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David Goffin en demi-finale du Masters, c'est toujours plus historique !

Quelle année 2017 pour David Goffin ! Premier Belge dans le Top 10 (et même Top 7 pour finir en beauté), deuxième finale de Coupe Davis (et qui sait ?), première victoire en tournoi ATP 500, demi-finale pour sa première participation au Masters après avoir disputé sept tournois depuis fin septembre... il n'aura donc pas fait tout ça pour rien, après avoir craint un instant sa saison fichue à cause d'une bâche intempestive à Roland Garros. Un immense coup de chapeau !
 

Or donc, après un match de haut vol contre Rafael Nadal qui a tenu la superbe salle londonienne en haleine pendant plus de 2 heures 30 et un autre d'à peine plus d'une heure lors duquel il n'a pas existé face à Grigor Dimitrov, David Goffin devait battre Dominic Thiem, 5e mondial ne l'oublions pas, pour accéder aux demi-finales du Masters pour sa première participation. Figurant déjà parmi les huit meilleurs joueurs de la saison, il jouait pour finir dans le dernier carré, imagine-t-on bien ça ? C'est un refrain connu à cette époque de l'année : les gars sont carbonisés, et certains qui, comme David, ont tout donné pour gagner leur place à la fête londonienne n'arrivent plus, une fois qu'ils y sont, à s'y montrer à leur exacte valeur. Le mérite de David n'en est que plus grand, et sans doute doit-il aussi le reliquat d'énergie, le restant de fraîcheur, les dernières réserves d'adrénaline, qu'il arrive encore épisodiquement à exprimer, à son été calamiteux où il a dû le plus souvent ronger son frein et regarder les autres jouer.

12-2

Les exceptions qui confirment la règle lors de ce Masters sont justement en demi-finales, il n'y a pas de hasard. Roger Federer qui peut et sait arranger son agenda comme bon lui semble, Jack Sock qui termine l'année en boulet de canon et n'en croit pas sa raquette, Grigor Dimitrov qui a rarement aussi bien joué que maintenant (attention à lui !), et David Goffin qui a su se remobiliser avec la sérénité nécessaire pour dominer son copain Dominic Thiem, qui n'était certes pas à son meilleur niveau vendredi et commence peut-être à nourrir un petit complexe vis-à-vis de notre compatriote, en tout cas sur surface dure. Pourtant, on ne peut pas dire que le début de match de David (0-3) ait lancé le train sur les bons rails, il ressemblait à s'y méprendre à celui qui avait débouché sur la correction bulgare deux jours plus tôt. Mais, comme cela lui arrive parfois, le Liégeois a su réagir à temps, parfois bien aidé, il faut le dire, par les fautes de son adversaire, et la partie se transforma, au contraire, en cavalier seul de Goffin... à la manière de Dimitrov, c'est ça aussi le tennis. Un jour ou un joueur n'est pas l'autre. Victorieux 6-4, 6-1, en ne laissant plus rien paraître de ses petits soucis physiques, le Liégeois a donc passé du 12-2 à l'Autrichien qui, à l'exception d'un jeu à 4-1 au second set, n'a plus paru pouvoir l'inquiéter.

Federer attendait Goffin 

La composition des demi-finales de ce samedi était donc arrêtée. Federer-Goffin à 15 h, Dimitrov-Sock à 21 h. Et c'est celle que le Suisse attendait. "Je préfère jouer Goffin", avait-il indiqué dès la veille, "j'ai livré une très bonne partie contre lui à Bâle, et j'ai vu son match ici face à Dimitrov, qui a un peu le même jeu que moi, cela m'a donné des indications, Thiem je le connais moins bien." Il faut dire qu'il mène aussi 6-0 contre notre compatriote au bilan des confrontations directes, alors qu'il est mené 2-1 par l'Autrichien. Cela risque donc d'être encore très compliqué pour David, mais on ne va certainement pas faire la fine bouche non plus. "Ce sont de super sensations", souriait Goffin après sa qualification, "en même temps c'est un peu spécial de perdre un match dans les poules et de devoir se remobiliser pour quand même jouer la qualification, contre un ami en plus. On n'a pas l'habitude, mais j'ai su rester calme et bien gérer, même s'il y avait un peu de nervosité à la fin. Il s'est passé tellement de choses depuis septembre,  tant d'émotions, des titres, une demi-finale au Masters, et bientôt la Coupe Davis... mais on reparlera de tout ça après (sourire)." Avant, il y a donc le prénommé "Rodgeur" au programme. Si, à 26 ans, Goffin a déjà battu Djokovic, Nadal, Wawrinka, Dimitrov, Raonic, il lui manque toujours le scalp de Federer, Murray ou Nishikori. "Je ne vous étonnerai pas en disant que je n'ai rien à perdre", conclut-il, "je vais essayer de jouer un bon match, de hausser mon niveau pour l'embêter (sourire), mais c'est le défi ultime, cette surface rapide est sa préférée, et ça va si vite, il n'a encore perdu aucun match, il n'y a pas meilleur que lui en indoor pour le moment. Voilà."
 

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