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Finale de Coupe Davis : "Steve Darcis reste un grand monsieur"

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le grand bonhomme du week-end final de Coupe Davis est un gars... qui a perdu. David Goffin a survolé les matches de simple, on avait dit qu'il fallait qu'il s'impose deux fois pour que l'on ait une chance de soulever le Saladier, il l'a fait - et de quelle manière -, mais cela n'a pas suffi. 

A la fin, c'est donc la France qui gagne. Et à toutes fins utiles rappelons que l'on jouait cette finale en terre adverse face à trois Top 20 ATP et à un spécialiste mondial du double, avec, outre Goffin, un 76e, un 118e et un 276e mondial. Il aurait fallu un exploit en double, on n'en a pas été loin mais la pression a été trop forte pour Ruben Bemelmans. Son pote David a offert à Steve Darcis un cinquième match décisif dont il s'est fait une spécialité, mais aucun des cinq joueurs (les Australiens Ball et Thompson, l'Ukrainien Bubka, l'Israélien Weintraub et l'Argentin Delbonis) qu'il avait jusque là battus dans les mêmes conditions n'était du niveau d'un 18e mondial comme Lucas Pouille. Comme face à Tsonga vendredi, l'addition (3-6, 1-6, 0-6) a été lourde pour celui qui nous a habitué à jouer les gladiateurs dans cette compétition. Cette fois, la montagne était trop haute. Il n'avait plus joué depuis Anvers, manquait de rythme et se remettait à peine de son problème au coude. On a été malheureux pour et avec lui, mais on n'oublie pas que sans son double exploit au premier tour en Allemagne on n'aurait pas été là. A Lille, c'est un grand David Goffin qui a crevé l'écran, et on ne dira pas qu'il a gagné pour rien, il a une nouvelle fois marqué les esprits. "Si on me demande quel point positif je retiens de cette finale, à part le fait qu'on s'est bien battus, ce serait facile de répondre "les deux matches de David", mais on gagne ensemble, on perd ensemble, je suis fier du parcours de toute mon équipe, au sens large."

"On a tous un peu les nerfs qui lâchent"

Ils n'allaient certainement pas se quitter sans une petite fête entre amis, mais devant les journalistes, une heure après la fin du cinquième match, le capitaine Johan Van Herck avait la voix cassée, et l'ensemble des joueurs belges le visage marqué de déception. C'est encore David Goffin qui l'exprimait le mieux : "Malgré mes deux victoires, c'est la désillusion, la tristesse, c'est la fin de la saison, on a tout donné, on a tous un peu les nerfs qui lâchent." "On était venus pour gagner la Coupe, je suis convaincu qu'on pouvait le faire et qu'on peut encore être meilleurs, on a été tout près, on savait que ça allait être très dur mais ça fait mal quand même", soulignait Van Herck, sans aller plus loin sur le sujet. "On doit rester ensemble, on a perdu, mais on reviendra, on la gagnera, ce jour-là je vous dirai "vous n'y croyiez pas, moi si", c'était différent de 2015, on progresse chaque année, et on le fera encore, à tous niveaux. Quand on perd une finale de Coupe Davis à 2-2, on est très déçu, mais il faut l'accepter, rester positif même si c'est difficile, on a tout fait pour y arriver, je le leur ai dit après le match, tout le monde est déçu mais tout le monde peut se regarder dans une glace. On a des regrets, mais à refaire je ne changerais rien. Je pense qu'on a montré qu'on était à notre place."  

"Steve reste un grand monsieur"

Au moment d'évoquer l'importance du capitaine dans l'évolution d'une équipe belge double finaliste de la Coupe Davis en trois ans, c'est encore David Goffin qui a pris la (bonne) parole : "Quand Johan est arrivé à la tête de l'équipe, il a essayé de définir des règles et de s'y tenir, de mettre l'accent sur l'état d'esprit, sur l'entente, le fait d'être soudé, joueur, staff et même les compagnes, c'est réellement comme une grande famille. Bien sûr, les carrières individuelles ont évolué, et c'est un élément de progression, mais il s'est concrétisé dans un groupe de plus en plus fort et soudé." La question est de savoir si, après les travaux forcés qu'il vient de s'imposer et une période de préparation hivernale de nouveau sérieusement rabotée, notre numéro un sera encore au rendez-vous du premier tour à Liège début février contre les Hongrois. Ses résultats de janvier risquent encore d'influencer la décision. "L'année prochaine, c'est l'année prochaine", a-t-il souri, "on verra, mais le fait de pouvoir jouer à domicile est en tout cas une bonne chose." Pour une fois en Coupe Davis, ce n'était pas le week-end de Steve Darcis, pour une fois aussi il avait la tête de celui qui avait le sentiment d'avoir laissé tomber les autres, le monde à l'envers. "Je lui ai dit et même répété qu'il restait un grand monsieur, avec tout ce qu'il nous a apporté", insistait Van Herck. "Pas de faux-fuyants, je m'étais bien entraîné, et le coude ça allait", lançait Darcis, "mais je me suis fait exploser, j'ai pris deux branlées, j'ai été mauvais et Lucas (Pouille) comme Jo (Tsonga) ont été beaucoup plus forts que moi, ils ont mieux géré, c'est le tennis, ça arrive." Avec le recul, on peut se demander ce qui serait arrivé si Ruben Bemelmans avait permis à l'équipe belge de mener deux sets à un dans le double de samedi, le moment où l'on s'est trouvé au plus près du troisième point qu'il nous aurait fallu. "C'est un des domaines qui peuvent être améliorés, se montrer plus solide dans ce genre de moments importants", a reconnu le Limbourgeois.

Les résultats 

Vendredi 24 novembre 2017 

David Goffin (BEL) b. Lucas Pouille (FRA) 7/5 6/3 6/1 en 1h59’
Jo-Wilfried Tsonga (FRA) b. Steve Darcis (BEL) 6/3 6/2 6/1 en 1h46’

Samedi 25 novembre 2017 

Richard Gasquet / Pierre-Hugues Herbert (FRA) b. Ruben Bemelmans / Joris De Loore (BEL) 6/1 3/6 7/6(2) 6/4 en 3h03’ 

Dimanche 26 novembre 2017 

David Goffin (BEL) b. Jo-Wilfried Tsonga (FRA) 7/6(5) 6/3 6/2 en 2h44’
Lucas Pouille (FRA) b. Steve Darcis (BEL) 6/3 6/1 6/0 en 1h34’
 

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