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Fed Cup, Belgique-France : faites chauffer la salle !

Il y aura du monde ce week-end au Country Hall de Liège, plus de 3000 personnes par jour, et c'est très bien. Longtemps on a craint que les filles n'aient pas la chance d'évoluer dans le genre de chaudron chauffé à blanc dont ont profité les garçons à plusieurs reprises. Il reste à présent à créer l'ambiance, à montrer - sportivement s'entend - aux 300 supporters français qu'"on est chez nous". Notre équipe de Fed Cup, qui depuis six ans a dû disputer tous ses matches à l'étranger, parfois dans des circonstances ingrates, le mérite bien. La petite différence, lors d'une rencontre qui sur le papier s'annonce très équilibrée, c'est vous qui pouvez la faire !

Cornet plutôt que Mladenovic

Le tirage au sort du premier tour de la Fed Cup Belgique-France s'est déroulé vendredi midi. Un événement très protocolaire lors duquel on apprend rarement quelque chose de neuf, à part le nom des joueuses pour la première journée et l'ordre des matches. Dans le cas qui nous occupe, on n'a pas été surpris. "Chez nous, c'était assez clair avec Elise Mertens et Alison Van Uytvanck, et chez elles il y avait trois filles pour deux places", résumait le capitaine belge Johan Van Herck. On attendait Caroline Garcia bien sûr, sinon cela ne valait pas la peine de remuer ciel et terre pour la faire revenir. Derrière, il n'y a pas une Belge qui n'attendait pas Alizé Cornet. Pourtant, le dernier souvenir que l'on avait de Kristina Mladenovic était cuisant. Elle nous avait quasiment éliminée toute seule l'an dernier en France au même stade de l'épreuve, jouant Top 10 et compensant ainsi l'absence de Garcia et Cornet alors qu'on voyait un peu vite la voie royale ouverte pour l'équipe belge. Le problème c'est que, depuis, si sa vie amoureuse s'est largement épanouie au contact de Dominic Thiem ses résultats ont suivi une courbe inverse, elle n'a remporté que six matches sur le grand circuit depuis Wimbledon, et aucun cette année. Du coup, elle a rétrogradé à la 64e place mondiale (par contre elle est 3e en double). "Je n'ai pas oublié ce match de l'an dernier, vous non plus apparemment, mais c'est le choix du capitaine", a dit Mladenovic. "Je m'attendais à jouer contre Cornet", a confessé Elise Mertens qui s'est imposée dans la seule confrontation ayant opposé les deux adversaires, 7-5, 6-4 à Melbourne l'an dernier. "Cela avait été super accroché", a rappelé la Niçoise, "Elise est très complète, très solide, on peut compter sur elle pour livrer un grand combat, ça tombe bien c'est également ce à quoi je me prépare."

Dans l'inconnu

"On sait que tous les matches vont être compliqués, il n'y a qu'à regarder le classement, elles sont très proches l'une de l'autre (Mertens 21e, Garcia 19e, Van Uytvanck 50e, Cornet 51e, même si le classement n'est que d'une importance relative dans ce genre de compétition, ndlr)", souligne le capitaine français Julien Benneteau. Elles ont aussi la particularité de ne pas aborder la rencontre avec des résultats qui donnent particulièrement confiance. Elise Mertens compte à son actif un quart de finale à Sydney (éliminée par l'Australienne Barty) et un troisième tour à l'Open d'Australie (sortie par Madison Keys), mais on espérait un peu plus, elle a changé de coach (l'Australien David Taylor) et de raquette cet hiver, elle s'entraîne depuis son retour des antipodes, elle en avait besoin, dit-elle. Alison Van Uytvanck a battu Madison Brengle à Hobart et Kirsten Flipkens à Saint-Petersbourg, mais elle a aussi changé d'entraîneur, remplaçant David Basile par Michiel Anthuenis juste au retour de Melbourne où elle s'était heurtée au premier tour à la tenante du titre Caroline Wozniacki. Côté français, Caroline Garcia est allée elle aussi au 3e tour de l'Australian Open, éliminée par la surprise du tournoi Danielle Collins, pour le reste elle a chaque fois été sortie au premier tour. Alizé Cornet a atteint les demi-finales à Hobart, et s'est prise ensuite 6-0 au troisième set de son premier tour de Melbourne des oeuvres de Venus Williams. Bref, on est toutes et tous un peu dans l'inconnu, d'autant qu'il faut tenir compte de l'élément émotionnel si déterminant chez les filles et d'une compétition susceptible de transcender l'une ou l'autre, surtout des battantes par nature comme Mertens, Garcia ou Cornet. Quant à Van Uytvanck, qui n'a jamais rencontré les deux Françaises mais réussit bien en Fed Cup, si Van Herck, pour ses débuts dans le grand bain féminin, arrive à lui insuffler ne fut-ce qu'une part de son positivisme, on sait ce dont elle est capable tennistiquement. 

"Pas plus de pression que d'habitude"

La manière de gérer l'événement et le contexte aura donc grande importance. En principe, la France est plus forte qu'il y a douze mois à Mouilleron-le-Captif, encore faut-il qu'une de ses joueuses atteignent le niveau de Kristina Mladenovic là-bas, et puis cette fois on joue en Belgique. Quel effet aura sur notre équipe le fait de pouvoir enfin disputer un match "à la maison" devant un large public, entre motivation exacerbée et pression excessive. Ce sera une première pour Elise Mertens : "Jouer dans son pays, c'est spécial, mais la pression ? Sincèrement, je ne la ressens pas. Peut-être demain, je ne sais pas, mais pas plus que d'habitude, je n'ai pas l'impression." "On est confiants, on ne dit pas qu'on va gagner, mais qu'on a nos qualités, nos points forts, et qu'on va tout faire pour les exprimer au mieux", a ajouté le capitaine. "Quant à savoir si c'est une bonne chose pour nous, ou non, que Mladenovic ne joue pas, je n'ai aucun avis là-dessus." Côté français, on verra à quel point Julien Benneteau pour sa première en tant que capitaine aura réussi à rétablir une union sacrée. Ne l'oublions pas, avant la rupture, la paire Garcia/Mladenovic était un des meilleurs doubles du monde, or le double qui clôturera la rencontre dimanche pourrait être décisif comme il y a douze mois. "Il y avait une petite appréhension, de la part de tout le monde, parce qu'il s'était passé des choses, que ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vues, qu'on ne s'était pas regroupées comme ça", a répété Garcia. "Mardi soir, on a mis les choses à plat, on a fini sur le fait qu'on était là pour une seule raison, donner notre maximum, être les meilleures pour faire gagner la France." "L'ambiance dans l'équipe ? Elle est top, des ajustements ont été faits, franchement je suis fière de nous", a conclu Alizé Cornet, "c'est une preuve d'intelligence d'avoir pu différencier le sportif et le privé." La vérité, comme toujours, sortira du court.

Le programme (en direct sur la Deux)

Samedi (à partir de 14h30) :
Alison Van Uytvanck - Caroline Garcia 
Elise Mertens  - Alizé Cornet 

Dimanche (à partir de 13h30 :
Elise Mertens - Caroline Garcia
Alison Van Uytvanck - Alizé Cornet
Ysaline Bonaventure / Kirsten Flipkens - Fiona Ferro / Pauline Parmentier 
 

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