Responsive menu

David Goffin au tournoi d'Anvers : "J'ai envie de tout jouer"

L'European Open d'Anvers, tournoi ATP 250, le seul du genre en Belgique, a lieu cette semaine dans le cadre de la Lotto Arena. L'occasion de revoir David Goffin et Steve Darcis un mois après leur glorieuse demi-finale de Coupe Davis, mais également Nick Kyrgios, qui ne s'attendait pas à revenir si vite dans notre pays mais n'en a apparemment pas un trop mauvais souvenir, et Jo-Wilfried Tsonga, dont c'est la rentrée après une blessure au genou, entre autres têtes d'affiche d'une deuxième édition qui a fière allure.

 

Grâce soit rendue à Kristoff Puellinckx, propriétaire de l'évènement avec sa société Tennium, et à Andy Hancock, le directeur du tournoi, de nous permettre d'encore assister à du tennis mondial haut de gamme en Belgique, en dehors des rendez-vous de Coupe Davis. La première édition de leur European Open avait été sportivement prometteuse, accueillant entre 15 et 20.000 personnes dans la Lotto Arena anversoise qui peut contenir 5.000 spectateurs. Financièrement, ce n'était pas un budget facile à boucler, mais les organisateurs visent un projet à long terme et dès cette année annoncent "plus de sponsors, de public et de super joueurs." Même la défection in extremis de Richard Gasquet, tenant du titre, et Gaël Monfils, tête d'affiche initiale, ne les a pas empêchés de présenter un tableau au moins aussi fort sur le papier, avec la surprise de dernière minute Nick Kyrgios et Jo-Wilfried Tsonga qui en profite pour effectuer son retour. 

Kyrgios 

On n'attendait pas le jeune prodige Australien aussi tôt sur le sol belge, après la cruelle désillusion enregistrée à Bruxelles face à David Goffin. On n'a appris que jeudi dernier la présence sur l'affiche de celui qui est coaché par un des maîtres d'oeuvre du tournoi, le Français Sébastien Grosjean. "Au départ, je pensais rentrer chez moi en quittant Shanghai, mais comme je devais de tout façon revenir pour jouer à Bâle je me suis dit autant passer par Anvers, on a perdu mais je me suis bien amusé à Bruxelles", souriait un Kyrgios nettement plus décontracté qu'avant la demi-finale de Coupe Davis, on l'a d'ailleurs vu taper la balle durant le week-end, à Luxembourg, avec sa petite amie Alja Tomljanovic engagée dans le tournoi WTA local. Tant qu'il y était, il s'est également offert un petit pronostic à la demande, mais sans se mouiller, à propos de la finale de la Coupe Davis déjà sur toutes les lèvres  : "La France a beaucoup d'excellents joueurs, la Belgique a un top 10 mondial et quelqu'un qui revient à la vie dès que l'on prononce le nom Coupe Davis, c'est du 50/50." Merci pour nous.

Goffin

A l'affiche de la semaine, on notera également Diego Schwartzman, qui a fait du chemin depuis sa place de finaliste l'an dernier, David Ferrer, Pablo Cuevas, Benoît Paire, mais aussi la super promesse canadienne, déjà coqueluche de l'Amérique du nord, Denis Shapovalov, et bien sûr nos compatriotes David Goffin, tête de série numéro une du tournoi, et Steve Darcis. David, rentré de Chine trois jours auparavant, s'est félicité de son niveau de forme et de confiance, non sans ajouter : "J'ai ressenti une certaine fatigue à Shanghai (défaite face à Gilles Simon, ndlr) et je vais devoir suivre ça de très près avec la grosse fin de saison qui s'annonce. Je pensais pouvoir enchaîner cette année une saison complète, l'accident de Roland Garros m'en a empêché, mais en gagnant ces deux tournois asiatiques d'affilée, dont un premier ATP 500, j'espère avoir quand même passé un nouveau cap. Après avoir manqué beaucoup de choses en été, j'ai envie de tout jouer, une rencontre à la fois, sans calculer. Je sais qu'il y a un délicat équilibre à trouver, mais il vaut mieux avoir trop de matches à gérer que pas assez, c'est un problème de luxe. Le seul point d'interrogation possible, c'est Bâle la semaine prochaine, parce que Bercy je suis obligé d'y être. On verra d'abord si je vais effectivement loin ici à Anvers, comment je me sens physiquement, et où j'en suis dans la course au Masters. Et tout cas, pour l'instant, Bâle est au programme.

Coupe Davis

A chaque affrontement franco-belge, et comme par hasard ils se multiplient ces jours-ci, la référence à la finale de Coupe Davis de Lille fin novembre pointe inévitablement. Contrairement à l'an dernier, le journal L'Equipe est ainsi à Anvers non seulement pour suivre la rentrée de Tsonga, mais également pour prendre la température en Belgique auprès de David Goffin, de Steve Darcis et de Johan Van Herck lequel a pu annoncer de bonnes nouvelles concernant Joris De Loore qui a été opéré au genou et auquel il reste un bon mois pour être apte au rendez-vous. Pour l'anecdote (et la promotion de l'évènement), en prélude au tournoi, la Belgique a battu la France lors d'une... course en pédalo dans le port d'Anvers, remportée sans douleur par le couple Darcis/Goffin face à l'"équipage" Grosjean/Paire resté en rade. Plus sérieusement, Benoît Paire notait toujours pince sans rire : "Je n'ai aucune chance de jouer, je regarderai à la télé, mais nos meilleurs joueurs n'iront pas au Masters, ils pourront se concentrer sur l'objectif, désolé pour vous, mais ils sont très motivés." Goffin, lui, risque d'y être au tournoi des maîtres. Mais on rappellera qu'en 2014, les Français étaient dans le même cas, face à Federer/Wawrinka qui sortaient du Masters, voire même d'une polémique issue de leur demi-finale londonienne, et qui ont quand même "crucifié" les Bleus. C'était à Lille déjà... 

Masters

Question à David : s'il n'était que réserviste au Masters comme l'an dernier, irait-il à nouveau à Londres ou privilégierait-il sa préparation ? "J'avoue que je ne sais pas encore, on verra. Lors de cette semaine londonienne, il y a d'ailleurs moyen de faire une bonne préparation sur place, avec les meilleurs joueurs du monde, sur une surface qui est à peu près la même que celle de la finale de la Coupe Davis, ce qui n'aurait pas été le cas si on avait joué sur terre battue comme à Gand. Les Français ont choisi de jouer sur dur à Lille, peut-être parce qu'avec Gaël (Monfils), souvent blessé, et Jo (Tsonga) qui vient de l'être, ils sont plus fragiles au changement de surface. Mais eux comme nous savent s'adapter à tout, cela ne changera rien. Quand on se voit, forcément, on en parle, on se chambre un peu, on sent qu'ils sont effectivement motivés, mais aussi sous haute pression, qu'ils attendent ça depuis un moment, alors que pour nous il s'agit plutôt d'une opportunité incroyable, être en finale c'est déjà une fête."

Darcis

La fin de saison de Steve Darcis, 65e mondial, sera certainement moins intensive. "Après Anvers, je n'ai plus que deux Challengers au programme, Brest et Eckental, j'y ai des points à défendre (l'an dernier, il avait joué la finale au Challenger de Budapest et gagné Eckental, soit 140 points ATP, ndlr) avant de... déménager dans ma nouvelle maison et de préparer Lille", dit-il. "Je repense tout le temps à la finale de Gand, que j'ai abordée à 50 % physiquement et où je suis persuadé que l'on pouvait notamment remporter le double si j'avais été au mieux de mes possibilités. Je me suis juré que cela n'arriverait plus, et je veillerai à tenir parole." A Anvers, il affrontera mercredi l'Allemand Stebe, 78e mondial, qui a remporté trois tournois Challenger cette année après plusieurs saisons marquées par des blessures, "un match que je peux gagner, mais difficile et équilibré", dit le Liégeois, "je connais Stebe, je joue avec lui en interclubs en Allemagne." Mercredi sera le "Belgium day" à Anvers, avec un hommage à l'équipe belge de Coupe Davis en début de soirée, le match de Steve, et celui de Ruben Bemelmans (qui s'est qualifié sur deux tie-breaks au premier tour face à l'Allemand Peter Gojowczyk, 68e mondial) face à Nick Kyrgios. Jeudi, David Goffin (contre l'Allemand Mayer ou l'Américain Tiafoe) et Jo-Wilfried Tsonga (face au Bosniaque Setkic ou au Français De Schepper), bye au premier tour, entreront en lice.
 

Retour à la liste