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Coupe Davis : Français et Belges sur un strict pied d'égalité (1-1)

Si David Goffin a lancé la finale sur les chapeaux de roues en dominant Lucas Pouille en trois sets (7-5, 6-3, 6-1) et moins de deux heures, avec un tennis très haut de gamme, dans une ambiance extraordinaire et étonnamment belge, Jo-Wilfried Tsonga a remis les pendules à l'heure et réveillé le public local en ne laissant aucune chance à Steve Darcis de manière encore plus expéditive. Les deux équipes se retrouvent donc à stricte égalité avant le double, forcément très important, de ce samedi. "Tout reste à faire", résume le capitaine belge Johan Van Herck, "et c'est logique, on savait que l'on devrait aller puiser loin pour la gagner cette Coupe."
 

David a écra... Pouillé le numéro deux français

On savait qu'il y aurait des Belges dans le stade Pierre Mauroy pour cette finale France-Belgique disputée à nos portes, mais on ne pensait pas que tant de nos compatriotes parviendraient à se procurer des billets au delà du contingent limité (2700 par jour) accordé à nos deux fédérations. Sans se lancer dans un impossible décompte, un tiers des 27.000 spectateurs recensés dans la formidable arène lilloise était habillé de rouge. Le "Saga Belgica, on n'a même pas la frousse" affiché dans les gradins, ou les "On est chez nous !", "Waar is de feestje, hier is de feestje" lancés à gorges largement déployées, ont même donné d'entrée le ton et l'ambiance. A l'unisson, il faut le dire, de la véritable démonstration délivrée par David Goffin sur sa lancée londonienne. 

"Avec ce tennis, il a failli gagner le Masters"

Passer trois sets secs (7-5, 6-3, 6-1), et quasiment dérouler à partir de 5-5 en première manche, face à Lucas Pouille, 18e mondial, n'est pas à la portée du premier quidam venu. Les chiffres surtout sont éloquents, 12 aces, pas une double faute, pas une balle de break contre lui, 65 % de premières balles et 65 % de points sur sa deuxième. C'est Pouille lui-même qui a le mieux résumé un premier match étonnamment sans histoire compte tenu du fait que le Français avait remporté leurs trois confrontations précédentes : "Je n'ai pas l'impression d'avoir joué un mauvais match. Au premier set, j'ai même le sentiment d'avoir l'une ou l'autre occasion, mais il passe à chaque fois deux aces. A 5-5, la réussite me fuit sur une volée qui touche la bande, et le gain du premier set lui permet de se détendre, de se relâcher. Je suis déçu de ce que j'ai fait au troisième, mais durant les deux premiers je trouve que c'était accroché, que la différence n'était pas si grande. La vérité c'est que c'est lui qui a extrêmement bien joué, qui ne m'a pas laissé de chance, tu sers une première à 220 et il te la retourne à 10 cm de la ligne, j'aimerais savoir son pourcentage de premiers services dans les moments chauds... je le connais, on est amis, on s'est pas mal entraîné ensemble, et là pour moi, ou plutôt pour lui, c'était le match parfait, lié à la progression qu'il a réalisée ces derniers temps et à la confiance emmagasinée qui fait encore monter le niveau, avec ce tennis-là il a quand même failli gagner le Masters."

"J'ai un peu poussé le Saladier vers la frontière... mais il est lourd"

Forcément, David s'estimait "super happy" après sa belle entrée en matière. "Bon pourcentage au service, agressif quand je le voulais, pas de balle de break sur mon service, cela ne m'est pas arrivé souvent dans un match en trois sets, et je n'ai pas dû user trop d'énergie (1 h 59 de match, ndlr)", souriait-il. "Bien sûr, on est dans la continuité du Masters, j'ai eu un bon feeling dès mon arrivée ici, la surface, les balles, j'ai senti que je pourrais bien m'exprimer." A la question de savoir s'il n'avait pas eu l'impression de jouer à domicile, il a eu cette réponse mitigée : "C'est beaucoup dire, l'atmosphère créée par les supporters belges était incroyable, mais le score a aidé aussi. Lucas n'a jamais pu enflammer le public français. Il m'avait déjà battu trois fois, mais, là, ce sont des matches particuliers où parvenir à se lâcher est plus important que le niveau tactique, et j'ai l'impression que ça a joué dans mon sens, qu'il s'est un peu tendu, alors que je maintenais la pression, que je continuais à taper sur le clou, ce qui paie souvent avec le temps. J'ai juste un peu poussé le Saladier vers la frontière, mais juste un peu parce qu'il est lourd." Aussi lourd que le service et le coup droit d'un Jo-Wilfried Tsonga également chaud comme la braise. Le Steve Darcis d'hier, privé de compétition depuis le tournoi d'Anvers pour cause de coude mal en point, n'avait pas les armes pour rivaliser.

"Pas de solution contre Jo"

Les échos d'entraînement annonçaient pourtant un Steve jouant le feu. Mais rien ne remplace le rythme des matches, et il avait en face de lui un "Goffin" version française, même si c'est dans un tout autre registre. "La seule chose à conclure de cette première journée c'est que les "numéro un" étaient plus forts que les "numéros deux", a indiqué Johan Van Herck. "David a impressionné tout le monde, et Tsonga a réagi comme il le fallait, il a pris confiance lui aussi. On n'a pas vu le meilleur Darcis, cela aurait pu être mieux, il est déçu, il n'a pas l'habitude de subir un score pareil en Coupe Davis, mais en face c'était fort." "C'est dur pour moi", enchaînait Steve, "Jo a joué un gros match malgré la pression, il était meilleur et plus fort, il m'a surclassé physiquement. Je me sentais très bien... même si cela ne s'est pas vu. Mon objectif était d'essayer de l'empêcher de développer son jeu... apparemment ça n'a pas marché (sourire un peu jaune), mais je suis quand même content d'avoir pu jouer, c'est une bonne chose pour dimanche... si tant est qu'il y ait un cinquième match."

Qui en double ?

A 1-1, et avant d'évoquer le sommet très attendu entre Goffin et Tsonga, la grande question concernait évidemment le double de ce samedi. Une question que personne ne se posait il y a à peine une dizaine de jours, avec d'un côté la paire française rôdée au plus haut niveau, Mahut/Herbert, lauréate de Grand Chelem, et de l'autre le duo reconstitué Bemelmans/De Loore puisque Joris a pu être rétabli à temps de son intervention au ménisque. Or que voit-on depuis lors ? Herbert se blesse au Masters où il doit jeter l'éponge. Point d'interrogation. A la sortie, le capitaine Yannick Noah l'estime apte et le sélectionne... mais pas Nicolas Mahut, au bénéfice de Richard Gasquet. Le même Noah qui se dit convaincu que... David Goffin disputera le double, ne voyant pas les Belges se priver de leur meilleur joueur dans un moment aussi important, "nous sommes préparés à ça", a-t-il confirmé vendredi. Alors qui ? Tsonga dit qu'il est prêt si on trouve que c'est la solution, mais il n'a joué jusqu'ici qu'avec Gasquet. Goffin dit qu'il est à la disposition de l'équipe, mais joue peu en double et n'en a jamais remporté un à ce niveau. Les deux capitaines laissent planer doute et mystère, avec la même réponse programmée : décision en dernière minute, après consultation du staff et des joueurs. Compte tenu de l'importance du Tsonga-Goffin de dimanche, si ça tombe les noms prévus ci-dessous sont quand même les bons. Attendre et voir, comme ils disent. 

Le programme

Vendredi 24 novembre 2017
David Goffin (BEL) b. Lucas Pouille (FRA) 7/5 6/3 6/1 en 1h59’
Jo-Wilfried Tsonga (FRA) b. Steve Darcis (BEL) 6/3 6/2 6/1 en 1h46’

Samedi 25 novembre 2017 (à partir de 14h00)
Richard Gasquet (FRA) / Pierre-Hugues Herbert (?) – Ruben Bemelmans / Joris De Loore (BEL) (?)

Dimanche 26 novembre 2017  (à partir de 13h30)
Jo-Wilfried Tsonga (FRA) – David Goffin (BEL)
Lucas Pouille (FRA) – Steve Darcis (BEL)

 

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