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Elise Mertens et Kirsten Flipkens ont bien préparé la Fed Cup à Lugano

Est-ce le temps terriblement "belge" qui a attiré les joueuses belges à Lugano la semaine dernière, et qui a inspiré l'une ou l'autre d'entre elles ? En tout cas, si elle a considérablement compliqué la tâche des joueuses (et des organisateurs), tout en alourdissant les conditions de jeu, la pluie suisse n'a pas fait l'effet d'une douche froide sur Elise Mertens qui y a au contraire retrouvé la confiance et remporté un deuxième titre WTA cette année, pointant désormais à la 17e place mondiale.

Après le titre reconduit à Hobart et la formidable demi-finale atteinte à l'Australian Open, Elise Mertens avait connu un coup de mou au niveau résultats qui l'avait même incitée à remanier son staff au sein de l'académie Kim Clijsters, revoyant sa collaboration professionnelle avec son compagnon/coach Robbe Ceyssens, qui demeure son petit ami dans la vie mais laisse la place au Hollandais Rick Vleeschouwer pour la suivre sur le circuit, en concertation avec Carl Maes. On ne peut pas dire que cette première semaine de compétition dans la nouvelle configuration ait été un long fleuve tranquille, ou que la Limbourgeoise y ait subitement déroulé un tennis de rêve. Non seulement les intempéries ont noyé les courts et bousculé la programmation, mais, dans un tournoi 250.000 $ à sa portée puisqu'elle en était la deuxième tête de série (derrière Kristina Mladenovic qui a abandonné au premier tour dans la "boue" du Tessin), elle ne s'est imposée en deux sets que lors de son premier tour (contre la Luxembourgeoise Minella) et en finale face à la 47e mondiale bielorusse Aryna Sabalenka  -  7-5, 6-2, elle a su contrôler la puissance du jeu adverse et "mettre une balle de plus dans le terrain", pour finir en remportant 9 des 11 derniers jeux. Toutes ses autres rencontres (contre Vondrousova, Lapko ou Barthel) ont duré plus de 2 h, voire même au delà de 2 h 30. Les matches il faut toujours les gagner, surtout quand tout le monde veut vous battre.

Six heures de matches le samedi !

Le moins que l'on puisse dire est qu'elle a donc eu l'occasion de bien s'entraîner dans des conditions qui révèlent le caractère, et surtout de retrouver le fighting spirit qu'on lui connaît, qui fait qu'elle ne s'avoue jamais vaincue. A quelques reprises, elle a été mise en difficulté lors de ce tournoi de Lugano, mais elle a chaque fois trouvé en elle les ressources pour s'imposer. La journée de samedi, surtout, fut dantesque, dans la mesure où elle y a disputé d'affilée quart de finale, demi-finale et demi-finale du double (avec Kirsten Flipkens), soit la bagatelle de six heures de matches, tous gagnés ! "Ce sera mon principal souvenir de la semaine", souriait-elle, "c'était une très très longue journée, avec beaucoup d'émotions, cela n'a pas toujours été simple mais j'ai su rester forte et me battre. Que je gagne le tournoi est quand même une petite surprise pour moi, même si quand on s'aligne c'est toujours pour gagner, je n'étais pas si bien que ça en début de semaine. Pour une reprise sur terre battue, je ne suis donc pas mécontente, j'ai su gérer les matches et les incertitudes, sans me prendre trop la tête. Entre les rencontres et durant les interruptions, j'ai surtout épargné mon énergie, je ne me suis pas entraînée une seule fois indoor. Ce fut vraiment une semaine extraordinaire, mon papa était là avec moi, et cela n'arrive pas souvent, Lugano est décidément une petite histoire de famille, mes grand-parents y étaient venus en voyage de noces (sourire)."

Le double en prime

Elise ne s'est pas contentée de remporter le tournoi en simple, elle s'est également imposée en double avec Kirsten Flipkens, ne laissant que quatre jeux en finale (6-1, 6-3) à la paire Lapko/Sabalenka. Malgré les circonstances, Mertens n'a jamais envisagé de faire l'impasse sur le double, même après avoir disputé deux simples auparavant dans la journée. "Je ne suis pas ce genre de personne", dit-elle, "quand je m'inscris en simple et en double je vais jusqu'au bout dans les deux, d'ailleurs mon adversaire en finale du simple l'était également en double. Le fait d'avoir gagné avec Kirsten donne confiance pour la Fed Cup." Le week-end prochain, l'équipe belge jouera en effet sa place dans le groupe mondial sur la terre battue de Gênes face à l'Italie de Sara Errani, 30 ans, aujourd'hui 89e mondiale, toujours difficile à jouer sur cette surface, et de ses jeunes équipières Jasmina Paolini (WTA 151), Deborah Chiesa (WTA 169) et Jessica Pieri (WTA 216). Camila Giorgi (WTA 59), qui a éliminé Alison Van Uytvanck à Lugano, ne joue pas pour son pays. "Avec les filles, Kirsten et Alison, on fait le voyage vers l'Italie en voiture ce lundi (pour y rejoindre Ysaline Bonaventure, le capitaine Ivo Van Aken, et tout le staff, ndlr), ce n'est pas très loin, il n'y a que trois heures de route", conclut Mertens, "je serai sûrement fatiguée, mais encore la tête pleine de belles émotions, j'aurai le temps de me remettre, tout est okay."
 

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