bemelmans n'est pas près d'oublier ce jeu calamiteux où il sert pour que la Belgique mène deux sets à un. Dommage.
 

Au soir de la deuxième journée de la finale France-Belgique, dans un stade Pierre Mauroy en fusion mais cette fois franchement coloré de bleu (il y avait beaucoup moins de Belges que la veille), la France mène donc 2-1 après la victoire de la paire Herbert/Gasquet sur le duo Bemelmans/De Loore (6-1, 3-6, 7-6(2), 6-4). Un double dont on a bien pensé, lors de cinq premiers jeux à sens unique, qu'il ressemblerait aux deux simples de la veille, dominés par le meilleurs. D'un côté, il y avait des Français supérieurs qui déroulaient et ne rataient rien, de l'autre des Belges - est-ce l'ampleur des évènements, du stade ? - qui ont quasiment attendus d'être menés 5-0 (avec à peine sept points marqués) pour "commencer" leur match. Le premier jeu remporté par un Joris De Loore solide - il n'aura abandonné qu'un jeu de service sur l'ensemble de la partie - changea heureusement la donne pour nos compatriote, même s'ils perdirent la première manche dans la foulée.

Pauvre Ruben !

En effet, dans les deux sets suivants, ce sont les Belges qui donnèrent le ton, au point de faire vaciller la forteresse bleue. Revigorés et remis dans le match, ils s'octroyèrent plusieurs opportunités, pour finalement égaliser méritoirement à un set partout, et continuer de faire la course en tête dans la troisième manche (sept balles de break pour une aux Français). On y a vraiment cru quand ils se retrouvèrent à 5-3, puis 5-4 service Bemelmans à suivre. Pauvre Ruben ! On a de nouveau eu le sentiment qu'il subissait la pression, que l'on n'avait pas le même joueur en début qu'en fin de set. Il a été breaké une fois par manche, et dans les deux dernières c'est ce qui a fait la différence. Mauvais jeu de service à 5-4 dans ce fameux troisième set. Puis, à nouveau, deux services perdus dans le tie-break qui suivit ce qui permit à l'adversaire de mener 3-0 avec deux services à suivre. Alors qu'on trouvait la paire bleue un peu "pâle" et le public moins enthousiaste, ces moments-clés ont au contraire relancé la France sur le chemin d'un succès crucial. 

Noah : "J'aurais tout pris sur la g....."

S'il en était un ravi de la tournure des évènements, c'était bien Yannick Noah. Il avait pris tous les observateurs de son pays à revers, et pas seulement eux, en ne sélectionnant pas la paire Herbert/Mahut qui écume les tournois du genre sur la planète, mais Herbert/Gasquet. Il a joué au poker, il a gagné. "Je sais que des gens n'avaient pas la même vision que moi, y compris dans notre groupe", souriait-il, "si ce n'était pas passé avec deux joueurs qui n'avaient encore jamais évolué ensemble j'aurais tout pris sur la "gueule". Quand on a commencé, cela a même semblé trop facile, c'était vraiment le tennis dont j'avais rêvé en alignant ces deux joueurs-là, y compris au niveau de l'ambiance dans les tribunes. J'avais lancé un appel vendredi, il a été entendu. Mais ensuite on a baissé de régime, au contraire des Belges, et on s'est retrouvés quasiment dos au mur à 5-3 dans le troisième set. Heureusement pour nous, ce fut leur tour de baisser un peu. Je n'ai pas peur de dire que le jeu à 5-4 fut décisif pour l'issue du match. Quant à mon choix de sélection, il y a parfois des décisions pas faciles à prendre, c'était le cas, j'ai estimé que si j'alignais de purs spécialistes du double aucun des deux ne m'offrait une garantie suffisante pour un éventuel cinquième match en simple, et comme Richard (Gasquet) laissait bonne impression..."

Van Herck : "On l'a déjà fait"

"J'ai pris une claque, je ne le cache pas", avouait Ruben Bemelmans, "ce n'est pas évident à vivre après avoir passé deux semaines et même plus dans cette seule perspective, je n'ai pas réussi assez de premières balles dans ce jeu à 5-4, je le regrette, c'était plus facile pour eux de retourner mon deuxième service, mais la rencontre n'est pas finie. " La voix fatiguée d'avoir "gueulé comme un malade", le capitaine Johan Van Herck ne pouvait ni ignorer le moment crucial du match, ni accabler son joueur. "J'ai aligné ce que nous considérions tous comme la meilleure paire de double, et je n'ai pas été étonné par celle que la France a présentée. Ce troisième set est évidemment important, même si on n'aurait pas forcément remporté le match si on l'avait gagné", disait-il. "Ils ont une balle de break sur ce set et ils la transforment. Je retiens le mérite d'être revenu d'un début difficile, quand on n'en a pas l'habitude il n'est jamais aisé d'entrer comme ça dans un stade de 27.000 personnes, la plupart acquises à l'adversaire, j'ai tapé continuellement sur le clou, il fallait vendre notre peau avec nos armes, l'énergie, la mentalité, l'agressivité, l'énergie, cela aurait pu marcher, cela s'est joué sur quelques points. Moi, je ne parlerais pas d'occasion manquée, je dirais... qu'on a eu des occasions. Maintenant, on doit forcément gagner les deux derniers matches, on l'a déjà fait contre l'Australie ou l'Argentine chez nous, on a ce que j'appelle des "joueurs du dimanche" (sic), mais bien sûr ce sera très difficile. David (Goffin) a les armes pour battre Tsonga, mais on a vu vendredi le Français à un très haut niveau. Ce sera une confrontation digne d'une finale de Coupe Davis. S'il y a un cinquième match, je m'attends à ce que mon collègue change peut-être de joueur au dernier moment (Gasquet au lieu de Pouille, ndlr), de mon côté je ne doute évidemment pas de Steve (Darcis)."

Le programme 

Vendredi 24 novembre 2017 

David Goffin (BEL) b. Lucas Pouille (FRA) 7/5 6/3 6/1 en 1h59’
Jo-Wilfried Tsonga (FRA) b. Steve Darcis (BEL) 6/3 6/2 6/1 en 1h46’

Samedi 25 novembre 2017 

Richard Gasquet / Pierre-Hugues Herbert (FRA) b. Ruben Bemelmans / Joris De Loore (BEL) 6/1 3/6 7/6(2) 6/4 en 3h03’ 

Dimanche 26 novembre 2017  (à partir de 13h30)

Jo-Wilfried Tsonga (FRA) – David Goffin (BEL) Lucas Pouille (FRA) – Steve Darcis (BEL)
 

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