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Epoustouflant Goffin à Monte Carlo : il bat Djokovic, redevient dixième mondial, et rencontre Nadal en demi-finale !

David Goffin n'a pas seulement atteint à Monte Carlo la troisième demi-finale de sa carrière en tournoi Masters 1000, il a également accroché pour la première fois le scalp d'un joueur du Big Four mondial, Novak Djokovic, en délivrant un tennis de niveau exceptionnel, spécialement lors du premier set et de la deuxième moitié du troisième.

 

Epoustouflante ! C'est le terme qui convient pour décrire la prestation de David Goffin pour réaliser ce qu'il a lui-même qualifié, à juste titre, de "plus belle performance de sa carrière". Certes, si le Liégeois a livré un superbe premier set, son cavalier seul pour l'emporter 6-2 signifiait également que Novak Djokovic n'était pas au niveau d'un numéro deux mondial, mais par la suite le succès retentissant et mérité (il s'est octroyé deux fois plus de balles de break) qu'il a réussi à décrocher il ne le doit qu'à lui-même. "J'ai commencé doucement, peut-être à cause des deux longs matches des jours précédents (trois sets accrochés contre Gilles Simon et Carreno Busta, ndlr)", disait le Serbe, "mais plus le match a progressé plus je me suis senti OK, j'ai vraiment très très bien joué durant un set et demi."

Magnifique mano à mano

C'est donc un Djokovic proche de son meilleur niveau qui a renversé la tendance en deuxième manche après que Goffin ait mené 0-30 puis ait forcé deux balles de break sur les deux premiers jeux de service du Serbe. Le numéro deux mondial aligna même onze points de suite pour se détacher à 1-4, et empocher le set 3-6. On put alors se demander si la partie n'allait  prendre une tournure amère pour David qui avait perdu les cinq précédentes confrontations entre les deux joueurs, et Djoko poursuivit d'ailleurs aux commandes en entamant la manche décisive, filant à 0-2 et obtenant deux balles de double break pour faire 0-3. "J'ai eu les occasions, je ne les ai pas saisies. J'ai eu de la réussite les jours précédents. Pas aujourd'hui. C'est le sport", grinçait le Serbe. C'est alors que David Goffin se montra très fort, refusant de lâcher prise et revenant progressivement dans le match. Qu'il fit basculer ensuite à l'occasion d'un magnifique mano à mano que le public du Central monégasque, aux anges, vécut sur la pointe de son siège.

Un jeu de treize minutes, sept balles de break et cinq de match

Novak Djokovic avait donc eu deux balles de break qui auraient pu définitivement emballer la rencontre, mais que dire alors de l'opiniâtreté qu'il a fallu à David Goffin pour retourner une situation mal engagée et revenir à 4-4 ? Il n'y parvint qu'à la septième balle de (contre)break étalées sur deux jeux de service du Serbe, dont un de plus de treize minutes. On sentit alors que la formidable explication, émaillée d'échanges faramineux, pouvait à nouveau changer d'âme, et la confiance changer de camp. Confirmation à 6-5 sur le service du numéro deux mondial, mais là encore il fallut cinq balles de match pour que notre compatriote décroche la timbale et la demi-finale face à un autre monument, Rafael Nadal, neuf fois victorieux sur l'ocre monégasque. David est vraiment allé le chercher ce match, personne ne le lui a donné. Et si Djokovic s'est plaint d'avoir été gêné par le soleil rasant sur le jeu du troisième set, à 3-4, où il a perdu son engagement, il a ajouté : "David, lui, a su garder son service de ce côté. Bravo à lui."

"C'était peut-être l'occasion de le prendre"

Cette formidable performance, doublée d'un grande démonstration tennistique, n'offre pas seulement un troisième demi-finale en Masters 1000 (après Indian Wells et Miami l'an dernier) à David Goffin, mais elle lui permettra de retrouver au minimum lundi cette dixième place mondiale qu'il avait occupée l'espace d'une semaine plus tôt dans la saison. "Avec Novak, on avait déjà fait de bons matches, parfois je n'avais pas été loin, mais je ne l'avais jamais battu, je n'avais pas pu concrétiser", souriait-il. "Là, j'ai senti qu'il y avait quelques petites opportunités, je me suis accroché, je suis content d'avoir pu les exploiter sur la fin. Je sais que ces derniers temps il éprouve un peu plus de difficultés à retrouver son meilleur niveau, c'était peut-être l'occasion de le prendre." Comme quoi les extraterrestres d'hier, Federer excepté, ne font plus tout-à-fait aussi peur, on l'a vu aussi avec Murray sorti par Ramos-Vinolas. "J'essaie juste de progresser, d'aller le plus loin possible, tennistiquement et aussi physiquement, ce qui me permet de bien bouger sur la terre battue", répétait Goffin, "en général les résultats suivent à un moment ou un autre.

"Cela ouvre l'appétit"

"Sur terre battue, je me sens un peu plus à l'aise contre Novak", continuait David, "j'ai plus de temps, je peux rester plus facilement dans les rallyes. Au troisième set, il a fallu que je change. Il me baladait. J'ai senti qu'il fallait que j'avance, pour l'agresser, diriger les échanges et prendre l'ascendant dès le retour. Ça a marché. J'ai prouvé que je pouvais jouer de manière encore plus agressive que d'habitude. Et peut-être que Novak est tout simplement moins serein. Il a été très bon pour me mettre une bonne dizaine de points d'affilée dans le deuxième set. Mais est-ce qu'il réfléchit trop ? Est-ce qu'il se déconcentre ? Avec le meilleur Djoko, quand il a le match en mains, je ne suis pas sûr de pouvoir revenir", ajoutait-il avec honnêteté. Après un affrontement aussi intense de 2 h 37, dans quel état notre compatriote se retrouvera-t-il ce samedi en demi-finale face à l'ogre Nadal... qui n'est plus tout-à-fait non plus le Rafa d'il y a six ou sept ans et qui a éprouvé quelques difficultés face à Diego Schwartzman à la nuit tombée malgré le double 6-4, mais dont la terre battue reste le domaine ? "Physiquement, je me sens bien, et je récupère généralement bien d'un gros match comme celui-là", conclut notre compatriote. "C'était excitant, cela met en appétit et donne évidemment plein de confiance."

- Les deux demi-finales sont programmées à 13 h 30 ce samedi, d'abord Albert Ramos-Vinolas - Lucas Pouille, puis pas avant 15 h 30 Rafael Nadal - David Goffin, direct sur Be TV/Voo sport
 

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